Le patron du football burkinabé se satisfait de la progression accomplie par les Etalons depuis quelque temps. Ambitieux, il confie que son pays  veut être au Mondial 2010 au détriment d’une Côte d’Ivoire qu’il prend pour modèle.<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" />
Président, avec du recul, comment avez-vous vécu la défaite face à la Côte d’ivoire. L’avez-vous digérée aujourd’hui?
Cette défaite, on l’a encaissée avec beaucoup d’amertume et de regrets. Je pense honnêtement qu’on ne devait pas perdre cette rencontre. Le score du match ne reflète pas du tout la physionomie de la rencontre. On avait largement dominé la Côte d’Ivoire. La qualité de jeu des Etalons démontre que cette équipe a fait beaucoup de progrès et qu’elle n’a pas grand’ chose à envier aux grandes équipes du continent. Elle a aujourd’hui son mot à dire sur la planète football.
La défaite concédée contre la Côte d’Ivoire ferme-t-elle la route du Mondial au Burkina Faso ?
Nullement. Rien n’est joué. Il reste encore trois matches. Tant que tout sera possible mathématiquement, nous ne baisserons pas les bras. Nous continuerons de nous battre. Si on ne se qualifie pas pour le Mondial, on sera au moins à la CAN en Angola. Ce sera une performance appréciable d’autant plus que le Burkina Faso a été absent des dernières Coupes d’Afrique. Ce sera, à tout point de vue, une très bonne nouvelle pour tout le football burkinabé qui renait de ses cendres.
Vous développez un beau jeu, vous avez de belles individualités, finalement, qu’est-ce qui manque aujourd’hui au Burkina Faso pour rivaliser vraiment avec les grandes nations du football africain ?
En tout cas, il nous ne manque pas grand’ chose. L’équipe du Burkina Faso a un potentiel énorme et renferme des joueurs de talent capables de faire basculer une partie à n’importe quel moment. L’équipe est très jeune et a encore une marge de progression énorme. Dans le même temps, l’équipe manque d’expérience et souvent de concentration. Mais, au fil des rencontres on acquiert l’expérience qui nous fait encore défaut. Il ne nous reste plus que des détails à régler pour être au même niveau que les plus forts comme la Côte d’Ivoire par exemple.
L’autre particularité de la sélection burkinabé, c’est qu’elle est constituée d’une bonne partie de joueurs d’origine ivoirienne. Qu’est-ce que ces joueurs apportent concrètement aux Etalons ?
Ils apportent beaucoup aux Etalons. Ce sont des joueurs talentueux qui savent qu’ils ont beaucoup à gagner avec le Burkina Faso. Nous aussi nous sommes conscients qu’ils peuvent beaucoup nous apporter. Mais, on ne les prend pas pour faire le nombre. On accepte que les joueurs qui peuvent vraiment apporter un plus à l’équipe. Pour l’instant, on est très heureux.  Les joueurs qui ont opté pour le Burkina Faso se battent vaillamment. Ils prouvent à chaque sortie qu’ils ont l’amour du maillot national. Cet état d’esprit et cette volonté de se battre pour les Etalons nous satisfait beaucoup.
Quelle appréciation avez-vous de l’équipe nationale de Côte d’Ivoire ?
J’ai un très bon jugement sur cette équipe. A l’heure actuelle, elle fait partie des meilleurs, peut-être même la meilleure, sur le continent. Non seulement elle possède de grands joueurs qui évoluent dans les plus grands européens, mais l’équipe évolue également dans un environnement sain. L’organisation autour de l’équipe est très professionnelle. Tout cela est à mettre évidemment au compte du président Jacques Anouma qui abat un travail appréciable depuis son arrivée.
Vous aviez dit que vous travaillez pour atteindre le haut niveau. Comment vous vous y prenez ?
On essaie d’asseoir une bonne organisation autour de notre football national. On essaie d’organiser un championnat de bon niveau afin que nos clubs soient compétitifs dans les compétitions continentales. Nous incitons les clubs à se doter de centres de formations performantes comme c’est le cas en Côte d’ivoire avec l’ASEC Mimosas par exemple. Je dirai que nous copions l’exemple ivoirien. Il n’y a pas de honte à copier ce qui est bon. La Côte d’Ivoire est un modèle. Ce travail que nous faisons, on le sait, ne va pas tarder à produire ses fruits. Nous sommes confiants.
Réalisée par Abdoul KAPO
à Ouagadougou