C’est tout de même mérité pour toi, Arthur BOKA, dans une Sttutgart championne ?
Je peux dire OUI, c’est évident dans la mesure où quand j’intégrais cette équipe c’était pas pour ne pas être champion. Le club occupait la 15e place dans le classement et aujourd’hui nous sommes passés à la 1ere. Et cela grâce à nos efforts conjugués vers des résultats satisfaisants.
Mais comment expliques-tu ce passage en hauteur de la 15e vers la 1ere place au classement ?
Ecoutez je veux pas me vanter mais il faut constater que quand j’ai commencé à jouer, j’ai été 19 fois titulaires pour seulement 2 défaites. C’est quand même une grosse surprise pour moi puisque je ne l’avais jamais fait de ma vie et je peux dire qu’on a été vraiment fort.
C’est donc une très grande victoire personnelle ?
Oui une grande victoire puisqu’on peut dire aujourd’hui que je suis le seul ivoirien champion en Allemagne, dans l’histoire. Pour moi, ma famille c’est quelque chose de grand. Je ne savais pas que je serai un jour à ce niveau. Je vois que je fais des progrès, que je ne fais plus les bêtises de débutants et donc que j’évolue. C’est pour moi une fierté.
Pour vous, en quittant Strasbourg pour Sttutgart, quelle idée vous nourrissiez ?
Moi je voulais d’abord quitter Strasbourg parce qu’il descendait en D2 ; il y avait d’autres clubs comme Lens qui n’étaient pas des coups sûrs pour moi. Puis au dernier moment il ya eu Sttutgart, qui ne me plaisait pas au début, mais où j’ai voulu aller parce que le public allemand adore le football.
Vous arrivez à Stuttgart et bénéficiez d’une titularisation immédiate, comment expliquez-vous cela ?
Le coach a apprécié à première vue, mes talents offensifs qu’il recherchait ; il n’a donc pas hésité pour me dire que je méritais cette place de titulaire.
En fin de saison, l’on vous voyait peu sur la pelouse, comment expliquez-vous cela ?
Des petits soucis personnels, que je ne voudrais pas élucider ici …
... des soucis professionnels, sportifs donc ?
Non, je n’en avais pas de professionnels puisque je traversais une saison superbe mais plutôt des soucis de famille, des soucis personnels qui sont déjà passés.J’en ai discuté avec le coach qui m’a dit : « Ecoutes Arthur, la concurrence c’est comme ça, tu as pris la place de quelqu’un qui t’a aussi observé pour aujourd’hui jouer pratiquement comme toi. On analyse les résultats aujourd’hui et il m’est difficile de le sortir. »
Jusqu’à quand restez-vous à Stuttgart ?
Je reste à Stuttgart jusqu’à l’année prochaine voire jusqu’à ce qu’un club m’appelle.
Le coach vous informe que pendant votre absence, un autre concurrent arrive à jouer comme vous ? N’êtes vous pas inquiété par cette situation dans votre club pour la saison prochaine?
Cette saison à mon avis a été bonne, et je sais dorénavant comment prendre les allemands alors je n’ai pas d’inquiétude à ce sujet …
… Comment sont les allemands selon vous ?
Les allemands vivent très bizarrement, ils m’ont appelé affectueusement « LE KING », mais c’est des gens rigoureux sur la ponctualité.
Pourquoi t’appellent-ils le KING ?
Comme le roi Arthur, ils ont trouvé que le KING allait bien avec moi. Ils ont interprété ma fougue sur le terrain, ma possession du ballon et voilà.
Pendant vos vacances on vous voit en compagnie du jeune dame blanche, serait-ce votre épouse?
Pendant mes vacances ? Quand ? Avec une femme blanche ? Non je ne suis pas marié, c’est plutôt une petite amie.
Quels sont vos projets ?
Mes projets s’articulent autour de mon métier, c’est le football.
Pensez-vous que votre poste « latéral gauche » n’a de fière allure qu’avec vous uniquement en Côte d’Ivoire ?
Pour l’instant on m’y voit tout seul et c’est bénéfique pour moi. J’espère tout simplement continuer dans ce sens là. Mais il ya forcément en Côte d’Ivoire des athlètes qui pourront un jour ou l’autre en arriver à ce niveau et me concurrencer.
Les éléphants c’est quoi aujourd’hui, des matchs, des partenariats, des sollicitations internationales, … ?
C’est pour moi, grâce à la Côte d’Ivoire que j’ai joué la Coupe du Monde. Je me suis beaucoup affiché avec cette équipe et j’ai eu la chance d‘être encore pris au sérieux par les clubs lors des transferts puisque j’étais titulaire d’une équipe participant au Mondial.
N’êtes vous pas aussi une star, « fatoreur* » de cette Côte d’Ivoire qu’on connaît aujourd’hui ?
Oui je sais le faire, le « faroteur* », m’amuser bien ; mais il faut savoir que ce n’est pas tout le temps qu’on le fait. Certaines personnes l’interprèteront mal mais il faut savoir surtout « faroter* ».
La publicité, vendre votre image ?
J’en ai aussi envie oui, si c’est dans le sens du bien.
Des éléphants qui oeuvrent pour la réconciliation nationale… ?
Nous oeuvrons pour la réconciliation nationale depuis bien notre qualification pour le mondial ; nous sommes hors du pays, des gens nous côtoient et lorsqu’ils arrivent sur le thème CÔTE D’IVOIRE, c’est pour dire : « … Mais il ya la guerre dans ce pays … ». Notre match à BOUAKE permettra c’est certain d’effacer cette peur là dans l’esprit des gens. Didier DROGBA en a parlé avant, en équipe nous en parlons et nous voulons le faire pour le bien de notre nation.
* faroter : faire le malin