Un combat d'Eléphants entraînés par des Français. Grande favorite, la Côte d'Ivoire de Gérard Gili affronte la Guinée de Robert Nouzaret, dimanche en quarts de finale de la Coupe d'Afrique des nations. Le sélectionneur du Sily National (L'Eléphant national en soussou) retrouve une sélection commandée à deux reprises (en 1998-200 et 2002-2004). Après le succès sur le Maroc lors de la phase de poule, Feindouno, suspendu, espèrera voir ses coéquipiers créer l'exploit face à Drogba et consorts.
Robert, comment gérez-vous l'excitation à l'approche de ce quart de finale ?Robert Nouzaret : On essaye de rester serein au maximum. Le grand jour, ça devrait être la finale ! Malheureusement, on tombe face à la meilleure équipe de la compétition avec le Ghana. Il va falloir s'adapter au statut d'outsider. Nous devons prendre du plaisir, tout en ne faisant aucune faute. A la moindre erreur de notre part, on peut prendre l'eau.
Grâce notamment à votre victoire face au Maroc, vous accédez aux quarts de finale. Est-déjà une satisfaction ?Bien sûr, notre première mission est accomplie. On a toujours été ambitieux, alors franchir le premier tour était obligatoire. En même temps, dans ce groupe, avec le pays organisateur et le Maroc, c'est un exploit de se qualifier. Surtout que notre victoire ne souffre d'aucune contestation. Face au Ghana, on aurait même pu prendre un point avec plus de réussite. D'ailleurs, cette première défaite nous a permis de réagir face aux Marocains.
Vous avez été sélectionneur ivoirien à deux reprises. Etes-vous revanchard ?C'est seulement un clin d'oeil. Cela ne s'est pas très bien passé, même si j'ai eu des résultats, notamment lors de mon premier passage. Avant la rencontre, on va éviter de se regarder mais on se serrera la main après. En réalité, j'avais rêvé depuis le début de la compétition d'une finale face à la Côte d'Ivoire. C'est donc une finale avant l'heure pour nous. Mais on n'est pas venu au Ghana pour participer. On vise la victoire finale. Contre la Côte d'Ivoire, sur dix rencontres, on perdra 9 fois. La seule victoire possible, c'est pendant la CAN.
De quelle manière pourriez-vous faire tomber les Eléphants ?Il faut se surpasser dans tous les domaines. Si on fait le match parfait, je pense que l'on peut profiter d'une erreur de concentration de leur part pour pouvoir gagner. Il faut y croire, ou sinon, c'est la rouste !
Individuellement, votre groupe semble bien inférieur...Ecoutez, les Ivoiriens jouent tous dans des grands clubs européens. Ils jouent la Ligue des Champions, les miens évoluent en Ligue 1 ou dans des championnats secondaires. C'est un autre niveau, il n'y a pas photo. Prenez l'exemple de Didier Drogba. Certes, il est l'âme de cette équipe, mais Gérard Gili peut compenser avec d'autres attaquants de talents.
La mission parait même impossible avec la suspension de Feindouno...Un peu. J'ai évité d'ailleurs de mettre l'accent sur cette absence à mes joueurs. La suspension peut mettre la pression sur les autres. Je n'ai pas la possibilité de remplacer Pascal par un autre Pascal, il faut compenser avec une réaction collective. Feindouno, c'est tout simplement notre meilleur joueur, qui peut se mettre au niveau d'un Drogba.
Quel bilan tirez-vous de l'organisation de cette 26e CAN ?Outre les bons matches offerts par les sélections, la seule chose qui a bien marché, c'est l'efficacité des motards, qui nous ont escortés lors des déplacements. Ou sinon, ça a été un véritable bordel. Ils nous changent d'hôtel sans raison, on est privé de terrain d'entraînement pendant trois jours. Les avions ont 2h de retard et on nous demande même de venir à 7h du matin à l'aéroport le jour du match face à la Namibie. Contre le Maroc, on s'est contenté de plusieurs minuscules vestiaires pour se changer. Les stades sont beaux, les pelouses sont moyennes, quoique celle d'Accra est dégueulasse, mais l'organisation n'est pas du tout professionnelle. J'attendais davantage d'un pays anglophone. Vraiment décevant.
 
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