Cela fait quatre ans qu’il évolue aux Emirats Arabes Unis. Amuah Diaky dresse le bilan de la saison écoulée avec son club Al Jazeera Football Club d’Abu Dahbi. Puis le milieu de terrain ivoirien donne les raisons de sa présence dans le golfe et explique pourquoi il a été surnommé « Le Fils de Dieu » par son entourage. Enfin, Amuah Diaky ne cache pas son envie de jouer avec les Eléphants malgré la nationalité émirat qu’il a adopté l’an dernier.
• Vous êtes parti de l’Asec Mimosas il y a quelques annés, où évoluez-vous aujourd’hui ?
A D: J’évolue aux Emirats Arbes Unis plus précisément à Al Jazeera Football Club d’Abu Dhabi, un club de première division.
• Pour la saison écoulée, quel bilan faites-vous ?
A D: Je crois que nous avons fait une bonne saison même si le titre nous a échappé à la dernière minute. Nous n’avons pas été très chanceux lors du dernier match mais, je suis fier de toute l’équipe. Me concernant, je pense que j’ai été à la hauteur de la tâche. Puisque j’ai retrouvé mes sensations après trois mois hors des stades pour cause d’une blessure que j’ai contractée en début de saison. J’ai réussi à marquer 10 buts et j’en suis satisfait.
• Vous avez été révélé comme un milieu stabilisateur à l’Asec, occupez-vous ce même poste à Al Jazeera ?
A D: La première année, je jouais comme milieu défensif. Mais, depuis deux saisons, je suis porté vers l’offensive. C’est  un choix de l’entraîneur qui m’a confié le rôle de n°10. ça me va bien parce que je m’éclate mieux et je délivre de belles balles aux attaquants. En tout cas, il n’ay a aucun problème de positionnement. Moi, je suis prêt à jouer à tous les postes pourvu que je m’y adapte le plutôt possible.
• Y a-t-il d’autres Ivoiriens qui évoluent avec vous dans ce club ?
A D: Il y a un seul qui joue avec moi à Al Jazeera. Il s’agit de Koutouan Nantcho Antonin « Tony ». Je sais aussi qu’il y a un Ivoirien qui joue à Fujeira. Il s’appelle Bamba Assouman Drissa. En tout cas, pour  ce qui est des Emirats, je n’en connais pas d’autres. Cependant, certains se trouveraient  dans les autres pays du Golfe.
• C’est sûr qu’il règne une grande complicité entre Tony et vous sur le terrain étant donné que vous étiez coéquipier à l’Asec ?
A D: C’est un attaquant qui a beaucoup de qualités. Et avec lui, je me régale. Grâce à sa remarquable vitesse, il récupère la majorité des balles que je réussis à placer dans le dos des défenses  adverses.
• Des échos parvenant en Côte d’Ivoire font état de ce que vous êtes très populaire aux Emirats. Comment gérez-vous ce statut de grosse star dans le Golfe ?
A D: C’est vrai que les gens m’aiment bien aux Emirats mais j’essaie d’être le plus humble possible. Tout ce qui m’intéresse c’est de travailler et de jouer pour répondre aux attentes de mes dirigeants.
• Est-ce pour cela que vous ne voulez pas tenter une carrière en Europe ?
A D: Certes, le challenge européen m’intéresse mais, je ne peux pas quitter sur un coup de tête les Emirats. Je me suis fait une grosse place dans ce pays où je ne manque de rien. J’ai beaucoup d’avantages et tout le monde y compris les princes qui me respectent. Ils ont cru en moi et m’ont considérablement aidé dans ma carrière. Raison pour laquelle je prends un peu de temps avant de décider d’un départ en Europe.
• Ne craignez-vous pas que le choix de rester aux Emirats peut vous êtes préjudiciable surtout que vous avez pris quelques kilos ?
A D: C’est vrai que ce n’est pas bon pour un joueur de prendre assez de kilos mais la technique est là et c’est pour toujours. Je n’ai aucune crainte parce que je tire ma force de mon mental.
• En clair, vous préférez rester dans les Emirats encore quelques années…
A D: Il me reste encore deux ans de contrat avec Al Jazeera. J’ai eu des discussions avec mon président et nous avons convenu que je jouerai seulement un an avec le club avant de partir en Europe. Mais, j’attends parce que les années passées, quand j’ai manifesté le désir de partir, il a revu mon salaire à la hausse  et m’a offert plusieurs autres avantages. Cette fois, il me propose de signer à vie sans compter une amélioration financière au-delà de mes attentes. N’empêche que faire une carrière en Europe m’intéresse toujours. C’est dire que ce n’est pas l’argent qui me retient au Golfe. Je ne suis pas prisonnier des pétrodollars.
• Parlant de l’Europe, avez-vous déjà reçu des propositions de la part de certains clubs ?
A D: Bien sûr, plusieurs clubs européens me sollicitent. Entre autres, Marseille, Lille, Rennes, Nice… mais les princes ne sont pas encore prêts à me laisser partir. J’espère qu’avec le  temps, ils comprendront qu’évoluer en Europe est primordial pour moi. Parce que, je ne compte pas finir ma carrière dans le Golfe.
• Quel est votre club de rêve ?
A D: Mon équipe de rêve est le FC Barcelone. Pour moi, c’est le meilleur club au monde et j’aimerais y évoluer.
• N’est-ce pas pour vous maintenir que vos dirigeants ont bataillé dur pour que vous ayez la nationalité émiratie ?
A D: Je pense que cette raison n’est pas à écarter. Mais, il faut dire que si tout le peuple émirati m’a adopté très rapidement c’est parce qu’il apprécie bien ce que je fais. Ils ont donc voulu que j’aide leur équipe nationale. Raison pour laquelle, ils m’ont offert leur nationalité. Chose qui n’est pas fréquente avec les étrangers. Je l’ai acceptée parce que je n’étais pas convoqué chez les Eléphants.
• Maintenant que vous avez la nationalité émiratie, est-ce possible que vous jouez avec la sélection des Emirats ?
A D: J’ai été retenu par le sélectionneur des Emirats pour un match contre Oman. Mais à la dernière minute, la FIFA a dit niet parce qu’il est interdit à un joueur de jouer pour deux nations. Dans mon cas, j’avais déjà joué avec la Côte d’Ivoire et c’était impossible de défendre les couleurs émiraties.Néanmoins, j’ai toujours la nationalité et le passeport des Emirats.
• Ce qui veut dire que vous êtes toujours disposé à servir la Côte d’Ivoire…
A D: La FIFA a tranché et personne ne peut aller contre cette décision. Je suis ivoirien et je suis toujours prêt à évoluer avec les Eléphants.
• Cela dit, est-ce qu’Amuah Diaky é été approché par le sélectionneur national ou des dirigeants de la FIF?
A D: Il n’y a jamais eu de contact direct entre le sélectionneur et moi. C’est le lieu d’interpeller les responsables de la FIF pour qu’ils s’intéressent aussi aux joueurs évoluant hors de l’Europe. Parce que la carrière d’un footballeur se déclenche souvent en équipe nationale.
• Star dans le Golfe et vous êtes négligé par votre pays. Comment vivez-vous cela ?
A D: Tous les Ivoiriens m’ont connu quand je jouais à l’Asec Mimosas. Et beaucoup d’entre eux sont persuadés que j’ai d’énormes qualités pour jouer en sélection. C’est pourquoi, je ne force personne à me faire appel. Cependant, j’insiste pour dire qu’il faut se rendre dans le Golfe pour voir à l’œuvre les jeunes ivoiriens qui y évoluent. Parce que la sélection actuelle est vieillissante et il faut déjà penser à assurer la relève. Si tel est qu’on prend les meilleurs alors qu’on vienne me chercher puisque j’ai été meilleur joueur des Emirats la saison dernière.
• On vous appelle « Le fils de Dieu », d’où vient ce pseudonyme ?
A D: On m’appelle « Le fils de Dieu » parce que les gens estiment que je suis beaucoup généreux. Je viens régulièrement en aide aux enfants de la rue et ce sont eux qui m’ont donné ce pseudonyme. Je pense que c’est un devoir de les aider parce que je pourrais être à leur place. En tout cas, je le ferai jusqu’à ma mort.
• Peut-on dire que vous vivez du football ?
A D: Bien sûr. Le football m’a permis d’avoir des moyens pour vivre. Grâce au football, j’ai pu rencontrer des personnalités. C’est pourquoi, j’aime ce sport. C’est ma vie.
• Pensez-vous déjà à l’après-football ?
A D: Pour le moment, il est difficile de penser à l’après-football parce que je suis très préoccupé par des challenges personnels. Néanmoins, j’ai des projets qui sont strictement personnels.
• Quelles sont vos relations avec vos anciens camarades de l’Académie ?
A D: On a passé beaucoup d’années ensemble à l’Académie mais maintenant, nous avons grandi et chacun s’intéresse à son club. Cependant, on ne manque pas de se passer des coups de fil pour s’encourager. Cela pour dire que nous avons gardé de bons rapports.
• Comment vivez-vous à Abu Dhabi ?
A D: Pour le moment, je vis seul. Je suis dans une superbe maison. J’ai une vue sur la mer et cela me va bien.
• Etes-vous marié ?
A D: Je le ferai bientôt avec celle que j’aime. Il faut préciser que je suis père d’une fille qui s’appelle Sarah.
• Qu’avez-vous à dire à vos fans ?
A D: Je voudrais dire à mes fans que par la volonté de Dieu, ils pourront me voir à l’œuvre bientôt. En tout cas, si on me fait appel en sélection, ils sauront que je n’ai rien perdu de mes qualités techniques. Tout dépend donc de Dieu. C’est pourquoi, je leur demande un peu de patience.
 
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