Des décisions de justices à rebondissements. Huit clubs statuaires remontés contre la fédération. Des membres influents du Ministère de la Jeunesse des Sports et des Loisirs pointés du doigt. Il n'y a pas de quiétude à la Fédération Ivoirienne de Sport Automobile et motocyclette (FISAM). Les vrombissements de moteurs et autres bruits d'engins mécaniques se sont tus.
Pourtant Kady Angelbert, Présidente de la FISAM n'a pas grise mine ce mardi 20 novembre. Elle est plutôt détendue quand elle descend de sa Mercedes. Elle ne s'embarrasse pas de fioriture et met directement le pied dans le plat. " A vrai dire il n' y a pas de problème à la Fisam. Vous constater d'ailleurs que nos compétitions se poursuivent. S'il y avait problème on aurait arrêté le Championnat National. C'est plutôt le Ministère des Sports qui crée des problèmes avec les prises de positions partisanes et ambiguës de ses membres que sont Allah Yao et Lucien Bouguinard'', charge-t-elle.
Bien avant, son Directeur Technique National, Touré Mégnan, affichait la même sérénité: " le sport auto se porte très bien, contrairement a tout ce qui raconte. On a un programme bien ficelé qui est communiqué à la fédération Internationale avec qui nous sommes en Phase. Techniquement, on est prêts. Seul l'argent fait un défaut. Mais que les agents du ministère en l'occurrence Allah Yao et Bouguinard soient plus clairs dans leurs actes. Tout ce désordre est de leurs fait".
Le ton est plutôt à l'apaisement du côté du Ministère des Sports et Loisirs en dépit des positionnements tranchés des uns et des autres dans cette crise qui a éclatés depuis plusieurs mois. "On n'est pas contre Kady comme elle le pense. Nous reconnaissons la fédération. Mais nous ne pouvons pas allés contre une décision de justice. On voulait tout simplement attendre et voir clair dans l'affaire après la décision de la justice, c'est tout. La fédération des motocyclistes existait depuis 2002 sous le Ministre Boga Doudou avant notre arrivée au ministère. On tous trouvé la Fisam déjà constituée. Le ministère a simplement dit qu'il ne peut mettre en cause une décision déjà prise par un autre ministre", explique Lucien Bouguinard, Directeur des Sports de haut niveau au Ministère des Sports.
Pour comprendre la situation qui prévaut à la FISAM, il faut remonter à 1970, date de la création du sport auto en Côte d'Ivoire. le manque de techniciens qualifiés pour diriger en même temps l'automobile et la Motocyclette amène la fédération, sur la base du décret 68-146 du 13 mars 1968 , à fusionner les deux disciplines. L'association prend l'appellation Fédération Ivoirienne de sports auto et engins assimilés. Elle regroupait en son sein l'automobile, la moto, le sport nautique et même le vélo. Tous les sports mécaniques donc. Mais, au plan Internationale l’automobile avec la Fédération Internationale d’Automobile (FIA) dont le siège se trouve à Paris (France) et la moto avec la Fédération Internationale de Moto (FIM), logée a Genève en Suisse,k sont complètement dissociées.
La Côte d'Ivoire s'est alignée sur cette distinction internationale des décennies plus tard. " C'est ainsi que l'assemblée Générale du 13 février 1997autorise la séparation de la moto et de l'automobile. C'est après cette scission que j'ai été porté à la tête de la fédération de Moto, suite a une AG consécutive tenue en mars 2000. Et la déclaration d'association est parue dans le Journal Officiel N°27 du 04 juillet 2002. Malgré tout Kady ne veut pas nous reconnaître. En 2004, elle saisit la fédération internationale avec un courrier du Directeur de cabinet adjoint de la présidence de République pour aller faire affilier la moto la fédération internationale. Or pour le faire, il faut l'accord du Ministère et aviser au moins la fédération que je dirige. Rien de tout ça n'est fait. Elle organise une AG en 2004 pour déclarer la fédération de Motocyclettes dissoutes", explique Soumahoro Mamadou, Président de la Fédération Motocyclettes de Côte d'Ivoire (FMCI). On le voit tout ce cafouillage juridico sportif est donc parti de la fusion de la fédération de Moto et celle de l'automobile.
"C'est l'argument principale qu'ils ont avancé au tribunal. Ils se plaignent de la mutation de FISA à FISAM. Et pourtant, cela s'est fait lors de l'AG élective du 18 décembre 2004. Un récépissé de reconnaissance de modification de nom, de FISA en FISAM, a été délivré par le Ministère de l'Intérieur sous Martin Bléou. Et le Ministère veut qu'on ressuscite la défunte FISA de sorte que les deux fédérations cohabitent. Ce n'est pas possible!", assène Mme Kady.
La bataille de la Moto engagée, la Présidente Kady Angelbert, très préoccupée par cette affaire, aurait "oublié" les clubs de l'automobile qui, se sentant abandonnés, ont vite fait de l'assigner en justice. Les raisons invoquées : sa mauvaise gestion de la fédération, le manque de compétitions, le monopole des membres de sa famille sur la FISAM.
Infos ou Intox ? Une chose est certaine, huits clubs notamment l'APIA, ACA, CAMCI, RCA, RCM, CCB, CCY, RC Yopougon assignent Kady en justice. Conséquence, La fédération est mise sous scellées par une décision de justice, ses portes fermées jusqu'a nouvelles ordres.
Aka Bosson est bombarder Président d'un comité ad hoc. Il s'en suit un feuilleton judiciaire. A ce jour, le tribunal de première instance n'a pas encore dit son dernier mot. Mais aux dernières nouvelle Kady Angerbert, aurait gagné son procès contre Soumahoro Mamadou et Aka Bosson. Lesquels auraient pris la ferme résolution de porter l'affaire au niveau de la cour suprême. En attendant la FISAM prépare des courses au plan national. Mais dans une atmosphère peu propice à la compétition sportive.
Source : nord-sud