Hervé Renard raconte au micro de Canal+. Ghana-Zambie. 0-0 à la mi-temps. Il vocifère dans les vestiaires zambiens : « Si vous continuer de jouer comme ça, on va renter à la maison. Continuez de les regarder en vous disant qu’on est face de grands joueurs et tout, vous allez voir le résultat » assène-t-il devant des garçons, ballottés en première mi-temps par les Blacks Stars. Juste après, séance spécial pour son attaquant Emmanuel Mayuka qu’il a volontairement laisser sur le banc. « Tu va renter et nous faire gagner ce match ». Le résultat, on le connaît. D’un intérieur du droit bien enroulé, l'attaquant du FC Zurich - Suisse- envoie son pays en finale de la Can 2012. L’effet Renard, c’est cela !
L’ancien défenseur qui secondait Claude Le Roy sur le banc des Blacks Stars du Ghana en 2008, sait appuyer là où il faut. Pour reconditionner mentalement ses hommes qui, de toute évidence ont réussi leur Can, il fallait un booster. Le technicien français n’a pas eu besoin de chercher loin. L’histoire s’en est chargée.
Libreville, où se joue la finale de la Can 2012, n'est pas une cité comme les autres pour le football zambien. Le pays y a perdu une génération dorée, le 27 avril 1993, au large de la capitale gabonaise. Dix-huit membres de l'équipe nationale avaient péri dans l'accident d'avion (30 morts au total) qui devait les mener au Sénégal, la faute à un appareil en mauvais état et à une erreur de pilotage. Toute la délégation zambienne est allée se recueillir jeudi en soirée sur les lieux du drame. De quoi se regonfler psychologiquement. La Zambie ne lâchera rien. Les Chipolopolos veulent faire honneur à leurs illustres dévanciers.
Voici les premiers mots de François Zahoui sur son adversaire de la finale : « C'est une équipe jeune, très joueuse qui pratique un bon football. Ils vont de l'avant et posent des problèmes à ceux qu'ils croisent. Cela va se jouer à des détails mais ça va être une belle finale » Et d’ajouter : « Après le crash de 1993, ils ont su reconstruire et repartir avec patience. On les respecte. Mais nous aussi, avec les événements en Côte d'Ivoire, on a à cœur de ramener le trophée. Le pays est derrière nous »conclu-t-il. La bataille psychologique est déjà engagée.
 
Sylvain Mel