<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" />Le choix du sélectionneur de l’équipe nationale de Côte d’Ivoire divise la Fédération Ivoirienne de Football et plusieurs cadres des Eléphants. Alors que la FIF  a déclaré avoir tourné la page Sven Gorän-Eriksson, les joueurs le réclament. Kolo Touré est le dernier en date.

 
Sommes-nous en crise ? La question mérite d’être posée en ce qui concerne la sélection nationale ivoirien au sein de laquelle tous ne parlent plus d’une même voix. La pomme de discorde, le choix du sélectionneur. Il ne se passe plus un jour sans qu’un pensionnaire de la Séléphanto ne donne son avis sur le patronyme du prochain chef de l’encadrement technique.
 
Sven, le choix de la majorité
 
Et tous, du capitaine Didier Drogba à Kader Kéita en passant pas Zokora Didier, N’Dri Romaric, Faé Emerse… ont du mal à se séparer du technicien suédois. Dernier à s’exprimer sur le sujet : Kolo Touré. Le vice-capitaine des Eléphants de Côte d’Ivoire a réaffirmé encore une fois le désir de ses coéquipiers en sélection. Pour lui, Sven Gorän-Eriksson est «un grand entraîneur, l’un des meilleurs que j’ai eu. Il est calme, intelligent. Il a changé l’équipe et je pense que beaucoup de mes coéquipiers seront d’accord avec moi pour qu’il revienne en sélection», aurait-il déclaré dans la presse suédoise. Une sortie qui fait suite à celle de Zokora Didier qui affirmait que «si j’avais de l’argent, je paierai son salaire», sur BBC Sports. Sur la volonté du come-back de Sven, les Eléphants n’ont jamais été aussi unis. Jusqu’à faire bloc pour ne pas accepter à leur tête Gérard Gili pourtant annoncé comme le successeur de Sven. Une hostilité de plusieurs cadres de la Séléphanto qui a poussé le technicien français à oublier ses envies de reprendre la sélection ivoirienne après l’avoir conduite, par intérim, à la CAN 2008. 
 
Les joueurs plus lourds que la FIF
 
«Les joueurs n’ont jamais eu leur mot à dire. Il faut que ce soit clair. Vous pouvez appeler un joueur qui va donner son avis, mais cela reste son avis. Ce qu’on leur demande, c’est de jouer. Nous les sondons un peu parce qu’ils se connaissent en Europe. Je peux avoir leur avis mais jamais les joueurs ne nous ont imposé un entraîneur». Des déclarations caduques de M. Jacques Anouma, président de la fédération ivoirienne, vu que ses joueurs ont fait rebrousser chemin à Gili qui a même identifié les personnes responsables de son refus. L’évidence est que la FIF ne peut désigner un sélectionneur sans l’avis favorable des Eléphants qui espèrent de la stabilité enfin à leur tête après un ballet de 5 managers (Nouzaret, Michel, Stielike, Gili, Vahid). Pour eux le 6e est le bon et ils n’entendent visiblement pas céder. «Je crois que nous avons vraiment besoin d'un entraîneur stable qui aura le temps de travailler avec tout son monde» révélait Kader Kéita. Le bras de fer entre la FIF est bel et bien ouvert alors que la maison de verre se promet visiblement de trouver un sélectionneur dans le vivier local.
 
De la question d’un sélectionneur local
 
Les yeux sont rivés sur François Zahoui dont le bref bail dans le manteau de sélectionneur national permettant à la Côte d’Ivoire de vaincre l’Italie en match amical rend les Ivoiriens nostalgiques de Sénégal 92, de Yéo Martial, d’un sélectionneur local. Une performance qui fait de l’actuel sélectionneur de l’équipe nationale cadette la figure de proue de l’intention de toute une classe d’entraîneurs ivoiriens de tenir les rênes des Eléphants, longtemps après le passage peu reluisant de Lama Bamba en 2001. Ce choix est bien délicat pour Jacques Anouma qui devrait redouter le comportement des Eléphants braqués sur le come-back de leur guide en Afrique du Sud. Car même si Zahoui a pu, sur une rencontre, faire passer son message au groupe privé de quelques ténors identifié par Gili comme les “mutins“ à la façon des Bleus, il serait difficile de prédire l’avenir qui fut bien pénible pour des entraîneurs de renommée mondiale. Surtout qu’une crise couve entre les joueurs et la FIF pas sur la même longueur d’onde. Il suffit de lire la presse.
 
 Par Patrick GUITEY