Certains se plaignent. De sa trop grande emprise sur le groupe. De mettre tout le monde dans son ombre. Dimanche, dans son jardin, il a démontré  pourquoi c’est lui qui porte le brassard et pourquoi on l’appel le chef Drogba.<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" />
 
Diminué tant physiquement que mentalement, Drogba revient en sélection avec toutes les appréhensions du monde. Après une succession de blessures et réduit à être un banqueteur de luxe dans un Chelsea aux mains de Luiz Felipe Scolari, le 11 doute. Et tous l’enterrent. Mais la gazelle garde ses cornes intactes. Et son coup de patte peut toujours s’avérer salvateur. Menés par la Turquie à Izmir, les Eléphants s’arc-boutent à leur capitaine qui fait le métier grâce un but égalisateur digne d’un fin limier.
 
De la confiance, de l’envie, un but, c’est Vahid Halilhodzic qui dessine la nouvelle aventure de Didier Drogba. Et pourtant ça aurait pu être lui qui y mette fin. Alors que l’attaquant ivoirien, sorti d’une folle saison guingampaise (2002-2003), cherchait à s’affirmer au Paris Saint Germain, le coach bosniaque, patron du Parc des Princes, intimait un refus loin d’être diplomatique. Six ans après, c’est Coach Vahid qui sort Drogba de son blues pour le requinquer avec de l’Orange. L’enfant de Niaprahio en ait reconnaissant.  
 
«Je dois dire que l’équipe nationale m’a apporté beaucoup de fraîcheur et de bonheur depuis quelques temps. Car vous savez qu’en club je ne jouais pas trop. Et ce n’était pas facile pour le coach (Vahid) de me faire venir et de me faire démarrer titulaire en équipe nationale sachant qu’il y avait plusieurs joueurs qui avaient beaucoup plus de temps de jeu que moi. Il a montré qu’il avait confiance en moi. Et moi je me suis servi de ces matchs là pour me préparer pour celui contre le Malawi».
 
Et face au Malawi, Drogba a démontré qu’il s’était bien préparé. Si le penalty, à la 7e,  transformé au prix d’une panenka zidanesque est un délice technique, la deuxième réalisation (28e) du capitaine des Eléphants est un orfèvre. La poitrine puis la tête et enfin une merveille de frappe du gauche donne du vertige au gardien des Flames. Un but tout en puissance qui impose du respect, des applaudissements. Même aux plus sceptiques. «Je suis très impatient de me retrouver sur le terrain avec lui (Didier Drogba). Ce sera le plus beau moment de ma carrière à ce jour», déclarait Jimmy Zakazaka, le jeune attaquant des Flames. Du rêve de le croiser, l’après-midi des Malawites a vite tourné au cauchemar. Pour celui dont on disait que tout était perdu, «l’aventure continue» pour le bonheur de ses fans dont plusieurs n’ont malheureusement pas survécus à l’avalanche de buts au stade Houphouët-Boigny, théâtre de drame.  
 
 par Patrick GUITEY