Comment expliquez-vous que la Côte d’Ivoire n’arrive pas à remporter la CAN avec sa génération dorée de joueurs de renommée  mondiale ? 
« Les joueurs ont un côté carriériste trop prononcé » 
J’ai la chance de voir les joueurs ivoiriens en Europe avec leur club respectif, et je leur ai dit personnellement ce que je pense. Le problème des Eléphants A de Côte d’Ivoire, c’est qu’on peut avoir les joueurs les plus brillants, mais s’il n’ y a pas une réelle osmose au moment donné, au niveau de ce qu’on appelle le fighting-spirit et le winning-spirit, parce que les deux se complètent, on arrive à rien. On a une équipe de jeunes qui ont aujourd’hui un côté carriériste peut-être trop prononcé. Je suis content que les uns et les autres puissent toucher les sommets avec leur club, à partir du moment où l’équipe de Côte d’Ivoire a ce rayonnement. Mais le problème, c’est qu’une fois revenu de ces équipes anglaises, françaises et autres, il faut briller aussi dans le jeu avec la sélection. Or, il y a des moments où le jeu est en dilettante. C’est une chose que je constate, mais pas seulement avec cette équipe de Côte d’Ivoire. Elle l’est par rapport à beaucoup d’autres équipes africaines.  
 
Quelle sera pour vous l’issue de la double confrontation entre la Côte d’Ivoire et le Sénégal, pour une qualification à la CAN 2013 en Afrique du Sud ?
 
« Les Eléphants doivent se convaincre qu’ils ont l’envie de jouer» 
Le défi contre le Sénégal, ce sera, se frotter à une nouvelle génération, une équipe sénégalaise qui, en plus de vouloir jouer les poils à gratter face à la Côte d’Ivoire, de corriger une échéance qu’on appelle la précédente CAN (2012) à beaucoup de regrets, les Ivoiriens devront d’abord se convaincre eux-mêmes, qu’ils ont envie de jouer. Le fait que le match retour soit à Dakar, on est dans un format à un coup K.O, avec en toile de fond, la candidature de l’Ivoirien Jacques Anouma à la présidence de la CAF, les différentes bisbilles qu’il peut  avoir au sein de la Fédération Ivoirienne de Football, un nouvel entraineur arrivé de manière assez touristique 
Comment ça, touristique ? 
« Zahoui, remercié de façon déshonorante et ridicule » 
Oui, c’est comme ça qu’on les appelle dans l’émission « Tout feu, tout foot ». Je l’ai dit aux anciens internationaux ivoiriens: Cyrille Domauraud et Bonaventure Kalou : « Vous êtes dans le staff, sur le banc, c’est bien ». Mais pour moi, en lieu et place d’un Sabri Lamouchi, je trouve qu’on a remercié l’Ivoirien François Zahoui de façon déshonorante et ridicule. Je me suis dit, ce n’est pas normal. La Côte d’Ivoire ne peut  pas se piétiner et piétiner ses valeurs sûres. Moi je suis pour le recours à des entraineurs locaux. Ça paraît peut-être parfois dur à dire, mais on a un entraineur expatrié comme Paulo Duarte qui entraine le Mans (en France) et en même temps le Burkina, ce n’est pas normal. Zahoui aurait fait l’affaire, parfaitement. Maintenant,  Lamouchi est là, il le sourire, il a la bonne volonté. Le Ministre des Sports, Philippe Legré a dit avec force et fracas sur les medias que : «C’est mon choix ». C’est le sien, qu’il soit bon. Mais simplement, si la Côte d’Ivoire n’arrive pas à des résultats, il faudra que chacun en tire les conséquences. Y compris même à la tête de la FIF. Puisque que le défi était de remporter la CAN dernière et de parler à la presse après le 12 février dernier. Je ne sais pas s’il a reçu la Conférence des présidents de Clubs ? Je ne sais pas s’il vous a parlé beaucoup. Mais, c’est ça l’appel lancé au président de la FIF, Sidy Diallo. 
Réalisée par Alexis KOUAHIO