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Football- Election CAF : La lettre à Issa Hayatou

Football

Football- Election CAF : La lettre à Issa Hayatou

17 December 2012 0
La lettre à Issa Hayatou

Pour l’observateur attentif, de la scène footballistique que je suis, il était impossible de passer à côté du feuilleton « politico-stratégico-sportif »  qui se déroule au cœur du dispositif  de direction de la CAF, animant toutes les presses africaines, et parfois celles d’ailleurs, pour voir s’opposer à l’homme fort du football africain, un candidat non moins fort, l’ivoirien Jacques Bernard Anouma.
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Voici déjà  24 années que  le nom d’Issa Hayatou se confond avec celui du football africain. Déjà 24 ans qu’il a succédé  à l’éthiopien Ydekatchew  Tessema, après le décès de celui-ci. Un poste qui  pourtant, ne semblait pas lui être destiné, vu que son prédécesseur avait porté son choix sur  un dirigeant gambien pour lui succéder. Mais monsieur Brizoua-Bi, alors président de la Fédération Ivoirienne de football (FIF) était vu par de nombreux dirigeants africains comme le meilleur cheval pour prendre les commandes de la CAF. Mais des discordes dans le camp ivoirien vont faire le lit du jeune camerounais qui va s’installer à la tête du football africain, en 1988 au Maroc. Sa présidence va littéralement révolutionner le football africain…
 
L’aura  et le respect dont bénéficie aujourd’hui  le football du continent, c’est bien à Issa Hayatou qu’il le doit. La Coupe d’Afrique des Nations, n’est plus cette « petite » compétition  de seconde zone moquée par certains. Elle est devenue la fête  africaine du football, qui attire les caméras des télévisions et les convoitises des recruteurs de toute l’Europe, pour ne pas dire du monde entier, tant le spectacle y est de qualité. L’homme a su se battre pour faire grandir sa compétition phare en la faisant passer de 8, à 12, puis 16 équipes.
 
Les revenus issus des droits télé, et autre sponsoring, ont fait entrer la CAF dans une ère de prospérité remarquable, donnant à l’Afrique de garder la tête haute devant ses autres sœurs, confédération de football continentale.
 
Issa Hayatou a réussi le tour de force d’obtenir, pour la toute première fois, qu’une coupe du monde de la FIFA soit organisée sur le continent africain et  que 5 places soient réservées à  l’Afrique lors des grandes messes du  football mondial . Cette réussite constitue sans aucun doute le point d’orgue  des 24 années de présidence du camerounais. Pour être complet sur le sujet des compétions, il est également l’initiateur des évolutions des coupes africaines de club (Coupe d’Afrique des clubs champion et la Coupe des Vainqueurs de Coupe devenues respectivement Ligue des champions  de la Caf et  Coupe de la confédération)et celui du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN), la compétition réservée aux équipes nationales composées exclusivement de joueurs évoluant dans leurs championnats locaux respectifs.  A cela, il n’est pas farfelu d’ajouter qu’il siège au sein des plus grandes instances du football mondial tels que la FIFA et le CIO.
 
Mais voilà qu’après avoir réussi cela, après être entré dans l’histoire de l’Afrique, après avoir affirmé que le mandat qu’il souhaitait renouveler en 2009, était le dernier, Issa Hayatou veut encore rempiler pour 4 années supplémentaires, et PIS, il fait tout ce qui est en son pouvoir pour se retrouver comme seul candidatà sa propre succession…
 
Le patron du football africain ne souhaite donc pas s’inspirer de ceux des meilleurs athlètes qui arrêtent leur carrière alors  qu’ils atteignent les sommets, laissant ainsi un souvenir suave et indélébile dans les mémoires collectives? Il ne souhaite pas partir sur la meilleure  des notes possible  à l’instar des joueurs  qui partent sur un trophée ? Veut-il être vraiment de ceux qui quittent l’arène après avoir été raillé et moqué par les mêmes supporteurs qui les adulaient  hier, parce qu’ils n’ont pas su mettre un terme à leur carrière avant qu’ils ne deviennent plus que l’ombre d’eux –même ?
 
Des confidences recueillies auprès de dirigeants africains de premier plan, nous révèlent qu’en 2009 déjà, alors que tous voyaient Jacques Anouma, successeur idéal du camerounais  au regard de son ascension et de ses résultats, affronter l’homme de Garoua dans les urnes, le Président sortant avait affirmé qu’il sollicitait là son dernier mandat comme pour parachever une œuvre et qu’après cette coupe du monde en Afrique du Sud , il pouvait s’en aller tranquillement avec un cœur réjoui d’avoir bien fait ce qu’il devait pour le football africain. Très sensible à cela,  les dirigeants  du football africain, et même celui de la FIFA étaient d’avis pour « offrir » cela comme un hommage à ce grand monsieur du football.
 
Comment comprendre alors qu’après 24 années à s’échiner pour le football africain, à parcourir  monts et vaux pour assister aux différentes rencontres et réunions à travers la planète, avec une santé que tous savent fragile ; après avoir promis se retirer au terme du mandat  2009-2013, le « vieux » tienne coûte que coûte à rempiler, et ce sans aucun adversaire en face de lui ? Ne serais-ce pas le mandat de trop ?
 
A la vérité que peut  apporter de plus Issa Hayatou au football africain, qu’il n’a déjà fait ? Ne détruirait- il pas le monument qu’il a lui-même érigé ?
 
Mais voilà, Issa Hayatou est de par sa naissance et sa culture Prince, fils de Roi. Et c’est bien connu, le Roi meurt au pouvoir !  Toute  sa vie  durant on lui accorde vénération, et personne n’oserait s’opposer à lui. Ceci suffit-il à expliquer cela ?  La question reste posée.
 
Toutefois il faut bien l’admettre la CAF n’est pas un royaume, et je voudrais le dire à ce Monsieur pour lequel l’Afrique, et moi avec elle,  a le plus grand respect. Toutes les manœuvres orchestrées et cousues de fil blanc, n’ayant pour seul objectif que de museler  un adversaire de taille et de poids ne font qu’altérer votre image Monsieur le Président. Monsieur le Président, dites-nous pourquoi  c’est au soir de votre carrière de dirigeants sportif que vous vous rabaissez à user de votre autorité pour ne pas avoir d’adversaire, alors que vous en avez  souvent eu lors d’élections passées ? Vous qui avez été un adversaire coriace pour eux, vous qui avez « osé » vous dresser devant Monsieur Sepp Blatter sur la route du siège de la Présidence de la FIFA, comment pouvez-vous  reprocher à un de vos cadets de marcher dans vos sillons ?
 
Nombre de ceux qui sont aujourd’hui dans votre entourage et vous incite à demeurer  4 ans supplémentaires au perchoir de la CAF,  cela au mépris de votre parole donnée (un Chef revient-il sur sa parole ?) ne le font surement pas pour votre grandeur, mais plutôt pour s’assurer encore quelques avantages égoïste avant la fin. Toujours repousser plus loin l’échéance… Je ne crois pas un seul instant que le souvenir de votre nom  et l’avancée de votre institution soient leur leitmotiv.
 
Pourquoi n’avoir pas, au terme de ce mandat, appelé celui que tous, et je suis sur que vous aussi, savent être le meilleur pour assurer votre succession pour vous entretenir avec lui, et décider de ce que la CAF vous accorderait pour la fin tranquille de vos jours ? Je reste convaincu que cet homme vous aurait accordé au-delà de ce que vous auriez demandé. Vous en aurez été tellement honoré et grandi monsieur le Président …
Votre parcours et votre sens de la démocratie auraient été salués de tous, et vous seriez devenu celui qui est cité en exemple par tous.
 
Mais voilà, le mal est déjà fait, le Secrétariat Général de la Caf a déjà rendu  son interprétation inique d’une loi  rétrograde et taillée sur mesure. La presse, les gouvernements,  les autres instances internationales du football et du sport grincent des dents, et voici la saisine du TAS qui se dessine à l’horizon.
 
Vous auriez pu vous éviter  cet épisode pour un dernier baroud. Qu’adviendra t-il si jamais la Caf était débouté au TAS ? Quelle humiliation… Pourquoi tout cela ? Pour encore quatre années à essuyer des critiques parmi les plus acerbes, à fragiliser une santé déjà inquiétante ? Non Monsieur Issa Hayatou, Président de la CAF, vous valez beaucoup plus que ça…
 
 
 
Une contribution de Marc-André Assi
(STG Andy)
 

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