Grandissime favorite et attendue par tous , la Côte d’Ivoire mondialiste a été plus que décevante en sortant en quart de finale de la CAN, contre un autre mondialiste, l’Algérie (2-3 a.p). A tel point, qu’a cinq mois de la Coupe du Monde l’on est emmené à se demander quelle équipe la Côte d’Ivoire va-t-elle aligner en Afrique du Sud ?
S’il est indéniable qu’il ne faut pas brûler cette génération de joueurs bourrés de talent qui jouent au niveau dans de grands clubs et championnats, force est de reconnaitre que « des têtes vont tomber », comme l’a promis le premier responsable du football ivoirien, Jacques Anouma, président de la fédération.
En clair des joueurs doivent sortir de la sélection parce qu’ayant déçu sur le terrain pour certains et germe de division au sein du groupe pour d’autres. Des clans entre ex- académiciens et autres éléphants d’une part et cadres, stars et anonymes d’autre part s’est fait jour dans la sélection ivoirienne, créant un climat malsain qui a pourri le groupe. L’on a par moment joué pour son clan au lieu de la nation. Les uns se sont souvent désolidarisés des autres dans les différents compartiments de l’équipe.
Même le banc des remplaçants n’était toujours pas solidaire des entrants. Alors que Romaric N’dri Koffi écarté, avait payé le prix fort de l’indiscipline, cela n’a pas servi d’exemple à ses ex-coéquipiers.
De quel cas d’indiscipline s’agissait-il alors ?  Celle qui consistait à vouloir briser le mythe de certains joueurs sur les autres ? ou à réclamer que tout le monde soit sur le même pied d’égalité ? ou est-ce seulement le retard aux séances d’entrainement, au repas ou au coucher ? Questions.
Toutefois, il revient de façon récurrente que les Eléphants n’étaient pas loger à la même enseigne. Dans ses conditions, comment la cohésion tant recherchée et l’esprit d’équipe qui fait la différence pouvaient-ils être de mise ?
En tout cas,  la cohésion dans le jeu a fait défaut à l’équipe de Vahid Halilhodzic, qui n’avait que de grosses  individualités.  « Certains, visiblement, n’étaient pas impliqués. Oui, je le dis, certains joueurs ont trop d’égo. Ils ne pensent qu’à eux-mêmes. Au moment où nous on se bat pour l’équipe, eux, ne pensent qu’à leurs propres statistiques. Pourtant, en équipe nationale, nous sommes tous des professionnels. On joue tous dans de grands clubs européens. Alors, pourquoi certains se croient supérieurs aux autres ? Dans ces conditions, ça ne peut pas marcher. Je suis vraiment triste parce qu’on avait la possibilité de remporter cette CAN », a révélé amer Salomon Kalou.
Sur le terrain, le regard dénonciateur de Kader Kéita, auteur du but du (2-1) ivoirien, après seulement quelques minutes passées sur le terrain, en disait long sur l’attitude de ses coéquipiers qui n’ont rien fait pour préserver, dans la dernière minute du temps additionnel, le but qui qualifiait pourtant la Côte d’Ivoire. L’on pouvait bien comprendre la frustration du remplaçant de décisif qu’il est.
En somme, au lieu d’une équipe combative et conquérante, à l’image du Cameroun, de la Zambie et bien d’autres tombés armes à la main, la Côte d’Ivoire continue d’avoir une pléthore  de grands joueurs, regroupés dans une sélection, et  ne jouant pas sûr leur vraie valeur. « Contre l’Algérie, on a complètement refusé de jouer. Certains marchaient même sur le terrain », a avoué  « Kalunho ».
La honte bue en Angola, et le diagnostic fait, il faudra vite songer à repartir sur de nouvelles bases, afin de mettre en place une véritable équipe ivoirienne, avec  des joueurs qui accepteront de mouiller le maillot, de se fondre dans un moule, sous la commande d’un entraineur de carrure, capable de faire disparaitre « les ego », de placer les sélectionnés au même pied d’égalité et de mettre fin à la trop grande dépendance de ses stars.
C’est cette équipe là que la Côte d’Ivoire devra avoir au Mondial en juin, si elle ne veut pas encore avoir des regrets et  régresser dans son rang et statut.
Après un nul (0-0) contre le Burkina, la Côte d’Ivoire avait battu le Ghana, finaliste plus tard (3-1), dans un groupe B réduit à trois équipes après le retrait du Togo, pour passer en quarts.
Alexis KOUAHIO