Christopher Ahifimi, à 90 minutes d'un probable sacre national, sentez-vous la pression montée au sein du groupe ou vous jouez la carte de la sérénité ?

Oui ! Même si la pression, on l’a depuis le début de la saison.  Pour ce dernier match on peut parler de pression mais aussi et surtout de concentration extrême. C’était un rêve, aujourd’hui nous sommes proches de sa réalisation. Ça met forcément un coup de pression qui est excitant pour l’AS Tanda qui n’est qu’à deuxième saison en Ligue 1.

Face à Korhogo, serait-ce le match le plus difficile de votre carrière?

J ai connu des rencontres difficiles. Mais celui-là  a  une saveur particulière. Parce que tout simplement c’est le match du titre. C’est le match pour entrer dans l’histoire du football en Côte d’Ivoire, c’est le match de toute une région qui rêve d’un premier sacre. Il faudra se mettre au niveau du rendez-vous. Nous avons notre destin en main. il faudra jouer et ne pas minimiser le CO Korhogo, même s’il n’a plus rien à craindre.

Vos derniers matchs à domicile furent très difficiles et sans victoire. Ce sont des statistiques récentes qui vous mettent la peur au ventre ? Surtout face à Korhogo qui n’a rien à gagner, ni à perdre ?

C’est vrai qu’il faudra se méfier, parce que nous sortons de deux matches très difficiles avec des  équipes qui ont refusé de jouer. Mais il faut dire aussi que nous avons joué de malchances. Nous avons tiré les leçons de nos dernières sorties à domicile. J’espère que face à Korhogo qui a assuré son maintien, le jeu sera plus ouvert pour le spectacle. Nous n’avons pas peur, nous sommes concentrés.

Vous êtes personnellement proche du titre pendant que le Stella, votre ancien club, s'apprête à descendre en Ligue 2. Vous vous attendiez à une telle chute des Magnans ? Ne pensez-vous pas avoir trahi la maison ?

C’est difficile pour moi et pour toute la famille du Stella. A vrai dire, je ne pensais pas un instant que le Stella allait vivre une telle situation. Le Stella écrivait une autre page avec plusieurs départs dont le mien. Les nouveaux joueurs n’ont pas su compenser notre départ et c’est vraiment difficile de constater que cela arrive à mon club de cœur.

…

La vie du sport est ainsi. J’ai fait un choix de carrière. Certains me voyaient sombrer à Tanda. C’est tout le contraire qui se passe. Ainsi va la vie. Mais je n’ai aucune revanche sur qui que ce soit, et je ne pense pas avoir trahi. J’ai apporté la somme d’expériences acquises au Stella. Si Tanda gagne, une partie du Stella aura gagné aussi.

Plusieurs joueurs et dirigeants ont l'habitude de promettre des choses s'ils remportaient un titre. Alors quelle serait votre folie si jamais Tanda était champion de Côte d’Ivoire, le dimanche 16 août 2015?

J’aurai voulu manger un peu de la pelouse du stade Ali Timité. Mais je pense que je vais me teindre les cheveux en bleu et jaune pour fêter ce titre. On donnera tout en tout cas pour ne pas flancher à la dernière minute.

Réalisée par Patrick GUITEY