L'Asec a offert un match de Caf Ligue des Champions digne d'un Uefa Ligue des Champions. L’une de ses rencontres pour lesquelles on salive déjà et qui apaise notre faim de spectacle, de beau jeu, de buts, de victoire. Cette prestation contraste pourtant avec celle de la MTN Ligue 1, où les Mimosas chancellent actuellement à une inhabituelle troisième place, loin derrière des Aiglons, éternels rivaux.
Dimanche 31 août, stade Robert Champroux, les portails qui mènent au gradin de l'une des arènes synthétiques de la ville d'Abidjan et Noir de monde. Les esprits étaient sûrement peints en jaune pour pousser les poulains de Me Roger Ouégnin vers une première victoire dans cette 12e édition de la Caf Ligue des Champions face à des durs à cuire venus d'Egypte. La prestation des hommes de Patrick Liewig, vomis pourtant par les actionnaires (on saura pourquoi plus bas), est propre, nette et sans bouton face à des Zamalkaouis complètements déchirés par les épines des beaux Mimosas. A trois reprises, le stade vibrera avec son lot d'officiels coiffé par M. Dagobert Banzio, ministre ivoiriens des Sports, venu se requinquer le moral après le passage vierge à Beijing 2008. Au delà des réalisations de Guindo Moussa, Bamba Valy et N'Gossan Antoine qui ont fait plier le Zamalek à Marcory, c'est un collectif qui a donné du plaisir aux spectateurs et téléspectateurs qui ont suivi la rencontre jusqu'à la dernière seconde. Une première victoire qui éjecte les Mimosas de la dernière place du groupe A pour la deuxième, derrière le Al Ahly.
Mais aujourd’hui, contrairement à un passé bien récent, le club Jaune et Noir a du mal à jouer sur deux tableaux. Coupe d’Afrique et Championnat national. Si l’Asec est héroïque,  peut-être extraordinaire sur l’échiquier africain, ce n’est vraiment pas le cas à la maison. Troisième derrière la SOA (2e, 34 pts) et l’Africa (1er, 42 pts), l’Asec d’Abidjan se cache mal derrière ses trois matchs en retard pour justifier son rang qui ne lui permet pas d’envisager une place pour la Caf Ligue des Champions, la saison prochaine. Outre la troisième la marche occupée c’est tout le jeu Mimosas qui s’effrite à l’épreuve de clubs jugés un cran en dessous par les actionnaires qui depuis belle lurette ont trouvé le «coupable» : Patrick Liewig. Le technicien français n’est plus en odeur de sainteté avec les supporters Mimosas qui l’accusent de ne pas avoir une équipe type et de noyer les talents avérés du club. Conséquence, résultats en dents de scie  en MTN Ligue 1. Et si les actionnaires n’ont pas encore eu la tête de Liewig sur un plateau noir c’est bien à cause de Me Roger Ouégnin qui protège bien son entraîneur qui, pour lui, «fait du bon travail et il  restera en place tant que je le dirai. Car, continue-t-il, s’il part, alors je pars également. Mais comme les actionnaires me veulent encore à la tête de l’Asec (…), je crois que j’en ai encore pour cinquante ans». Une maxime qui, pour l’instant, tient bien tant que les Mimosas marchent au super sur l’échiquier africain. Dans le cas contraire, le PCA de l’Asec devrait s’attendre à une énième secousse qui pourrait l’emporter avec Patrick Liewig qui a la pression.
Patrick GUITEY