Pour la 4e fois de sa carrière, la 3e consécutive, Justine Henin a remporté Roland Garros en dominant en finale une Ana Ivanovic paralysée par l’enjeu (6/1 6/2).
C’est son jardin. Justine Henin est à Roland Garros comme chez elle et pour la troisième fois consécutive, personne n’a pu la déloger de son chez-soi. Même si cela fait déjà quatre fois que la Belge s’impose Porte d’Auteuil, le bonheur est resté intact lorsqu’elle a vu que sa dernière volée ne pouvait pas être sauvée par Ana Ivanovic. Cette finale ne restera pourtant pas dans les annales. Imperturbable jusque là, la Serbe n’a jamais réussi à enlever de ses épaules ce poids si pesant d’une première finale de Grand Chelem à 19 ans.
Ivanovic croule sous la pressionLa tension, elle paraissait pourtant sur la plus expérimentée des deux, bizarrement, au tout début du match. L’avantage de servir en premier n’était pas du tout un atout pour la Belge qui subissait les coups droits foudroyants de son adversaire, très détendue en apparence malgré l’ampleur de l’événement. En apparence seulement car la Serbe était très vite gagnée par le stress sur sa mise en jeu suivante, témoin ce service qui terminait sa course dans le bac à fleurs. Alors qu’elle menait 40-0, la plus jeune des deux devait à son tour céder son engagement sur un coup pas malheureux de la Belge, aidée par la bande du filet. Elle ne le savait pas encore mais elle venait déjà de subir un premier tournant. Il n’en fallait pas beaucoup plus ainsi pour que la gamberge fasse son apparition. Le temps qu’elle mettait pour préparer ses services traduisait bien la nervosité de la joueuse, sachant qu’elle ne pouvait pas donner la possibilité à son adversaire de l’agresser. En panne de première balle (44 %), sa force, la novice à ce stade commettait finalement la double faute fatale, celle qui permettait à Justine Henin de prendre un premier ascendant (3-1). L’effet était évidemment totalement inverse chez la Belge, désormais en pleine confiance tandis que la Serbe multipliait les fautes directes (15). En 33 minutes, la numéro 1 mondiale avait déjà parcouru la moitié du chemin (6-1), avec la sensation en plus que sa rivale était touchée au moral.
4e sacre pour Henin Le rêve s’était transformé en cauchemar. Dans la position de celle qui n’avait plus rien à perdre, il était urgent qu’Ana Ivanovic se réveille. Elle avait encore besoin de deux jeux pour véritablement rentrer dans la partie, le temps de lâcher ses 3e et 4e doubles fautes et de se lancer dans la course avec un nouveau handicap (2-0). Sur un jeu blanc, la joueuse des Balkans rompait enfin la série de 8 jeux consécutifs marqués par la Belge et remportait, au bout de 50 minutes de jeu, son service pour la première fois du match. Le public, qui avait envie de rester le plus longtemps possible, commençait tout doucement à encourager la cadette, tout en respectant Justine Henin. Car très vite, les chœurs wallons prenaient le dessus lorsqu’ils voyaient leur protégée repousser la menace. De fait, la numéro 1 mondiale n’était jamais en danger, parce qu’elle se chargeait elle-même de l’écarter avec son jeu de fond de court. C’était même parti pour une rouste comme les finales dames de Roland Garros en ont déjà connue quelque fois par le passé. A 5-1, Ivanovic mettait un point d’honneur à marquer un jeu de plus que dans la manche précédente. C’était le dernier. Les notes que Justine Henin sortait d’une enveloppe au changement de côté ne servaient qu’à la rassurer. Sur une dernière volée gagnante, la Belge pliait l’affaire en 1h05 de jeu pour remporter son 4e sacre, sans perdre un set de la quinzaine. Son jardin.
Résultat de la finale, Dames :Henin (Bel, 1) - Ivanovic (Ser, 7) 6/1 6/2
Source: sport24.com