Abandonné par son pays natal malgré ses nombreux succès, le sprinteur ivoirien est sur le point de répondre à l’appel d’un pays européen, prêt à tout pour lui. Si rien n’est fait par les autorités, l’athlétisme ivoirien pourrait donc perdre pour de bon son plus fameux athlète.
Deux médailles (or sur 100 m et argent sur 200 m) aux récents Championnats d’Afrique au Kenya, deux médailles (or sur 100 m et argent sur 200 m) aux Jeux de la Francophonie à Beyrouth, qualification pour les Championnats du monde 2009… Ben Méïté est un athlète qui gagne et qui fait honneur à la Côte d’Ivoire.
Pourtant, ce talentueux coureur est incroyablement ignoré par les autorités de son pays. La preuve, depuis ses deux médailles récoltées de haute lutte aux Championnats d’Afrique à Naïrobi, la fusée ivoirienne est toujours sans nouvelles des autorités de tutelle et des pouvoirs publics. Quand on voit l’intérêt et les fortunes accordées aux footballeurs qui ne gagnent jamais rien, cela est révoltant. 
Malgré ses bons résultats, Ben Méïté n’est toujours pas entré en possession de ses frais de préparation des Championnats du monde 2009 et des Championnats d’Afrique 2010. Cet abandon des autorités ivoiriennes, l’athlète arrive difficilement à se l’expliquer. De guerre lasse, il pousse un véritable cri de cœur : « Je suis obligé de payer pour pouvoir bénéficier des installations de l’université où j’étudie. Je dois payer aussi mes entraineurs et me déplacer à mes propres frais pour certaines compétitions. C’est énorme et pénible pour quelqu’un qui ne bénéficie pas du soutien de son pays. Quand je gagne une médaille, c’est l’hymne national de la Côte d’Ivoire qui est chanté. Nous faisons des sacrifices pour l’honneur de notre pays, mais en retour l’Etat ne fait rien pour nous. Comment voulez-vous qu’on ait le courage de continuer ? Nous n’avons même pas le minimum. C’est dommage », se désole le sprinteur.
Des offres alléchantes l'attendent
Informés des difficultés de Ben Méïté, le Canada et un pays européen ont décidé d’enrôler le coureur ivoirien. Ces deux pays promettent monts et merveilles à Méïté s’il acceptait de courir sous leur bannière. Toutes ces juteuses propositions ne laissent pas de marbre le roi de l’athlétisme africain.
Ben Méïté pense de plus en plus à répondre à l’appel de ces deux grandes nations. S’il cédait aux sirènes, l’Ivoirien compétira sous les couleurs d’un de ces pays dès cette année à la Coupe internationale en Croatie. Ce qui sera un coup dur pour la Côte d’Ivoire qui perdra ainsi l’un de ses athlètes le plus méritant.
Par Abdoul KAPO