A une poignée d’heures du début de l’Euro 2008, Sport-ivoire.ci poursuit sa présentation individuelle des seize équipes participant au grand rendez-vous continental. Coup de projecteur sur la France, vice-championne du monde.
Les Bleus se sont qualifiés sans trop d’ecchymoses, malgré deux défaites contre l’Ecosse pour leur énième  Championnat d’Europe. On ne pouvait pas attendre moins d’une équipe qui a atteint la finale de la dernière Coupe du monde et, qui plus est un spécialiste de ce grand banquet européen (deux succès pour la France en 1984 et en 2000). Pour cette édition, la France fait partie des grands favoris. Un statut qu’elle veut bien tenir en élevant le Goal le 29 juin prochain.
La star : Thierry Henry
L’ancien capitaine d’Arsenal sort d’une saison compliquée avec le FC Barcelone où il n’a pas été à son avantage. Pourtant, il est et reste le meilleur atout français à cet Euro. C’est vrai, il n’est pas un prédateur des surfaces, ni un finisseur d’exception. Et n’est pas non plus un leader d’attaque naturel comme l’a pu être Zinedine Zidane. Mais, si Thierry Henry est devenu aujourd’hui le joueur le plus efficace, toutes catégories dans l’histoire de l’équipe de France, c’est sans doute parce qu’il est l’attaquant le plus complet que celle-ci ait connu à ce jour. En clair ? Qu’il joue seul en pointe, à deux devant ou bien encor sur un côté, il demeure un redoutable compromis entre puissance, vitesse, technique et intelligence de jeu. La star Catalane est tout autant un buteur qu’un passeur. Son registre technique, comme son volume de jeu, se sont considérablement étoffés au fil de sa carrière. Son profil a souvent alimenté des débats et suscité la réflexion de quatre sélectionneurs différents, de Jacquet à Domenech en passant par Lemerre et Santini. Quoi qu’il en soit, le meilleur buteur de tous les temps d’Arsenal constituera l’une des armes fortes de Raymond Domenech dans sa quête du trophée continental. Reste maintenant à savoir si le principal intéressé sera à la hauteur.
Le sélectionneur : Raymond Domenech
L’entraîneur des Bleus ne laisse pas insensible. Par ses frasques verbales ou ses décisions arrêtées à son insu ou à son initiative, Domenech provoque déconcerte. Il a su mener sa barque et ses protégés jusqu’au 9 juillet 2006, soir d’une finale qu’il a tant martelée comme objectif qu’on oublia de la gagner. Il y a en Domenech ce fâcheux abonnement aux queues de poisson. Comme cette finale de l’Euro Espoirs perdues aux tirs aux buts contre la République Tchèque en 2002, où l’élimination pour les J.O de Sydney face aux jeunes Italiens dans des circonstances troubles. Il va jusqu’à agacer, lorsqu’il appelle Pascal Chimbonda, Faubert ou Jurietti, fige Diarra à droite ou Gallas à gauche, oublie pires, ou Giuly, maintenant Trézeguet. Surprenant sélectionneur…Pour autant, sous son ère, la France a toujours bien géré ses virages (victoire en Irlande pour s’envoler en Allemagne, nul en Italie et triomphe sur le Lituanie pour filer à l’Euro). Son sens de l’évitement par l’humour est un trait de caractère sur lequel il ne faudrait pas s’attarder. Domenech aime gagner et c’est bien là l’essentiel.
Le passé européen : 1984 et 2000
La France est la seule nation qui peut prétendre au même bilan que l’Allemagne (trois titres continentaux), en tête du palmarès des Championnats d’Europe. Le déclic hexagonal intervient en 1984, avec la bande à Michel Platini. Le public du Parc des Princes découvrait l’ivresse et le monde du football l’Arconada. Bossis, Tigana, Giresse, première génération titrée, allait inspirer le groupe soudé champion du monde 98, qui eut le mérite en s’offrant, l’Euro 2000, de prouver que les Bleus pouvaient glaner une grande compétition hors de leurs bases. C’était la vista du torero Djorkaeff contre l’Espagne, le cran de Zidane en lucarne prolongée contre le Portugal, l’insolence de Wiltord et le coup de grâce de Trézéguet contre l’Italie anéantie. C’était hier, mais l’exploit, déjà, date. Les « Français nouveaux » de 2008 auront l’ambition de remettre ces émotions sacrées au goût du jour.
Joachim Tiégna