La fin de la première partie de Ligue 1 a fait éclore une évidence qui dure depuis l’ouverture de la saison 2015 : Les clubs du nord ont perdu le cap. Le CO Korhogo assuré de finir à la 10è place (14 points) au terme de la première partie du championnat n’est que l’arbre qui cache la forêt plutôt obscure pour le Denguélé d’Odiénné. Lanterne rouge avec 8 points, le club Odiénnéka ne fait plus le poids dans un championnat qu’il a pourtant illuminé de ses talents et de son savoir-faire.

Un mois de salaire en 12 journées

Le sportif, ce n’est plus tant le problème de Korhogo qui a pourtant flirté avec la zone rouge. Tombeur du Séwé (1-3, 10è journée) et retardateur de l’Africa (0-0, 12è journée), le COK s’est farci le Denguélé dans le derby du nord ivoirien. Un signe que le club de Ouattara Bakary y arrivera. Son boulet, c’est pourtant sa finance. Un pied d’argile qui a enflé en ce début de semaine. Après 12 journées de Ligue 1, les agents du COK n’auraient reçu qu’un mois de salaire. Une information qui a pris des proportions lorsque Rigo Gervais, l’ex-manager du Séwé, y a jeté un regard pitoyable.  « Pauvres acteurs du spectacle footballistique et pourtant ils doivent produire obligatoirement du spectacle aux prochains matchs. Beaucoup de devoirs (et) droits bafoués. Quelle commission pour nous sauver ... » ?, s’est-il interrogé, comme un appel.

« Nous avons des difficultés »

Le scandale de salaires impayés, Ouattara Bakary, président du COK joint au téléphone, le dément en bloc avec quelques nuances. « C’est du mensonge ! Parler de trois mois d’arriérés de salaires, c’est trop dire… Il y a plutôt des retards dans le paiement des primes de match », reconnait le président de Korhogo qui avoue pourtant des difficultés financières qui pourraient emporter le club en Ligue 2, si rien n’est fait. « Nous avons des difficultés financières. Que les dirigeants du nord se mobilisent autour du club. Nous avons une très belle équipe qui a tenu tête aux plus grands pour le prouver. Si les cadres du nord acceptent de nous soutenir, nous pourrons viser une place africaine. Dans le cas contraire, le COK prendra le sens de la Ligue 2 ». Une déclaration comme un appel au secours pour sauver le COK en plein doute financier. Et il ne semble pas le seul dans une turbulence du même genre.

Patrick GUITEY