Le doublé du Séwé et la descente aux enfers de l’Efym et de l’ES Bingerville, n’auraient pas eu autant d’audience dans une salle de cinéma que le feuilleton Africa Sports d’Abidjan, énième Saison. La crise au sein de son Conseil d’Administration a tenu et continue de tenir en haleine les observateurs ivoiriens.
 
En pleine compétition et après un défi Oyé qui aurait dû enterrer toutes les dissensions, la direction  des Aiglons se divise en deux parties. L’une, composée de quatre administrateurs dont le Président élu du Conseil d’Administration, M. Koné Cheick Oumar, et l’autre, née d’une rébellion de  7 autres administrateurs chapeauté par M. Alexis Vagba. Une crise que même la médiation de la fédération ivoirienne de football n’arrivera à juguler. Obligée de tranchée, la FIF prend partie pour les “putchistes“ en défaveur de M. Oumar qui s’en remet à la justice ivoirienne. Entre intimidation par presse interposée et descende musclée, les rencontres de l’Africa se jouent à huis-clos avec la mise à l’écart du Pca renversé.
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Incapables de laver leur linge sale en famille, les clans Alexis Vagba et Koné Cheick s’en sont remis à la justice. Un chemin sur lequel, l’Africa a subi un long épisode de décisions contradictoires, les unes après les autres. Dans cet imbroglio juridique, Koné Cheick et Vagba ont, à tour de rôle, eu raison.
 
Sur le terrain, après avoir essuyé un forfait au cours de la 22è journée face au Séwé, les clés du club sont données au camp Vagba. Quand la porte des réunions techniques est restée fermée au nez de celui de Koné Cheick qui a trainé son équipe et son entraîneur à lui sur l’ensemble des terrains qui ont accueilli les Aiglons, ceux de Vagba.  Ce fut le cas à Bouaké et à Gagnoa où ils ont affronté respectivement le CO Korhogo (0-0, 24è journée) et le SC Gagnoa (1-1, 21è journée en retard).
 
Secoué par une énième crise, l’Africa a réussi à se maintenir au sein de l’élite. Les Aiglons ont terminé à la 9è place avec 31 points récoltés pour leurs 7 victoires, 10 défaites et 9 matches nuls. La fin de la saison ne sonne pourtant pas le terme de la crise que vit l’Africa. Surtout avec l’extraordinaire décision de la FIF, suspendant pour deux ans (revue à la baisse plus tard à un an, plus un autre en sursis) le Pca Koné Cheick Oumar, tout en le reconnaissant comme tel.
 
L’assemblée générale du club très attendue par les observateurs devrait pouvoir dénouer le nœud qui prend à la gorge l’Africa Sports depuis le départ de Simplice Zinsou. Le club vert et rouge a intérêt à se défaire de ses vieux démons pour repartir à l’assaut de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique. Des débats où l’ex-Club Sportif Bété a encore sa place.
 
par Alexis KOUAHIO