En Côte d’Ivoire, ce n’est pas facile d’être arbitre. Ceux qui le sont, exercent ce métier noble que par pure passion. Sinon, c’est un véritable calvaire qu’ils vivent. Couramment agressés et tabassés par les supporters (de l’Africa Sports) avec la complicité passive de la Fédération, les directeurs de jeu ne sont pas mieux lotis quand l’heure de passer à la caisse arrive. Car les arbitres de l’élite ivoirienne sont très mal payés. A ce jour, ils ne perçoivent que la modique somme de 25 000 F CFA par match dirigé. D’ailleurs, les émoluments des referees n’ont pas évolué d’un penny depuis 1999. Dans le même temps, les subventions versées aux clubs ont pratiquement triplées.
Même pas 100 000 F CFA par mois !
Aujourd’hui, un club de Ligue 1 perçoit de l’instance fédérale la bagatelle somme de 50 millions de F CFA. Pourquoi les arbitres sont alors à la traine ? « On n’est simplement pas considéré par la Fédération. Elle se fout de nous. Pendant qu’elle nous verse des broutilles, les commissaires au match perçoivent 80 000 F CFA par rencontre. Pourquoi une telle disparité ? », s’interroge un arbitre de Ligue 1. Parents pauvres d’un football ivoirien qui vit presque sur de l’or, les hommes au sifflet seraient des misérables s’ils n’exerçaient pas d’autres activités en dehors des terrains. Puisque pour gagner 100 000 F CFA dans le mois, un arbitre doit avoir la chance d’être retenu tous les week-ends. 
La mauvaise rémunération des arbitres n’est pas le seul problème qui frappe cette corporation. Leurs difficultés ne s’arrêtent pas là. Elles s’étendent sur le terrain des équipements. Il y a bien des directeurs de jeu qui achètent de leurs propres frais leurs équipements sportifs. « Certains parmi nous mettent la main à la poche pour se procurer les équipements et leurs prises en charge médicale. C’est inadmissible ! », peste notre interlocuteur qui brandirait bien un carton rouge à la Fédération.
Par Abdoul Kapo