Là où l’on attend les Membres Associés Mobilisés (MAM, supporters de l’équipe) et leurs dirigeants pour se donner la main et rester solidaires les uns les autres pour aborder la nouvelle saison qui démarre le 28 mai prochain, les Oyé se déchirent.
Le Comité National des Supporters (CNS) dirigé par Antoine Bahi demande une Assemblée Générale Elective avant le début de la Ligue 1, prétextant que le mandat du Président Narcisse Kuyo Téa a expiré depuis le 11 avril dernier. Le CNS aurait même déjà saisi par courrier le Comité d’honneur du club dirigé par Me Cheickna Sylla à cet effet.
Pourtant, ledit comité a lui même déjà donné son onction au président délégué, Eric Tiacoh pour assumer l’intérim du club, en l’absence de son président statutaire.  Dans la foulée, l’ancien président Doré Lancina dont le mandat, qualifié de désastreux par des supporters Oyé, avait conduit à la saisie des biens mobiliers et immobiliers du club se montre aussi intéressé par un retour aux affaires.
Palabres au chevet d’une mère malade
Après leur tentative avortée de déstabilisation de l’équipe dirigeante de Kuyo en 2010, les supporters, version Bahi s’étaient quelques peu assagi. Epargnant une déchirure à l’Africa qui avait certes perdu le titre de champion de Côte d’Ivoire au profit du rival l’Asec, mais avait sauvé sa saison en remportant la Coupe Nationale l'année dernière. Trophée qui lui a valu de disputer la Coupe de la Confédération africaine 2011.
« Mais, à beau chasser le naturel, il revient au galop », dit l’adage. Et revoilà les démons de la division qui ont resurgi, alors que les Aiglons traversent des moments difficiles. A cause de la crise ivoirienne, le club a été empêché de participer au 8è de finale de la Coupe d’Afrique qui devrait se disputer en un match délocalisé au Ghana contre l’USFA de Burkina.
Forfait, l’Africa a perdu gros. Aucun retour sur investissement n’a été possible pour les Aiglons qui ambitionnaient d’aller le plus loin possible, voire remporter la CC. Plus grave, le président du Club Kuyo Téa est en détention depuis avril pour des raisons extra-sportives. Et comme si cela ne suffisait pas, l’Africa a été sommé récemment par la FIFA de payer la somme de 36 millions de francs CFA dûe à son ex-entraineur Richard Tardy, sinon le club se verrait rétrogradé en Ligue 2.
Paradoxalement, au lieu d’être solidaires de leur président, en lui apportant le soutien moral nécessaire, afin qu’il se sente véritablement dans une vraie famille « Vert et Rouge », les MAM et autres dirigeants cherchent plutôt à le dégommer. C'est peut-être légitime, mais le moment n'est pas propice pour aborder la question de la succession de Kuyo, selon des proches de ce dernier.
Mais chez les Aiglons, il semble que tous les moyens sont bons et les méthodes appropriées pour parvenir au sommet. « Sachant que le président Kuyo traverse un moment difficile, les Membres d’honneur nous ont convoqué pour savoir les problèmes causées par son absence…Un note sera adressée à la fédération pour lui signifier qu’n l’absence de Kuyo, un comité sera mis en place pour gérer les affaires courantes jusqu’à nouvel ordre », confiait récemment l’ex-président Doré Lancina au Quotidien l’Expression.
Comme quoi, à l'Africa, les clans et autres démons de la division ont refait surface. Au détriment du club Vert et Rouge qui a plus que jamais besoin de sérénité, de calme, de solidarité pour se sortir de l’impasse. Dommage !
Alexis KOUAHIO