« Lamouchi m’ a convaincu… après l’avoir rencontré j’ai eu l’intime conviction que c’est l’homme de la situation, il a un programme cohérent, faites lui confiance faites nous confiance et vous allez jugez après » dixit Sidy Diallo. Loin de nous l’idée de prêcher dans le désert mais disons le tout net, la décision de Sidy a fait baisser la côte des Eléphants de Côte d’Ivoire dans le cœur de la majorité des ivoiriens principalement. Et ce n’est ni les joueurs, ni les politiques, ni la FIF qui imposeront un état d’esprit au citoyen lambda. Ici il y a lieu de comprendre la valeur marketing et sociale du football qui dépasse les simples convictions des décideurs de la FIF.
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Lamouchi n’est en rien responsable, c’est un jeune entraîneur intelligent et audacieux  qui a eu l’ambition noble de coacher « la meilleure équipe d’Afrique  et qui de surcroit est 15è du monde » mieux classé que la France (17è) . Ce n’est donc pas les « caprices » des supporters  qui le feront reculer.  Au contraire c’est une pression supplémentaire motivante pour un jeune premier comme lui qui est dans le football depuis au moins une vingtaine d’année.
 
Quant à Sidy Diallo et la FIF, ont-ils bien analysé les enjeux sportifs, marketing, sociaux et politiques de cette décision ?  Même si des  politiques les soutiennent, ils en ignorent en vérité,  les vrais leviers de valeurs politiques du sport. Sidy avait il besoin de se « stariser » au lieu de faire un choix qui ferait moins de vague ? Les joueurs qui cautionnent ce choix et demandent au peuple « de quoi je me mêle », connaissent-ils leur prérogative et leur limite d’un jeu à enjeux multiples ? Est-on conscient que dans la situation fragile de la Côte d’Ivoire, une décision impopulaire peut servir à moudre aux chapelles politiques discordantes alors que le sport a toujours été considéré comme le domaine apolitique ? Connaissons-nous les impacts négatifs sur l’économie directe et indirecte des Eléphants d’une décision qui va à l’encontre de la majorité de l’opinion publique ?
 
 
Pour être concret, lorsque les Eléphants arrivent à Abidjan, au delà de la production sur le terrain, ils sont comblés d’affection et d’amour parfois bruyant qui dérange mais qui fait plaisir aux joueurs. Par contre, pour cette fois, c’est l’indifférence totale, Didier Drogba ignoré et est enclin à « menacer » les Ivoiriens  qu’il jouerait ces derniers matchs au « Félicia ». Comme pour dire que « si vous ne voulez pas de moi, tant pis, je suis adulé dans le monde ». Toutefois il est bon de savoir que l’Ivoirien d’aujourd’hui « s’en fout » à la limite.  Car, tout ce qu’il demande aux joueurs c’est un peu de bonheur. Cette situation d’environnement défavorable est pernicieuse car elle durera au moins jusqu’à la fin des éliminatoires. Et les joueurs qui sont en vérité très versatiles ne manqueront de trouver un bouc émissaire à leur contre performance et à tirer dans tous les sens.
 
 
Au niveau international, les médias qui sont sensés entretenir l’image des Eléphants « ne comprennent » pas  cette « alchimie » et sont dans une situation de « wait and see ».
De ce point de vue, le produit « Eléphants »  bien que bénéficiant d’une bonne notoriété fait hésiter les consommateurs du fait de son packaging actuel. Sidy nous promet qu’il sera meilleur que ce que nous avons consommé et plus porteur de valeurs marketing et commercial. Mais pour l’heure, il est en baisse et perd de la valeur. Et quelque soit le résultat à Marrakech.
 
Sautiguy Pégnouwara