2009, une année qui restera gravée dans la pierre du football ivoirien. Surtout pour Touré Yaya Gnégnéri à qui tout souri. Héros en Catalogne, le jeune milieu de terrain ivoirien joui du statut de prophète chez lui.<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" />
 
Lorsque le jeune Yaya Touré se tourne vers le football «c'est par accident», déclare son père. Car, et contrairement à son frère aîné Kolo Touré, Yaya était plutôt très à l'aise avec ses études. Mais son admiration pour son frangin le conduit vers le ballon rond, et le centre de formation de l'ASEC. Kolo avait bien formaté son coup. Car pour le défenseur d'Arsenal, «Yaya est plus fort que moi, et je n'ai pas honte de le dire». A l'Académie de l'ASEC Mimosas, «il était le joueur le plus en vue et coach Guillou ne manquait pas de le dire», confiait encore une fois Kolo Touré Abib. Au finish, c'est le grand frère qui a raison sur le père qui voyait un avenir beaucoup plus studieux pour son frêle fils.
 
Plusieurs années plus tard le frêle corps de Yaya s'est transformé en, véritable armoire à glaces infranchissable pour les plus grands. Cristiano Ronaldo, Frank Ribery, Raul Gonzalez, Zlatan Ibrahimovic, Didier Drogba ont tâté la vélocité de Gnégnéri le métronome du milieu du club catalan. Le dernier nommé à qui il a imposé sa masse n'est autre que son capitaine en sélection nationale de Côte d'Ivoire. La demi-finale de l'Uefa Ligue des Champions 2009 remporté par le jeune Yaya a sonné chez tous comme un passage de témoin.
 
«Je ne me vois pas comme un leader, je suis comme chez les manoeuvres, un apprenti qui continue d'apprendre auprès des plus grands». Gnégnéri, lui, garde toute son humilité face à la gloire et ne veut pas s'encombrer d'un titre de leader. La Liga, la Coupe du Roi et surtout l'Uefa Ligue des Champions, triplé historique avec le Barça, lui pèse déjà. Et pourtant le Prix Sport-Ivoire du meilleur footballeur de la saison 2009 était encore en ligne de mire. Comme pour dire que le premier sacre local individuel en 2008 n'était pas le fruit du hasard.
 
A cette époque même, Drogba l'annonçait comme son successeur. Interrogé sur l'identité du Prix Sport-Ivoire 2008, Drogba affirmait que «Yaya a réalisé une très bonne saison avec Barcelone. Pour une première saison ce n'était pas facile, mais il a réussi à s'imposer». Et même si le capitaine des Eléphants diluait ses propos en invitant à ne pas balayer de la main les autres concurrents, ses déclarations trahissaient sa volonté  d'établir l'équilibre, en bon capitaine. Mais s'il comptait reprendre son trophée, il fut contrarié par Yaya lors d'une demi-finale de mémoire. Avec son titre de champion d'Europe, Yaya s'est ouvert le champ pour le premier doublé consécutif des quatre ans d'histoire du Prix Sport-Ivoire. Un doublé mérité pour Yaya Touré qui réalise une véritable razzia en une saison.
 
 
par Patrick GUITEY