On vous a vu très inconsolable  le lundi 14 février  dernier  dans les vestiaires après la défaite  de la sélection ivoirienne face à son homologue camerounaise. Est-ce  à dire que cette élimination vous  a personnellement affecté ?
C’est tout à fait normal que je sois affecté. C’est très difficilement soutenable quand on   quitte facilement une compétition où on pense qu’on avait la possibilité d’arriver loin. Après donc cette défaite un peu stupide contre le Cameroun,  je ne pouvais pas me contenir. J’ai donc craqué. 
Franchement,  comment expliquez-vous cette débâcle ?
Pour être sincère, cet échec est essentiellement dû au manque de préparation. Il ne faut pas se cacher la face. On ne peut pas venir à une telle compétition sans une véritable préparation. En football, l’équipe qui passe par là et qui réussit, c’est ce  qu’on appelle l’exploit. Mais, vous savez que ce n’est pas toujours que l’exploit arrive.  Nous avons manqué d’automatisme et de cohésion.  Cela dit, je pense que nous avons fait de notre mieux. Ce que nous avons démontré  sans préparation est déjà énorme.
Peut-on dire que vous avez perdu sur les détails ?
Nous avons perdu nos matches sur des détails. Nous avons fait des erreurs individuelles qui nous ont coûté très chères. Mais, justement, tous ces détails sont dus au manque de préparation comme je l’ai dis plus haut. Malgré notre volonté, nous étions  physiquement limités. Sinon techniquement, je pense que nous étions de loin la meilleure équipe du premier tour de ce CHAN.
Il n’y a donc pas eu de problème de personnes en votre sein…
Non pas du tout. Nous étions très soudés. Vous étiez d’ailleurs  constamment avec nous. Je suppose que vous n’avez pas vu de failles. A moins que…
On ne sait jamais...
(Rire) Non,  franchement, nous étions tous sur les mêmes ondes.  En tout cas,  nous étions tous en complicité avec nos encadreurs. Je profite de l’occasion pour les remercier tous. Ils ont été exemplaires avec nous. Avec eux, nous avons formé une belle famille à Khartoum. 
Vous en vouliez terriblement aux arbitres à telle enseigne qu’on vous a vu sortir de votre gong lors du dernier match contre le Cameroun …
(Il nous arrête). C’était mon rôle en tant que capitaine  de dire aux arbitres qu’ils n’étaient pas sur la bonne voie. Je leur  ai dit qu’ils devaient siffler convenablement.  Vous savez, ces deux penalties que nous prenons contre la RDC et le Cameroun n’étaient pas justifiés. Les arbitres assistants  ont à chaque fois  insisté  pour que les centraux accordent ces penalties-là. C’est  écœurant.  Je ne pouvais donc pas rester sans réaction. 
C’est vrai. Mais est-ce que c’était encore nécessaire de continuer au centre du terrain après le match contre le Cameroun ?
J’étais très en colère. Je ne pouvais pas tenir. Nous avons perdu le match trop facilement à cause d’un arbitrage scandaleux. Tout le monde à ma place réagirait de la même façon. Cela dit, je présente mes excuses à tous ceux qui ont   été vexés et particulièrement aux arbitres concernés. Qu’ils me pardonnent.   J’ai agi ainsi parce que j’avais très mal au cœur. 
 Personnellement, pensez-vous avoir livré un bon tournoi ?
Je n’aime jamais me juger après une compétition. Je pense que nous avons joué en groupe pour notre pays. Pour ma part, je me suis battu comme il le faut pour que l’équipe aille de l’avant. Malheureusement,  nous avons été éliminés. C’est bien dommage. Mais, c’est ça aussi  cela le football.  Il y a des hauts et des bas.
Vos réactions sur les deux penalties contre la RDC et le Cameroun ont été toujours bonnes. Malheureusement, la suite a été amère parce que vos coéquipiers  n’ont jamais su être prompts afin d’empêcher les adversaires  de marquer. Vous leur en voulez ?
Non. Je ne leur en veux pas. Mais, je pense  qu’ils n’ont pas été vigilants. S’ils avaient été concentrés à ce moment précis, nous n’aurions pas dû  encaisser ces deux buts. Mais, il ne faut pas les  incriminer. Ce sont des  erreurs qui arrivent souvent en football.
Pensez-vous que la RDC et le Cameroun étaient nettement supérieurs à vous ?
Techniquement, nous étions au-dessus d’eux. Mais,  nos  défauts, c’est   que nous  manquions non seulement  de cohésion, mais aussi et surtout de conditions physiques.  Sur ce plan-là, nos adversaires étaient mieux nantis que nous. Vous avez à chaque fois remarqué r que c’est vers la fin du match que nous craquons.
Très amer ?
Bien sûr. Je suis très amer. Il faut que les gens respectent le CHAN. Pour moi, c’est une CAN bis. Il faut donc qu’on  nous mette dans de bonnes  conditions pour participer à cette compétition.
 Vous accusez qui ?
(Il hausse le ton) Je n’accuse personne. Je dis simplement qu’il faut qu’on respecte cette équipe nationale locale. Pour le prochain CHAN, il faut qu’on  y mette les moyens.  Toutes les composantes du football ivoirien doivent s’y impliquer. C e n’est pas normal qu’on vienne à cette compétition sans préparation.
Comment jugez-vous le niveau général  du premier tour de ce CHAN ?
Le niveau était très élevé. Il y a eu du jeu pendant tous les matches. C’est vrai que ce n’est pas une compétition des joueurs professionnels. Mais, c’était tout comme. Il y a des équipes comme la RDC et le Cameroun qui ont démontré leur maturité. Elles ont joué avec beaucoup d’expérience.  Pour notre  part, nous avons été heureux d’avoir participé à cette compétition qui a été bien pensée par la CAF.
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