La nette défaite de ses Eléphants face aux Aigles de Carthage de Roger Lemerre, pourrait coûter sa place sur le banc ivoirien à Ulrich Stielike au profit justement de son bourreau de mercredi soir. Visiblement, les Eléphants ne se sont pas encore remis du traumatisme qui s’est abattu sur eux après leur débâcle à la CAN 2008 au Ghana. Mercredi dernier, à Evry Bondoufle, dans la banlieue parisienne, la sélection ivoirienne est nettement tombée devant son homologue tunisien par le score de (2-0). Les Orange restent donc sur trois défaites en autant de rencontres, si on comptabilise leurs défaites subies contre l’Egypte en demi- finale (4-1) et le Ghana dans la petite finale (4-2). Triste bilan ! La série noire continue donc pour une équipe qui ne sait toujours pas l’identité de l’entraîneur qui la guidera pour les futures échéances. Sur le banc ivoirien mercredi dernier, Ulrich Stielike n’assurait qu’un intérim, lui et la Fédération n’étant pas encore parvenu à un accord définitif. Il se pourrait d’ailleurs que ce soit la dernière sortie du technicien allemand avec la sélection ivoirienne après la honteuse défaite de mercredi dernier contre des Aigles de Carthage eux aussi mal en point.
Stielike passait en fait un test qui s’est, on pourrait le dire, mal terminé pour lui. Le président de la Fédération ivoirienne de football, Jacques Anouma, prendra- t- il pour agent comptant «ce faux pas» de l’ancien international allemand au moment de décider de son sort? Ou, fera- t- il l’impasse sur cet « impair » pour ne considérer que les quinze mois de travail de qualité effectué par le sélectionneur national au cours de son premier bail ? Surtout qu’on peut concéder des situations atténuantes au revers subi par la bande de Stielike. Le technicien a dû en effet se passer des services de plusieurs de ses joueurs titulaires pour diverses raisons.  Mais, rien n’est moins sûr. Et tout reste possible. On l’avait dit : Ulrich Stielike jouait à travers ce match piège contre la Tunisie, son avenir à la tête de l’encadrement technique des Eléphants. S’il n’a jamais cessé de marteler, face aux atermoiements des dirigeants fédéraux ivoiriens, que la balle se trouvait dans le camp de la Fédération ivoirienne, l’entraîneur allemand se trouve bien aujourd’hui dans une mauvaise posture. Il n’est plus en situation de force dans l’attente du verdict de la FIF. Et si Stielike était simplement tombé dans le piège tendu contre lui par Jacques Anouma ? On sait que ce dernier n’était pas trop chaud pour offrir à son employé un nouveau contrat. Avec la défaite des Eléphants contre la Tunisie, il possède désormais des «arguments solides» pour officialiser la décision qu’il avait déjà prise depuis longtemps : c’est- à- dire le renvoi pure et simple de Stielike.  Uli mené en bateau Surtout que la Fédération ivoirienne est avancée sur plusieurs dossiers. Au moment où elle discutait avec l’Allemand, elle avait aussi entrepris dans les coulisses la succession de l’ex- défenseur du Real Madrid. Comble de paradoxe, le successeur d’Henri Michel pourrait voir sa place échoir à Roger Lemerre, celui là même qui l’a battu mercredi dernier dans la banlieue parisienne. Le Français dont le contrat n’a pas été prolongé par la Fédération tunisienne, est bien parti pour occuper le poste de sélectionneur de la Côte d’Ivoire. Champion d’Europe 2000 avec la France et champion d’Afrique 2004 sur le banc des Aigles de Carthage, ce technicien taciturne plaît bien à la FIF qui serait très avancé dans les discussions avec lui. A moins que Jacques Anouma et ses collaborateurs optent pour l’option Philippe Troussier en fin de compte. L’ancien sélectionneur du Japon qu’il a notamment propulsé en quart de finale d’une Coupe du monde en 2002, jouit d’une grande estime en Côte d’Ivoire après ses bons résultats à l’Asec Mimosas. Philippe Troussier qui a également brièvement eu sous sa coupe les Eléphants, a été contacté par jacques Anouma. Que ce soit Roger Lemerre ou Philippe Troussier ou encore un autre technicien, la cause de Stielike semble, elle, avoir été dite. Il comprendra alors qu’il a été longtemps mené en bateau par Jacques Anouma.    
Joachim Tiégna