L’affaire du match amical annulé entre l’Algérie et le Cameroun qui a vu la suspension de Samuel Eto’o pour quinze match n’a pas fini de charrier les passions au Cameroun. Pour Jean Paul Akono, ancien Lion et par ailleurs habitué de l’encadrement technique de cette équipe : « Un calcul rapide nous amène à comprendre que cette sanction met fin à sa carrière internationale avec les Lions indomptables. Samuel Eto’o, c'est quand même une icône qui est très respectée dans le monde entier » Et d’ajouter : « il doit y avoir certains éléments de cette affaire qui nous échappent »
 
Tous coupables ?
 
Joseph Antoine Bell de son côté, pousse le débat un peu plus loin. «  Dans cette affaire, je note deux choses. La première, c’est que tout le monde focalise sur l’attitude des joueurs qui est une réaction à une situation, personne ne va à l’origine de cette situation-là. Qu’est-ce qui a poussé les joueurs à ne pas jouer ? Voilà la vraie question »indique l’ancien portier camerounais. Pour lui, Eto’o ne représentait que le groupe. Le sanctionner à titre individuel n’est donc pas normal.
 
« Si le match n’a pas eu lieu, ça ne peut pas être uniquement la faute des deux (ndlr : Eto’o et  Assou Ekotto). Si tous les autres ont suivi, ils sont tous majeurs et ce sont des joueurs de haut niveau. Donc, chacun savait parfaitement ce qu’il faisait. Si vous vouliez sanctionner, vous auriez donc sanctionné l’ensemble de l’équipe et éventuellement décider de changer de capitaine. Ce dernier est là pour représenter les autres » peste-il.
 
Michel Kaham, autre ancien lion, parle lui de sanction disproportionnée. « Quel que soit le bord dans lequel on se situe, le football camerounais a marqué là un point négatif »résume-t-il. On le voit bien, le football camerounais, qui ne sera pas en janvier prochain à la Can 2012, est à nouveau en crise.
 
Mel Sylvain