Au-delà du piège de la subvention étalée il y a peu, le football ivoirien laisse entrevoir dans son fondement une crise de confiance entre la Fédération ivoirienne et plusieurs clubs. Un différend qui n’est pas prêt d’être réglé, à moins d’un consensus après des échanges francs entre les différents acteurs du secteur. Le forfait de plusieurs clubs lors de la première journée de Ligue 1 le week-end dernier, a également gangrené les rencontres du lundi. Pour preuve, l’Afad, qui devait affronter Mooussou Fc, a répondu à l’appel de boycott de la Conférence des présidents de clubs. Un autre ralliement qui porte le nombre des “mécontents“ de Ligue 1 à 6 clubs sur 14. Mais alors, qu’arrive-t-il au football ivoirien ?

La question susmentionnée renvoie à une réponse évidente. Certains clubs au-delà de la simple subvention exigée, transpirent un manque de confiance vis-à-vis de la Fif et de ses dirigeants. Le manque de considération et l’absence de communication, seraient donc les plaies de la Fif, version Sidy Diallo. Concernant la guerre des chiffres, Cévérin Yoboua a livré sa part de vérité. « La Fif nous paye des arriérés de subvention et elle indique nous avoir versé 21 millions de Frs Cfa pour démarrer la saison. Ce que l’opinion doit savoir, c’est que cette somme constitue l’avoir des clubs en ce qui concerne la saison passée. Il s’agit de 16 millions, le reliquat de la subvention de 50 millions, et de 5 millions concernant les droits télés. Cette somme a servi à régler donc les dettes de la saison dernière. Pour celle qui débute, la Fif nous a remis un chèque de 5 millions. Nous sommes donc surpris des déclarations du président de la Ligue Professionnelle avec qui nous sommes prêts à faire une confrontation », a expliqué le président de l’AS Tanda qui attend jusqu’à ce jour sa prime de champion de Côte d’Ivoire estimé à 20 millions de Frs Cfa.

Loin de verser dans la polémique, les présidents de clubs qui revendiquent un meilleur traitement de la part de la Fif, ont indiqué restés ouverts à la discussion, surtout que la preuve a été donnée à travers le courrier « que nous avons déposé le vendredi 27 novembre à 14h30 au siège de la Fif. Vaut mieux privilégier la discussion que les menaces. Si l’on refuse de répondre à notre courrier, nous n’allons pas participer à la 2è journée du championnat », a indiqué le président du champion de Côte d’Ivoire en réponse à la menace de relégation de son club et des autres qui ont suivi le mot d’ordre. Dans tous les cas, les présidents concernés promettent de donner une position claire, quant à la suite de leur action. Les prochains jours ne promettent pas d’être un fleuve calme pour le football ivoirien qui s’enlise dans la crise.

Patrick GUITEY