M. Koné Cheick Oumar, êtes-vous l’instigateur de la manifestation du 13 décembre dernier au stade Robert Champroux qui a presque plongé le football ivoirien dans un drame ?

Depuis deux ans, les supporteurs de l’Africa qui contestent avec moi l’illégalité, ont demandé à régler, eux-mêmes, le problème. Mais j’ai toujours dit qu’il fallait s’inscrire sur la voie de la légalité. Je suis de tout temps en contact avec les supporters. Mais j’ai toujours appelé au calme. Pour ce qui s’est passé samedi au stade Champroux, je n’ai ni été en contact, ni été informé de ce qui se passerait. Je ne suis pas l’instigateur. Je regrette pourtant que ces supporters aux mains nues aient été tabassés par ce que j’appelle la milice de la Fif.

La poignée de manifestants semblent être, selon vos adversaires, des loubards à votre solde et non de réels supporters de l’Africa Sport. Vous confirmez cette information ?

Je mets quiconque au défi de prouver que les manifestants du samedi 13 décembre 2014 au stade Robert Champroux, ne sont pas des supporters de l’Africa Sport. Ils sont tout simplement particuliers parce qu’ils dénoncent une illégalité. Ces supporters que l’on traite de loubards à ma solde sont des supporters de l’Africa répertoriés comme tel dans le livret officiel des supporters ayant la carte du club. Nous avons pris le soin de le vérifier lorsque nous les avons rencontrés à l’hôpital.

Aujourd’hui, avez-vous l’état de ceux qui ont sombré pour vous sous les coups de boutoirs des forces de l’ordre présentes au stade Robert Champroux ?

Nous avons été informés d’une quinzaine de blessés et d’une dizaine de manifestants interpellés. Selon certaines informations, la Fif aurait pris en charge les soins de certains manifestants qu’elle aurait remis entre les mains de la police. Informés de la gravité de la situation, nous avons pris en charge les soins de ceux que nous avons trouvés sur place dans les hôpitaux à Abidjan. Nous avons également pris langue avec la Préfecture de Police pour que ces supporters soient libérés. Par contre, nous sommes surpris que la Fif porte plainte contre les supporters qu’elle-même a fait tabasser. Que pour un problème de football, la Fif se tourne vers la justice. Il faut qu’elle sache que les supporters porteront plainte contre elle pour ce qui s’est passé.

Après ce qui s’est passé samedi dernier, ne craignez-vous pas que le prochain match de l’Africa lors de la 4è journée soit celui de tous les dangers, par votre faute ?

Je dois reconnaitre que j’ai peur. J’ai l’intention de lancer un autre appel au calme. Pendant deux ans, j’ai réussi à calmer les ardeurs des supporteurs mécontents de l’illégalité dans laquelle l’Africa est plongé par la faute de la Fif et de Sidy Diallo, son président. Mais je ne suis pas le seul à pouvoir prévenir ce qui pourrait arriver. Il faut que les autorités ivoiriennes prennent leurs responsabilités. Oui je dois reconnaitre qu’avec les blessés qu’il y a eu, je crains qu’il y ait un retour du bâton qui fasse que la 4è journée, en tout cas pour ce qui est du match de l’Africa, soit celle de tous les dangers. Mais ce n’est pas par ma faute, c’est plutôt la faute de la Fif qui est un danger pour la paix en Côte d’Ivoire. Moi j’ai toujours attiré l’attention des autorités sur les dangers que nous courons. Mais là avec cet acte de barbarie, nous avons l’intention de saisir la Fifa.

Réalisée par Patrick GUITEY