Deux journées avant le terme de la Ligue 1, la Côte d’Ivoire connaissait son champion. Depuis 2012, son patronyme n’a guère changé. Il n’est autre que le Séwé Sports. Rien, en début de saison, n’indiquait un doublé. Après une timide victoire lors de la première journée face au COK, nouveau promu, le Séwé sous la houlette de Toto Nobile sombre face à la JCAT et à l’ASEC.  Il faut attendre la 11è journée pour revoir le Séwé au sommet du football ivoirien.
 
Mais pas pour longtemps. Et cela s’explique par le chamboulement en cours de saison au niveau du staff technique. Entre course pour le titre, envie d’intégrer la Caf Ligue des Champions et besoin de Coupe Nationale, le Séwé opère des choix. Cette fois avec Rigo Gervais à la barre. L’ex-manager du Stella indique des priorités, inspire la stabilité pour un nouveau départ gagnant. Sous sa houlette, le Séwé intègre le nec plus ultra du football continental au niveau des clubs. Qualifié pour la Caf Ligue des Champions, c’est l’esprit dégagé que les Séwékés chipent  le fauteuil de leader à l’AFAD pour ne plus le lâcher. Et ce, même avec la pression de l’ASEC Mimosas, qui ne se contentera que d’une place de dauphin. Quand l’Africa, à fort potentiel, combattait ses démons multiséculaires pour ne pas connaitre la Ligue 2.
 
Organisation, stabilité et moyens, des ingrédients traditionnels du succès du Séwé de San Pedro qui, avec ce doublé, hisse le drapeau des clubs de l’intérieur du pays tout en haut du football local. Longtemps après les Onze Frères de Bassam (1960 et 1961), l’intérieur jubile. Et ce avec des noms qui résonnent. Zougoula Kevin, Ocansey Mandela, Sylvain Gbohouo, Assalé Roger... Des piliers de la réussite du modèle Séwé. Des noms qui, malgré la convoitise, se remobiliseront pour éblouir l’Afrique, la Caf Ligue des Champions où l’objectif officiel est le « carré d’as ». Mais avant,  San Pedro veut fêter ses « héros », nouveaux rois du football local, avec un doublé qui entre dans l’histoire moderne du ballon rond ivoirien.
 
par Patrick GUITEY