Loin de la rivalité ancestrale, éloigné de la ferveur populaire, c’est retranché dans un stade Robert Champroux, qui ne refusera pas de monde, que se jouera, pour la deuxième fois de la saison, ce qui fut le choc du football ivoirien. Africa-ASEC, c’est pour le dimanche 31 mai 2015, à partir de 16h00. Les locomotives bousculées par d’éventuels TGV n’ont plus la fumée essentielle pour soulever des passions. La faute au manque de spectacle, à l’absence de grands noms, de talents purs. « A notre époque, nous avions des talentueux. Nous étions tous internationaux (…) Actuellement, il n’y a pas de grands joueurs comme à notre époque », confirme Abdoulaye Traoré dans Abidjan Sports.

Le constat est bien plus global du côté d’Eugène Beugré Yago. L’ex-détonateur de l’Africa expose tout un environnement incapable de relever le défi de la mobilisation autour de ce derby historique. « On a des équipes sans véritable talent, des dirigeants sans ambition, une fédération qui ne valorise pas assez son championnat », a-t-il indiqué avant un cri de cœur qui demande à ce qu’on fasse « en sorte qu’ASEC-Africa redevienne comme avant ». Pour l’instant, il faudra faire avec l’existant qui demeure excitant, pour l’ASEC Surtout. Puisque les jaune et noir ont beaucoup à perdre que les Aiglons qui les accueillent.

Actuel leader de Ligue 1, l’ASEC n’est pas aussi fringant qu’il y a quelques journées. Mis à mal par deux sorties infructueuses en championnat et la tête à la réception du CS Sfax en Coupe de la Confédération, le club Mimosas a à se méfier des Oyés qui préservent, encore, le charme du derby indécis. Loin des canons de ce que fut le club Aiglon, l’Africa demeure imprévisible. Les stats de deux victoires et un seul nul au cours des trois dernières saisons font foi, dans une histoire bien plus écrasante que le présent.

Patrick GUITEY