Didier Drogba, votre Fondation et vous-même êtes la cible d’une enquête qui révèle un tableau plutôt obscure de la gestion des fonds levés…

Ils me ciblent pour une raison quelconque, mais la triste vérité est que ce genre de mensonges mettra en danger les enfants que je suis en train d’aider.

Cette affaire est le plus grand défi de ma vie, c’est également l'un des jours les plus difficiles de ma vie, mais, c’est un combat que je vais gagner.

Plusieurs années après vos événements de levées de fonds, l’hôpital d’Attécoubé n’est pas fonctionnel. Pas de personnel, pas de matériel, comment l’expliquez-vous, alors que vous avez une caisse plutôt fournie ?

L’explication, c’est que je voulais mettre à contribution mes propres finances d’abord, dans un premier temps, avant d’utiliser celui des donateurs ou de tout autre fonds que nous avons mobilisé. C’était fait pour que si j’échoue, et bien ça serait moi qui aurait échoué, et personne d’autre que moi. Tout l’argent que j’y ai mis actuellement provient de mes propres ressources et aides. Il faut que je rappelle aussi que la Fondation a déjà fourni une clinique mobile, investi dans des orphelinats et financé l'achat de sacs d'école, de livres et une machine de dialyse.

Seulement 1% des fonds des donateurs aurait été utilisé par la Fondation. Le reste des fonds a-t-il disparu ?

L'argent est toujours là, il n’est pas perdu, il n'a pas disparu, nous avons effectivement été très attentif à ce que l'argent soit transféré aux bonnes personnes, aux bons endroits et, au-delà de tout, aide les enfants. Nous voulons nous assurer que l'argent serve de bonnes causes. Pas seulement pour nous, mais pour que cette gestion ait un impact sur les futures générations. Il est très important pour moi de léguer quelque chose de bien au pays d’où je viens, et de faire quelque chose de différent pour les enfants de mon pays. Mais ce genre d’accusations, fausses, peut menacer et détruire des vies ainsi que tout ce que nous avons fait pour les rendre meilleures.

Pourquoi avoir choisi d’organiser vos galas de bienfaisance à coups de fortes sommes en Angleterre, alors que la Fondation réside en Côte d’Ivoire et que vous aurez pu éviter des allégations qui vous traitent plus de dépensier que de bienfaiteur ?

J’ai mis en place l'organisme de bienfaisance en Côte d'Ivoire. Mais je l’ai fait au moment où  je jouais encore en Angleterre. Nous avons décidé de faire des levées de fonds là aussi. Mais la Fondation a toujours été et reste une seule entité. Les soirées et autres événements de collecte de fonds sont nécessaires. Et je l’avoue, mes coéquipiers et d'autres grandes figures du sport et au-delà, ont été incroyablement généreux. Mais imaginez comment ils se sentent quand ils voient cela. Ils me connaissent, ils savent que je suis passionné par mon travail de charité. Mais pour les sponsors qui ne me connaissent pas, cela est incroyablement dommageable.

Votre Fondation, est considérée comme une société écran qui vous permettrait de faire du chiffre. Que répondez-vous ?

Ce qui fait que tout ceci est inacceptable, c’est que toutes ces allégations sont fausses. Quand j’étais enfant, j'ai toujours dit à ma mère que je voulais être médecin. Je voulais faire une différence dans la vie des enfants parce que je pouvais voir la pauvreté d'où je venais. C’est seulement parce que mon oncle m'a emmené en 'Europe que j’ai eu l’opportunité de réussir,  de jouer au football. Mais ma passion était au-delà de l’argent. J’ai eu la chance d’avoir du succès, d’être célèbre et de recevoir la reconnaissance à travers tous les continents. Ce n’est pas une question d’argent. Lever des fonds pour faire une différence a toujours été mon objectif. Si c’était purement pour de l’argent, j’aurai voulu continuer à jouer et à marquer des buts. Mais il y a des choses plus importantes à réaliser dans la vie.

Après cette enquête du Daily Mail qui jette l’opprobre sur votre Fondation, avez-vous encore le courage de continuer l’œuvre qui vous tient tant à cœur ?

Aujourd’hui, ma motivation est d'aider les enfants, aider à une meilleure vie, dans le domaine de l’éducation et de la santé. Je crois que je peux faire une différence, mais des choses comme celles-ci sont conçus pour tenter d'arrêter cela. Voilà ce qui fait le plus mal. Ce n'est pas moi qu’ils atteignent, c’est plutôt l’avenir de ces enfants là qu’ils tentent de mettre à mal.

Source : mirror.co.uk

NB : Les questions et le titre sont de la rédaction