Quatre émissaires de la Confédération Africaine de Football sont en Côte d’Ivoire. L’objectif est d’inspecter le pays dans le cadre de la désignation du hôte des CAN 2019 et 2021. Un passage voulu incognito par les pilotes de la candidature de la Côte d’Ivoire. Il ne faudrait pas faire trop de bruit autour de cette visite. L’on risquerait de nous piquer nos idées, a laissé entendre un membre du Comité de Pilotage de la Candidature de la Côte d’Ivoire (CPCCI). Alors exit la presse, pas d’images des futures ouvrages… Silence radio, n’en faites pas trop s’il vous plait !

Les hommes de media curieux face à cette nouvelle tactique de communication, essaient tant bien que mal de comprendre la posture du comité dirigé par Lambert Feh Kessé. Déjà que son manteau de président du CPCCI fait murmurer, cette mise à l’écart de la presse renvoie à des interrogations sur la réelle volonté de la Côte d’Ivoire à vouloir accueillir la CAN 2019 ou 2021, ou même « les deux », comme confié par Alain Lobognon, le ministre ivoirien des sports.

La CAN, un événement au dessus des événements sportifs sur le continent. La jalousie des “autres sports“ n’y fera rien. Mais voilà, pour une fois, ces sports dits mineurs ont damé le pion au sport “Roi“ en Côte d’Ivoire. Car samedi dernier, alors que ceux dont la voix comptera à l’heure de la désignation des pays hôtes des CAN considérées, foulaient le sol abidjanais, la presse locale était mobilisée, autour de la course hippique du Jaïpur Club et par la conférence de presse de la fédération ivoirienne de volley. Nul ne suivra le regard de personne… Circulez, il n’y a rien à voir.

Et pourtant, même si «les volontés politique et sportives sont unies», il faudrait y adjoindre l’enthousiasme populaire pour convaincre la Caf d’adjuger la CAN à la Côte d’Ivoire. Parce que, quelque soit les jolies stades qui sortiront des entrailles d’Ebimpe, Korhogo, San Pedro…, il faudra bien un public concerné, harangué. Un engouement qui passe par l’information pour laquelle s’est professionnalisée la presse. Ceci est nn pan obligatoire de la drague de la Caf au risque de connaître le couac du Robert Champroux. Car pas informé de la posture à tenir, le directeur du stade de Marcory a égrainé les limites de son réceptif sportif, là où il devait le polir face aux attentifs inspecteurs qui ont bien suivi la pincette fait au Sir pour le faire taire.

Les media, « un élément important dans la promotion », disent-ils tous. Il serait peut-être temps de l’actionner. Au risque de la voir se désolidariser d’un combat pourtant noble pour le développement du sport. Car la CAN, est un point focal de l’accroissement radical du nombre d’infrastructures sportives dans le grand pays qu’est la Côte d’Ivoire, mais qui ne vaut que par son stade Géo André…pardon, son stade Félix Houphouët-Boigny.

Patrick GUITEY