7 buts au terme de sa première saison (2013-2014) au Gabon. Une belle entrée pour Abou Bakayako. Et pourtant, l’ex-attaquant de l’Entente Sportive du Bafing, ne gardera pas cette première avec le Centre Mberi Sportif (Cms) comme une grosse tache noire dans sa carrière. Lors de la 20è journée de championnat,  Sylvain Azougoui, portier de l’AS Bongoville a perdu la vie après un choc avec le genou de l’attaquant ivoirien. « J’ai reçu une passe en retrait. Le gardien est sorti pour anticiper alors que moi j’étais en pleine vitesse. Il y a eu un choc entre mon genou et la tête de Sylvain qui a perdu connaissance. J’étais sous le choc en le voyant inconscient. Après son évacuation à l’hôpital nous avons appris son décès », a expliqué l’attaquant du Cms, pour la première fois depuis avril 2014.  S’il se sent mal jusqu’à présent de cet événement dont il se serait passé, Bakayoko jette la pierre dans le camp des services médicaux. « C’était vraiment terrible pour moi de voir ce qui arrivait. Les ambulanciers ont tardé avant de prendre soin de lui. S’ils avaient vite intervenu, il serait encore en vie. Malheureusement il est décédé avant même d’arriver à l’hôpital », nous a-t-il confié presqu’en larme.

“Ils me traitaient d’assassin“ !  

Un épisode douloureux pour la famille d’Azougoui mais aussi de Bakayoko qui a trainé la mémoire du portier de Bongoville toute la saison. « Je me suis senti vraiment mal. Moralement je n’étais plus là. Et cela ma suivi toute la saison. Les matchs n’avaient plus la même saveur. Je ne me retrouvais. Même si mes dirigeants tentaient de me remonter le moral, j’étais à zéro ». Et cela pouvait s’expliquer par la grande hostilité des supporters des prochains adversaires du Cms. La détresse d’Abou, le public des autres clubs du championnat gabonais n’en avait que faire. Choqués la disparition du gardien de Bongoville, les supporters ne se sont pas privés pour coller une laide étiquette au jeune footballeur. « A chaque sortie du club, les supporters du camp adverse me traitaient d’assassin. C’était difficile à vivre, surtout que je revoyais à chaque fois l’image de Sylvain, c’était épouvantable ». Remonté par sa famille et soutenu par son club, Abou “Vegas“ Bakayoko reprend du poil de la bête progressivement, à l’approche de la nouvelle saison gabonaise au cours de laquelle il entend rendre un hommage perpétuel à la “victime“ du « premier grand accident du travail du football professionnel gabonais », selon la presse locale.

Patrick GUITEY