Lundi, la nation a rendu un vibrant hommage aux Eléphants après leur place de finaliste à la CAN 2012. Comme tous les Ivoiriens, nous avons été aussi fiers de la belle aventure de nos Pachydermes à la grande fête du football africain. Mais, cela ne doit pas nous empêcher de pointer du doigt les erreurs et les lacunes de notre sélection. On ne doit pas être réfractaire aux critiques. Sur ce qu’on a vu sur l’ensemble du tournoi, la Zambie mérite amplement son titre de champion d’Afrique. Plus que les Eléphants, qui sont restés enfermés dans un jeu stéréotypé et sans génie, les Chipolopolos ont été la plus belle équipe de la compétition. Le jeu des Zambiens est pétaradant, le collectif huilé. On sent que cette équipe, dénuée de stars, travaille bien et beaucoup. On sent aussi sur sa production, la touche de son entraineur.
 Le problème des Eléphants
En tout cas, contrairement à la Côte d’Ivoire, la Zambie s’est largement donné les moyens pour remporter cette CAN. Alors, qu’est-ce qui manque ou a manqué à la Côte d’Ivoire ? Comment une équipe gorgée d’aussi de talents et de joueurs de classe mondiale n’a pu dominer l’Afrique ? Tout simplement parce qu’elle n’a pas de fond de jeu. Avoir un fond de jeu et produire un football séduisant sont deux notions différentes. Il est difficile pour une équipe qui possède des certitudes dans son jeu (avoir donc un fond de jeu), de subir de telle désillusion.
Quand les Eléphants jouent, bien malin qui peut déchiffrer sa philosophie de jeu. Le jeu de l’équipe n’est adossé que sur les exploits de ses individualités. Cela peut marcher deux, trois fois. Mais pas indéfiniment. Sur la finale par exemple, on n’a pas compris pourquoi nous avons laissé la direction du jeu au Zambiens. On n’a pas évolué sur notre valeur. Il est vraiment temps que François Zahoui (nous militons pour qu’il reste en place) s’active à résoudre ce problème. L’entraineur national doit aussi se résoudre à évoluer enfin avec un meneur de jeu, un joueur créatif dans le cœur du jeu. Ce rôle, Yaya Touré ne peut pas le tenir avec efficacité sur la durée. Ce n’est vraiment pas son profil. Après cet autre échec terrible (on était tellement proche du but), on ne peut pas dire qu’il faut continuer de faire ce qu’on a toujours fait. On ne peut pas continuer avec les mêmes méthodes. Il faut absolument corriger des choses. La CAN 2013, c’est dans moins d’un an.
Par Abdoul KAPO