Thierry Dusautoir, le 3ème ligne du stade toulousain parle de son rêve de croiser les Eléphants en match officiel. Le Franco-ivoirien revient sur sa saison et aborde également sa carrière internationale avec l’équipe de France.
Qu’est ce qui vaut votre présence au stade Félix Houphouët Boigny ?Je suis venu apporter mon soutien aux Eléphants. Bien vrai que je joue pour la France, il n’en demeure pas moins que mes liens avec la Côte d’Ivoire sont très forte.
Connaissez-vous cette équipe ?bien sûr. Les échos me parviennent concernant les différentes prestations des Eléphants. En outre je connais pas mal de joueurs dont Oliviers Diomandé, le capitaine de Montpellier.
Quelle appréciation portez-vous sur elle ?Personnellement j’estime que cette équipe possède de bonnes individualités ayant un bon gabarit. Le tout est de pouvoir mettre en place les structures idoines pour que les joueurs donnent le meilleur d’eux-mêmes. J’espère que les Eléphants pourront se qualifier pour la prochaine Coupe du monde vu l’énorme potentiel humain dont l’équipe regorge.
Souhaitez-vous une opposition France et côte d’Ivoire lors de la prochaine Coupe du monde ?bien sûr. C’est mon rêve de rencontrer cette équipe.J’aurai bien voulu que ce soit la Côte d’Ivoire qui rencontre la France en 2007 et non la Namibie.Malheureusement, ce ne fut pas possible. A défaut de pourvoir jouer pour cette sélection, la rencontrer lors d’un match international serait une belle compensation. Ce serait une fierté pour moi de chanter l’Abidjanaise avec les Eléphants.
Quel bilan personnel faites-vous de votre saison ?Je suis satisfait de cette année. J’ai disputé le tournoi des 6 nations après la Coupe du monde. J’ai surtout remporté mon troisième titre de champion de France avec Toulouse.
Quelle est la clé de ce sacre ?Il y a eu un recrutement conséquent. Depuis 2 ans, les dirigeants ont choisi les joueurs qu’il fallait pour être à la hauteur de cet objectif. Ceux-ci sont pour la plupart des internationaux dans leurs pays respectifs. En outre, Toulouse est une équipe qui compte sur l’échiquier mondial. Elle a une culture de la gagne. Toulouse, c’est 17 titres nationaux et 3 titres européens.
Justement vous avez perdu la finale de la Coupe d’Europe face au Munster…c’est la fausse note de la saison. Cette défaite nous a tous peinés. Mais au haut niveau c’est aussi source de motivation. Cette finale perdue nous a obligés à donner tout ce que nous avions pour remporter le championnat. C’est un titre que la ville de Toulouse attendait depuis 7 ans.
Si cette finale était à rejouer, qu’aurait il fallu améliorer ?C’est la gestion du match. Nous n’avons pas su prendre les points sur les coups de pieds arrêtés. On a perdu la rencontre sur un écart de 3 points. En outre, l’équipe a perdu des éléments essentiels dont le capitaine qui a été exclu.
Cette année, Yves Donguy, un Franco-Ivoirien a intégré l’équipe de Toulouse. Comment se sont passées son intégration et votre collaboration ?Yves, nous le surnommons Yao. C’est dire qu’il n’y a aucun problème. Il a été adopté par tout le monde à Toulouse. L’entente est parfaite avec lui. Nous discutons assez souvent du pays. Il a été très bien accueilli et sa collaboration avec les autres joueurs est bonne.
Qu’est ce qui a fallu pour qu’il soit longtemps remplaçant ?Il a été soumis à une très rude concurrence. C’est le cas de tout le monde à Toulouse. Mais lui personnellement, il lui a fallu composer avec des joueurs comme Vincent Clerc, Cédric Heymans qui sont des internationaux confirmés. Sa 2e partie de saison a été tout de même satisfaisante. Il nous a fait une finale fantastique contre Clermont Ferrant où il a été déterminant dans la victoire finale.
Pour revenir à vous, quel souvenir gardez-vous de la dernière Coupe du monde ?Elle a été une bonne expérience. Je n’étais pas invité à ce rendez vous. J’y ai été convié à la suite de la blessure d’un joueur. Ça a été une grosse surprise pour moi. Il faut dire que je ne me suis pas beaucoup posé de question. Je me suis juste contenté de jouer comme d’habitude. Heureusement pour moi, avec beaucoup de réussite. Cela m’a offert un statut de titulaire dans l’équipe de France. Je l’espère pour longtemps. Pour cela, il faut toujours être au meilleur niveau et rester titulaire dans son club.
Qu’est ce qui vous a valu d’avoir été la révélation de cette compétition avec Sébastien Chabal ?Je considère que je dois ce succès à ma volonté et de croire en mes qualités. Quel que soit l’enjeu, il ne faut jamais se sous estimer. Dans une telle compétition, cette force doit prévaloir. Ma motivation et mon envie de bien faire ont payé.
Vous avez connu l’ère Bernard Laporte qui maintenant Marc Lievremont. Qu’est ce qui a changé ?La philosophie du nouvel entraîneur est portée sur le jeu à la main. Cela en prévision des nouvelles règles que va mettre en place l’IRB. Avec Laporte, le priorité était accordée à la défense et dans l’occupation. C’est deux systèmes différents. Il est encore trop tôt pour les juger. Quoi qu’il en soit avec l’un ou l’autre, c’est la même motivation à l’idée de porter le maillot de l’équipe nationale de France.
Comment expliquez-vous les mauvaises prestations de l’équipe de France ?L’actuel encadrement a fait le choix de tester  beaucoup de joueurs en prévision de la Coupe du monde 2011. C’est ce qui a valu les incessants changements lors du tournoi des 6 nations. Pour les matches test de l’été, bon nombre de joueurs disputaient  les demi-finales Top 14. L’équipe s’est trouvée  quelque peu amoindrie. L’équipe de France va redresser la barre. 
 
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