L’information, révélée par Sport-Ivoire il y a quelques semaines,  avait fait un boom. Bakary Soro, l’ancien capitaine des Espoirs ivoiriens et sélectionné une fois avec les Eléphants, était tout proche d’opter pour le Burkina Faso pour lequel il avait même joué un match amical contre le Gabon. Pour la première fois, le sociétaire d’Arles-Avignon évoque le sujet et assène certaines vérités crues.
Bakary, savez-vous que la nouvelle de votre rapprochement de l’équipe nationale du Burkina Faso a soulevé une polémique en Côte d’Ivoire ?
Oui, des amis me l’ont dit. Moi aussi, j’ai pu m’en rendre compte sur le net. Je veux vraiment faire la lumière sur cette affaire. Je n’ai rien signé avec le Burkina Faso. Jusqu’à preuve du contraire, je reste un joueur sélectionnable pour la Côte d’Ivoire. Certaines personnes qui ne savent rien de ce qui s’est passé, ont vite fait de se ruer dans les brancards.
Qu’est-ce qui s’est passé alors ?
Ce qui s’est passé, c’est que les dirigeants de la Fédération burkinabé ont désiré me rencontrer afin d’échanger avec moi. Je suis donc allé les écouter. Sinon, je n’ai rien signé avec le Burkina Faso. Alors, que les gens arrêtent de dramatiser ce qui n’est pas à dramatiser.
« Je ne veux prendre la place de personne »
On peut savoir la teneur de vos discussions avec les dirigeants burkinabè ?
A vrai dire, ça a été une prise de contact. Ils ont dit qu’ils étaient intéressés par mon profil et qu’ils aimeraient me voir arborer le maillot des Etalons. Paulo Duarte, le sélectionneur, m’a alors demandé de disputer le match amical que le Burkina disputait contre le Gabon. A part ça, il n’y a pas eu grand-chose. Même si les dirigeants aimeraient me revoir. De toute façon, jouer pour le Burkina n’est pas à l’ordre du jour. Je ne me consacre que sur mon club.
En cas de belle proposition du Burkina Faso, serez-vous disposé à opter pour les Etalons, toi l’ancien capitaine des Espoirs ivoiriens ?
Pour le moment, je ne peux pas vous donner un avis prononcé et net sur cette question. Je suis allé pour une simple prise de contact et tout le monde s’est mis à polémiquer. Mais, j’évite pour l’instant d’avoir une position tranchée. On verra ce que cette histoire va donner.
« Je n’ai aucune nouvelle de la FIF »
Certains pensent que votre avenir se trouve du côté de la Côte d’Ivoire et qu’il vous suffit juste d’être un peu patient…
Mais, je n’ai jamais dit que j’étais impatient ! Aussi, je ne revendique rien ! Je ne me suis jamais plaint de ne pas être sélectionné chez les Eléphants. Ce n’est pas aussi une façon pour moi de mettre la pression sur les dirigeants ivoiriens pour que je sois sélectionné. Si la Côte d’Ivoire m’appelle, je cours à pieds pour rejoindre la sélection. C’est mon pays. J’y ai connu toutes les sélections. Que les gens se rassurent : je ne réclame absolument rien. Je ne veux prendre la place de personne.
Mais, n’avez-vous pas le sentiment d’être ignoré par les dirigeants ivoiriens ?
Depuis des années, même quand je me suis gravement blessé à Lorient, je n’ai eu le soutien ni les nouvelles d’aucun dirigeant de la Fédération ivoirienne. Est-ce une façon de me dire que l’on n’a pas besoin de moi ? Je ne sais pas. Moi, je ne réclame vraiment rien. Mais, je veux sentir de la part des dirigeants ivoiriens de l’intérêt pour moi. Que je ne suis pas un oublié. Un appel téléphonique pour avoir de nos nouvelles de temps en temps, est suffisant. Ce sont des actes qui font chaud au cœur.
Finalement, cette attitude des dirigeants de la Fédération ivoirienne de football vous feront réfléchir sérieusement si le Burkina Faso revenait à la charge ?
La question est de savoir si les dirigeants ivoiriens me comptent vraiment parmi les joueurs ivoiriens sélectionnables pour l’équipe nationale. Sinon, je ne comprends vraiment pas tout ce silence à mon égard. J’ai été capitaine de l’équipe Espoirs. Et depuis, je n’ai eu des nouvelles d’aucun membre de la Fédération. Si je dois opter pour le Burkina Faso, je le ferai sans regrets. Et si cela arrivait, je défendrai les couleurs de ce pays avec dévouement et avec tout mon cœur.
Par Abdoul KAPO