L’Euro 2008 entame son grand bal demain avec l’opposition Suisse- République Tchèque. Mais bien avant, sport-ivoire.ci poursuit sa présentation individuelle des seize convives du grand banquet du Vieux Continent. Gros plan sur la Roumanie, quatrième membre du groupe de la mort.
La Roumanie est incontestablement le petit poucet de la Poule C. Le groupe le plus relevé de cet Euro 2008 qui abrite notamment l’Italie, la France et les Pays- Bas. Mais, cela n’est pas une raison pour les Jaunes de débarquer en Suisse en victimes expiatoires. La Roumanie ne tremble aucunement à la perspective d’affronter les deux finalistes de la dernière Coupe du monde ou encore la belle mécanique néerlandaise. Elle croit en ses chances et est décidée à jouer sa chance jusqu’au bout.
La star : Christian Chivu
Le capitaine de la sélection roumaine a déjà exporté son élégance sur les terrains d’Europe plus d’une cinquantaine de fois. Défenseur gaucher indéniablement doué, Chivu s’est épanoui à l’Ajax Amsterdam avant de devenir un titulaire indiscutable dans l’arrière garde de l’AS Roma. Il aura fallu 16 millions d’euros à l’Inter pour l’arracher des griffes de la Roma et des autres courtisans l’été dernier. A 27 ans, l’homme de Resita s’impose comme le leader naturel d’une sélection qu’il fréquente depuis 1999. Le coéquipier des Lobont, Contrat, Rat, Mutu et autres Niculae affiche l’ambition des siens, et la confiance qui anime ces précoces qualifiés. D’une anticipation des plus subtiles ou d’un but décisif sur coupe de pied arrêté, Chivu sera le garant d’une campagne roumaine réussie dans quelques jours. On naît artisan du succès ou l’on  ne l’est pas. 
Le sélectionneur : Victor Piturca
Comme Chivu, Victor Piturca a fréquenté les rangs de l’Université Craiova. Mais, c’est au Steaua Bucarest qu’il a établi sa réputation à la fin ds années 80, réussissant prequ’autant de buts (165) que de rencontres disputées (174) ou que les centimètres de son grand corps (195). L’Euro 2008 aura pour lui une saveur toute particulière puisqu’il avait déjà mené son pays à la qualification sans pouvoir disputé la phase finale en 2000, limogé vant le sréjouissances. Depuis qu’il a récupéré les rênes de la sélectiona nationale, Piturca a incoporé des jeunes talents tels Marica, Radoi ou Goian. La National s’est structurée, et Piti, cloué au pilori pour une Coupe du monde allemand envolé, a retrouvé les faveurs de la presse locale. 30 victoire en 46 rencontres, une série de 10 matches sans défaite durant les derniers éliminatoires, et un blason national redoré. «  N’oublions pas que nous représentons la Roumanie», s’exclame le sélectionneur roumain. Le professionnalisme est la première marche des exploits.
Le passé européen : trois quarts de finale
1960, 1972 et 2000. A chaque fois, la Roumanie a réussi son Euro aux trois- quarts. De jolies prémices sans lendemain. Jusqu’à présent, Tchèques, Hongrois ou Italiens, les adversaires étaient trop fort à l’approche du dernier carré. A l’Euro 2000, on retiendra la prouesse qui consista à sortir d’une poule qui comportait le Portugal, l’Allemagne et l’Angleterre, grâce à un retentissant (3-2) contre l’île du centre du monde. C’était le dernier tournoi majeur disputé par la sélection, qui retrouve la lumière, affamée, après ces années de disette. Pourtant, la Roumanie s’était fait une spécialité de terminer première de son groupe de qualification pour les Euro 84, 96 et 2000. A un doigt de l’édition 2008, les augures sont bons. Preuve en sont ses victoires de prestige contre l’Espagne ou la Turquie en amical. Douzième nation de la FIFA, la Roumanie espère enfin régner sur l’Europe. Le château des Carpates est déjà bâti. Mais les joueurs se comporteront- ils en hôte riche ?
Joachim Tiégna