L'Italie a fait une très mauvaise affaire en concédant le nul. (L'Equipe)La Roumanie, bien plus ambitieuse dans le jeu que face à la France, a décroché un match nul mérité contre l'Italie (1-1), au terme d'un match superbe. Si Piturca et ses hommes peuvent continuer à rêver aux quarts de finale, la Nazionale, qui n'a pris qu'un point en deux matches, est dans de sales draps.
Tout le monde s'attendait à un match tactique, fermé, voire ennuyeux. Force est de constater que tout le monde s'est trompé. C'est bel et bien à un déluge d'occasions que les 30 000 spectateurs du stade Letzigrund de Zurich ont eu le privilège d'assister, vendredi après-midi. L'Italie, obligée de se réveiller après sa déroute contre les Pays-Bas (0-3), et la Roumanie, qui avait pourtant ouvertement annoncé vouloir jouer le nul, n'ont en fait jamais calculé. Il n'a finalement manqué qu'un brin de réalisme aux deux équipes pour ouvrir la marque avant le repos. Elles l'ont fait après. A l'affût sur une tête en retrait mal pensée de Zambrotta, Adrian Mutu ne s'est pas fait prier pour donner l'avantage aux siens (54e), mettant du même coup le feu dans la tribune toute de jaune vêtue. Un bonheur de court instant, toutefois, puisque Cristian Panucci, déjà auteur du but de la qualification en Ecosse, s'est dépêché d'égaliser, sur corner, deux minutes plus tard (56e). La Roumanie, sur penalty, a bien eu l'occasion de tuer le match. Mais Mutu a une nouvelle fois trouvé un Buffon décisif sur sa route (81e). Plus rien ne serait marqué.
En un quart d'heure de jeu, le premier, les deux équipes nous ont offert plus d'occasions franches que lors du récent France - Roumanie. Et la suite de ce premier acte a été du même acabit, les situations dangereuses se multipliant d'un côté comme de l'autre. Avec un peu plus de réalisme devant, la Nazionale, à force d'accumuler les centres dangereux, avec notamment un Grosso omniprésent, aurait très bien pu rentrer aux vestiaires avec deux ou trois buts à son compteur personnel. Elle aurait dû en compter au moins un, le but refusé à Luca Toni pour un hors jeu inexistant étant bel et bien valide (45e). C'était d'ailleurs la deuxième fois que la tête du géant trouvait le cadre, la première nécessitant un réflexe incroyable de Lobont pour sortir le cuir de la lucarne (41e). Mais la Roumanie n'a jamais été en reste, n'hésitant pas à apporter dès que possible le surnombre aux avant-postes. La première occasion franche a d'ailleurs été pour elle, Mutu, seul à l'entrée de la surface, butant alors sur un remarquable Buffon (15e). Un coup franc surpuissant de l'Auxerrois Gabriel Tamas, des 30 mètres, a également obligé Buffon à sortir le grand jeu (18e). Sans compter un coup dévié de Chivu sur le poteau, dans la foulée (19e). A vrai dire, le résultat nul à la mi-temps a pu sembler logique. C'est plus le score (0-0) qui ne l'était pas.
Buffon sauve les meublesLes deux équipes sont revenues des vestiaires animées des mêmes ambitions offensives. L'Italie a continué de chercher Toni à tout prix, alors que la Roumanie s'est entêtée à montrer qu'elle pouvait être bien plus ambitieuse que contre la France. Il ne manquait alors plus qu'un but. Il y en a eu deux, en deux minutes. La suite n'a été qu'un régal de football pour le spectateur, le ballon continuant de voyager d'un bout à l'autre du terrain. L'Italie a haussé le ton pour tenter d'arracher cette victoire indispensable à sa survie. C'est pourtant la Roumanie, au plus fort de la domination italienne, qui a eu l'occasion de l'emporter après une faute de Panucci sur Niculae dans la surface. L'Italie ne méritait pas ça, et Buffon a repoussé avec brio, permettant à son équipe de sauver les meubles et d'accrocher un match nul qui fait finalement moins ses affaires que celle des Roumains. Une victoire contre les Pays-Bas offrira aux hommes de Piturca un ticket inespéré pour les quarts de finale. Même en cas de succès contre la France, l'Italie n'est pas sûre d'en être. Bruno RODRIGUES, à Zurich.
lequipe.fr