EURO 2008 : La France perd ses illusions face à l'Italie 0-2
EURO 2008 : La France perd ses illusions face à l'Italie 0-2
Lestée par ses insuffisances et par des événements contraires (Ribéry blessé, Abidal expulsé, coup franc dévié dans le but de Coupet), l'équipe de France quitte l'Euro sur une défaite contre l'Italie (0-2) avec la dernière place du groupe C. La Nazionale va en quarts.
Cela valait le coup de se battre. La Roumanie dominée par les Pays-Bas (0-2), le vainqueur de France - Italie pouvait aller défier l'Espagne à Vienne en quart de finale. Ce sera l'Italie, champion du monde bien vivant. Pour le coup, ils se sont battus, les Bleus, mais ils ont concédé leur première défaite face à la Nazionale depuis 1978, dans le match qui pouvait relancer leur Euro (0-2). Ce qu'ils ont affronté, c'est d'abord une sorte de fatalité qui les désignait perdus pour ce tournoi. Parce qu'ils n'étaient pas assez bons, c'est désormais établi, et parce que la réussite les a fuis à vous écoeurer du ballon pour un été. Ribéry blessé à la 7e minute, Abidal expulsé sévèrement à la 26e, un ballon dévié qui choisit le but de Coupet passée l'heure de jeu : seule une équipe en acier aurait pu surmonter pareille accumulation contre une équipe italienne revenue de l'enfer au match précédent contre la Roumanie (1-1) et en forme ascendante. L'opération fraîcheur de Raymond Domenech n'a pas eu le résultat escompté. Benzema a créé beaucoup de différences mais ne pouvait pas tout faire, Clerc n'a pas mieux centré que Sagnol et Abidal n'a pas fini le match. Eliminée au premier tour de l'Euro pour la première fois depuis 1992, d'une grande phase finale depuis le fiasco de 2002, l'équipe de France devra digérer un échec fracassant et Raymond Domenech affronter quelques tempêtes pour conserver son poste.
Son plan d'action a vacillé bien vite, à peine franchi le premier quart du match. Alors que les Français avaient attaqué la rencontre avec un mordant prometteur, Ribéry dut sortir sur blessure après un effort défensif sur Zambrotta. Si sa douleur à la cheville gauche est proportionnelle à la gravité du mal, alors le joueur du Bayern en a pour un moment. Avec Nasri à sa place, les Bleus continuèrent sur leur lancée, en concédant des espaces et des occasions à une autre équipe qui jouait le jeu. Ce ne fut plus possible après l'expulsion d'Abidal (26e), pour une faute sur Toni à six mètres du but qui entraîna le but du 1-0 italien (maître penalty de Pirlo), l'entrée de Boumsong à la place du pauvre Nasri, et un dix contre onze terriblement inconfortable. Pendant quelques minutes, il fit craindre une avalanche. La faute d'Abidal était incontestable. L'intention l'était moins, et ce carton rouge direct est une décision arbitrale lourde, rude à encaisser pour l'ex-joueur de l'OL. La déferlante n'a tenu alors qu'à un fil. Aux vendanges de Toni. A un arrêt de Coupet sur un coup franc de Grosso (44e). Le match devenait électrique. Les Italiens mettaient la semelle (Gattuso et Pirlo seront suspendus en quart). Mais les Bleus jouaient haut, appuyaient, leur vie en dépendait.
Une volée de Benzema au-dessus (50e), une frappe d'Henry stoppée par Buffon (52e), de fantastiques efforts de Toulalan pour presser haut poussaient les Italiens dans leurs trente derniers mètres. Impossible d'échapper au contre dans une telle urgence. Sur l'un d'eux, Clerc faucha Cassano à trente mètres, plein axe. Coup franc tendu de De Rossi. Dernier homme du mur, Henry mettait un drôle de plat du pied. Il prenait Coupet à contre-pied, puis sa propre tête, sceptique sur l'intérêt même de son geste. « A la maison », criaient les tifosi, en français dans le texte et sans accent. Puisqu'il était question d'honneur, Benzema obligea Buffon à un arrêt exceptionnel sur un ballon enroulé (74e). L'entrée d'Anelka ne changeait rien à cet Euro pourri, au cours duquel les Bleus ont fourni un effort convaincant pendant 65 minutes sur 270 jouées : 40 contre les Pays-Bas (1-4), 25 contre l'Italie, jusqu'à 0-1. La défense, qui était son point fort, a volé en éclat (six buts pris en deux matches). Son potentiel offensif, qui pouvait faire des envieux, ne lui a jamais permis de mener à la marque, avec un déficit d'inspiration considérable et tenace dans les trente derniers mètres. C'est dur. Mais il n'y a pas de hasard.
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