Sport-ivoire.ci continue sa présentation individuelle des seize équipes participant au grand rendez-vous continental. Aux honneurs, l’Italie championne du monde
La Nationale est très attendue en Autriche. Pour elle, il s’agira surtout de remporter l’Euro 2008 afin d’égaler l’authentique exploit réalisé par la France en 1998 et en 2000 : être sacré champion d’Europe après avoir remporté deux ans plus tôt le Mondial. Mais, la tâche ne sera pas du tout aisée pour les Italiens. En dépit du statut de champion sortant de la Grèce, ils seront l’équipe à abattre. On les attend au moins à franchir le cap des matches de poules.
La star : Andrea Pirlo
Il est le régulateur, l’homme orchestre de la Botte. Un milieu à tout faire, bien souvent retranché dans son camp pour mener à sa guise la remontée de balle. Et quand on a sa qualité de passe, on ne peut échapper à son destin de joueur  décisif. C’est lui qui priva l’Allemagne de sa finale en 2006 d’une passe diabolique pour Grosso. Lui qui déposa son ballon sur la tête de Materazzi en finale contre la France que la Squadra retrouve dans la poule C. Lui encore qui anéantit bien des gardiens en enroulant des coups-francs magistraux, tient bien son surnom « implacable ». Sûrement le joueur le plus régulier de la Squadra Azzura avec Zambrota et Buffon, l’enfant de Brescia atteint sa pleine mesure à 28 ans. Repéré très tôt, mais bringuebalé de bancs en prêts, il n’a clos qu’en 2002 sous le maillot 21 du Milan AC et la tutelle d’Ancelotti. Deux ligues des champions, une Coupe du monde et un Scudetto plus tard, Pirlo peut apprécier le chemin parcouru. Mais ce sera sans l’esquisse d’un sourire. Sur un terrain, Pirlo crée. Et c’est une occupation à plein temps.
Le sélectionneur : Roberto Donadoni
On retient de Donadoni ses dix années de gloire au Milan AC, entre 1986 et 1996, ponctuées de cinq titres nationaux et de trois ligues des champions. Le milieu aux cheveux bouclés en avait récolté 63 apparitions en équipe d’Italie et une double participation à la Coupe du monde. Sa reconversion laisse plus sceptique les suiveurs transplantins. Le natif de Bergame s’est retrouvé d jour au lendemain successeur du grand Lippi, par l’entremise de son compère de la grande époque, Demetrio Albertini. L’entraîneur inexpérimenté de Livourne essuie alors de vives critiques, renforcées par des prestations médiocres (défaite contre la Croatie en amical, nul contre la Lituanie et défaite en France pour entamer les qualifications à l’Euro). Heureusement, il trouve son rythme de croisière et l’Italie déroule sa qualification, n’était cette dernière frayeur en Ecosse, cet immanquable gâché par Mc Fadden de deux minutes avant le but libérateur de Panucci, aérien sur un coup-franc qui n’avait pas lieu d’être. Pourtant, on lui reproche encore sa soixantaine de joueurs appelés et son intransigeance vis-à-vis des Totti, Nesta, Terres dans une retraite internationale plus ou moins forcée. S’il veut prolonger sa carrière de sélectionneur, Donadoni devra réussir l’Euro 2008 sous peine de finir enseveli sous les remontrances à bras raccourcis.
Le passé européen : 1968
L’Italie attend un nouveau sacre européen depuis bientôt quarante ans. C’était à domicile et c’est le seul titre continental qu’elle a pu empocher. Il faut croire que cette victoire était écrite, puisqu’après la demi-finale à Naples contre les Soviétiques et cent-vingt minutes sans but, c’est grâce à un tirage au sort à la pièce que l’Italie obtint miraculeusement son billet pour la finale. Une dernière marche que les Zoff, Fanchetti et Riva franchirent en deux temps, devant un parterre romain aux anges : succès 2-0 face à la Yougoslavie lors de la finale rejouée. Depuis cette période faste, l’Italie court après la réussite. Encore à la maison en 1980, elle ne fit pas mieux que quatrième. Elle crut l’emporter en 2000, mais fut rattrapée in extremis par l’audace de Wiltord et Trézéguet. Lors du dernier exercice au Portugal, la Squadra n’a même pas franchi l’étape des poules, éliminée par deux pays scandinaves avec qu’elle eut le mauvais goût d’accuser de complicité.
Joachim Tiégna