Roman Abramovitch sera à la maison. La finale 100% anglaise de la Ligue des Champions opposera Manchester à Chelsea, le 21 mai, à Moscou. Pour affronter leur rival dans la course au titre en championnat, les Blues ont pris le dessus sur Liverpool (3-2), mercredi, lors de la demi-finale retour, après plus de 120 minutes de jeu prodigieuses. Auteur d'un doublé, Drogba donne la possibilité au club londonien de remporter la C1 pour la première fois. Enfin ! Il a donc fallu près de 800 millions d'euros pour pouvoir s'offrir une finale de Ligue des Champions. Cinq ans après le rachat d'un club londonien qui n'avait soulevé qu'un titre de champion, Roman Abramovitch pourra savourer l'ultime match de la plus belle des compétitions européennes, le 21 mai prochain, dans son pays, au stade Luzhniki de Moscou. Mis en échec à trois reprises, lors des quatre dernières éditions, dont deux fois contre Liverpool, Chelsea a mérité, cette fois-ci, de sortir pour la première fois des demi-finales, au terme d'une rencontre légendaire contre les Reds (3-2). La réponse de Drogba à BenitezInsignifiants à Anfield, au match aller, les Blues semblent s'être métamorphosés depuis le but contre son camp de John Arne Riise, dans les derniers instants de la manche aller, mardi dernier. Miraculé, Chelsea a livré une prestation incroyable de volonté, samedi, contre Manchester United, pour revenir à égalité de points en tête de la Premier League. Toujours aussi compacte, une marque de fabrique de l'ère Mourinho, la formation londonienne sait se montrer explosive avec un entrejeu dominateur et une attaque supersonique emmenée par Didier Drogba. L'Ivoirien, critiqué par Rafa Benitez pour sa facilité à se laisser tomber au contact, aura été un poison increvable. L'ancien Marseillais s'offrait deux grosses occasions, une frappe de 25 mètres et un tir croisé du gauche, avant de trouver enfin la faille. Son compatriote Salomon Kalou partait alors en contre, mais tombait sur le Pepe Reina. Drogba suivait bien et ne se faisait pas prier pour ouvrir le score d'une frappe surpuissante du droit (1-0, 33e). Un avantage quelque peu mérité, qui aurait pu être aggravé, mais Ballack voyait son coup franc effleurer la lucarne gauche adverse (42e). Chelsea pensait avoir fait le plus dur, mais récoltait surtout une tempête.Torres redonne espoirDominateurs dans la possession de balle, les Reds pouvaient regretter d'avoir joué un football sans tranchant, avec un Steven Gerrard finalement bien muselé par Makelele et consorts. Seul Fernando Torres a inquiété Cech, en début de rencontre, avec un duel remporté par le Tchèque (10e). Ce dernier s'interposait une nouvelle fois face à Kuyt, au tout début de la révolte infernale des Reds (48e). Titulaire surprise à la place de Babel, Yossi Benayoun, qui reprenait la seconde période en tant qu'ailier droit, faisait la différence. L'Israélien mettait sur orbite Fernando Torres, qui gardait toute sa lucidité pour marquer (1-1, 64e). Liverpool était récompensé d'un premier quart d'heure intense, avant que les deux équipes ne fassent redescendre la pression. Seul un raid solitaire de Michael Essien faisait frémir le Bridge (76e).Lampard, pour mamanLes deux équipes attendaient donc la prolongation, et Liverpool pensait posséder un avantage non-négligeable, celui de la fraîcheur. Alors que les hôtes jouent encore le titre en Premier League, Rafa Benitez aligne successivement l'équipe-type en Ligue des Champions et une équipe bis en championnat. Sauf que Chelsea avait également des joueurs frais, avec les Frenchies Malouda et Anelka, entrés en jeu. Les Reds semblaient mieux repartir, avec notamment une occasion énorme de Torres (93e). C'était la folie sur le terrain, et même l'incompréhension totale, lorsque M. Rosetti refusait un but de Michael Essien pour un hors jeu de Drogba (95e). Quelques instants plus tard, Hyypiä fauchait Ballack dans la surface. Endeuillé, Frank Lampard transformait le penalty avant d'éclater en sanglots (2-1, 78e). Sonnés, les visiteurs laissaient Anelka s'échapper sur l'aile droite, avant un centre repris victorieusement par Drogba (3-1, 105e). Après une faute évidente mais oubliée par l'arbitre, de Drogba sur Hyypiä, près du point de réparation (108e), Ryan Babel réduisait la marque d'une frappe énorme de 25 mètres (2-3, 118e). Mais Stamford Bridge tenait bon, au bonheur du maître du club, Roman Abramovitch.