Athlétisme/ Championnat du Monde : D'Osaka à Pékin...
Athlétisme/ Championnat du Monde : D'Osaka à Pékin...
... Il n'y a qu'un pas qui n'est pas le même pour toutes les nations engagées dans ces championnats du monde. Alors que les Etats-Unis, sans surprise, ont écrasé la concurrence du premier au dernier jour, décrochant pas moins de 26 médailles dont 14 en or grâce notamment à Tyson Gay, le grand bonhomme de ces Mondiaux, la France n'a pas répondu aux attentes de Franck Chevallier et de Bernard Amsalem, le DTN et le président de la Fédération française d'athlétisme. Avec deux petites médailles d'argent, le bilan des Bleus mérite réflexion.
A moins d'un an des Jeux Olympiques de Pékin, un constat s'impose: les Etats-Unis pourront compter sur leurs athlètes pour gonfler leur collection de médailles sur le sol chinois. A la lecture des bilans des Mondiaux d'Osaka, les Américains restent en effet les grands patrons de l'athlétisme, coiffant pas moins de 14 couronnes mondiales, ornées de quatre médailles d'argent et de huit breloques en bronze. Une mainmise que les dix médailles d'or, sur les 24 mises en jeu, récoltées par la seule équipe masculine suffisent à étayer.
De la perche, dominée par Brad Walker, au demi-fond qui a consacré Bernard Lagat, enfin débarrassé d'Icham el-Guerrouj pour signer le doublé 1500-5000, en passant par le lancer du poids maîtrisé par Reese Hoffa, les athlètes battant pavillon américain ont affirmé leur puissance d'un bout à l'autre d'un Nagai Stadium sonnant le plus souvent creux et qui se sera désespéré jusqu'au dernier jour d'assister à un record du monde. Cet éclectisme n'a pas empêché les Etats-Unis d'exprimer, une fois de plus, leur souveraineté sur le sprint avec une autorité insolente. Pour preuve, le grand chelem réalisé dimanche dans les relais 4x100 et 4x400 mètres féminins et masculins.
- Gay superstar
Cette dernière journée inscrite sous le seau de la bannière étoilée a permis de sacrer la reine et le roi de ces Mondiaux, deux Américains évidemment, nommés Allyson Felix et Tyson Gay. A 21 ans, la première, intouchable sur le demi tour de piste, a accroché ses deuxième et troisième médailles d'or grâce aux deux relais. Gay s'est lui contenté d'une apparition dans le 4x100 mètres pour quitter le Japon avec trois titres de champion du monde après sa démonstration de force sur 100 et 200 mètres. Un couple qui a fait oublier les absences de Marion Jones et de Justin Gatlin, tombés dans la mare nauséabonde du dopage.
Ce despotisme américain sur la planète athlé n'a offert que des miettes au reste du monde. Dans ce concert pour les places d'honneurs, le Kenya, impérial sur le demi-fond (13 médailles dont 5 en or), la Russie (16 médailles), la Jamaïque (10 médailles) et, dans un degré moindre, l'Allemagne (5 médailles dont 2 titres) ont justifié leur rang dans la hiérarchie mondiale. Une observation dont ne peut faire sienne l'équipe de France qui, sans Yohann Diniz (50km marche) et Romain Mesnil (perche), tous deux médaillés d'argent, serait rentrée bredouille d'Osaka.
- Amsalem traque les touristes
Après des Mondiaux 2003 et 2005 réussis, cette déconvenue, symbolisée par les échecs des cadres de l'équipe de France, Baala (disqualifié sur 1500m), Doucouré, Arron, Barber et Hurtis, a eu le don de faire sortir de sa réserve le président de la Fédération française d'athlétisme (FFA). "A Pékin, je n'emmènerai pas de touristes qui passent leur temps en balades et visites de magasins, qui sont dans l'incapacité de se sublimer le jour J", fulminait ainsi Bernard Amsalem dimanche à l'heure de tirer un bilan de la prestation tricolore. Cette diatribe, qui ne visent qu'une partie de la délégation française, et pas forcément les leaders dont certains s'étaient présentés diminués à Osaka, a pour but de secouer les athlètes français à quelques mois des Jeux Olympiques où le spectre de Sydney et son zéro pointé en athlétisme se fait désormais menaçant.
Elle épargne en outre les rares satisfactions de la semaine, à commencer par Romain Mesnil, auteur de sa meilleure performance de l'année (5.86m) pour décrocher l'argent à la perche, et Yohann Diniz, formidable de courage sur 50 kilomètres marche pour supporter la pression médiatique et la chaleur d'Osaka. Un clan auquel Leslie Djhone (400m), Sophie Duarté (3000m steeple) et Vanessa Boslak (perche), tous trois auteurs d'un record national, peuvent se sentir des membres à part entière. Un petit groupe autour duquel les brebis égarées devront se regrouper pour faire de Pékin la revanche d'Osaka.
Source: sports.fr
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