Vendredi dernier, Lukas Koré, le président de la Fédération ivoirienne de Rugby, a été porté à la tête de l'Union des Fédérations Ouest Africaines de Rugby (UFOAR) pour une durée de quatre ans. Dans cette interview, l'ivoirien se confie sur ses ambitions tout en s'exprimant sur la prochaine Rugby Africa Cup (RAC) de la zone B qui se tiendra dans la ville de San Pedro.

Vos impressions à l’issue de cette AG Constitutive ?

En fait, ce n'est pas moi qui frappe fort, c'est la Côte d'Ivoire qui frappe fort. Je dis encore à qui veut l'entendre, le président de la République, qui n'est pas un sportif, a montré ce que le sport peut apporter à un pays. Et il nous a tous indiqué, il nous a tous montré le chemin. Et grâce à lui, on a adopté aujourd'hui son écosystème en termes de développement sportif. Et moi, à mon niveau, en prenant la tête de la Fédération Ivoirienne de Rugby, j'avais à cœur de mettre ça en place. Et clairement, j'ai été soutenu par le gouvernement, j'ai été soutenu par le ministre des Sports, le ministre délégué des Sports. Et nous avons eu à cœur que la Côte d'Ivoire continue de glaner encore des institutions sportives pour être aussi le maillon fort du sport mondial.

Comment aviez-vous convaincu les autres présidents de vous porter à la tête de l’UFOAR ?

Alors, mon secret, c'est de parler aux individus et d'être convaincant. Alors, quand on a réellement des projets, quand on croit en ces projets, on n'a pas peur de s'exprimer, on n'a pas peur de convaincre les gens en face. Et j'ai la chance de convaincre tous les gens autour de moi. Et je dis encore une fois, la Côte d'Ivoire est un exemple. Donc, quand la Côte d'Ivoire est un exemple, j'ai un avantage de 50% pour convaincre les gens. Et le reste, c'est la base du projet que nous proposons.

Pourquoi aviez-vous décidé de mettre sur pied cette Union ?

Alors, comme je vous le disais tantôt, comme on l'a dit en Assemblée aujourd'hui, l'UFOAR est créé pour créer une intégration ouest-africaine. Vous voyez, à l'image de la CEDEAO, à l'image des institutions ouest-africaines étatiques qui fonctionnent bien, nous avons voulu également créer cette institution sportive pour aussi fédérer toutes les fédérations, tous les pratiquants du rugby ouest-africain. Nous avons 450 millions d'habitants en Afrique de l'Ouest. Si seulement 10% pratiquent le rugby, nous sommes la majeure partie du rugby pratiquée en Afrique. Et c'est l'Afrique qui gagne, c'est la Côte d'Ivoire qui gagne. Merci.

Pouvez-vous revenir sur la prochaine édition de la RAC féminine qui se tiendra en Côte d’Ivoire ?

Alors, pour la prochaine compétition à San Pedro, le président de Rugby Afrique, Herbert Mensah, qui était un ami avec qui nous partageons beaucoup de passion sur le rugby, a souhaité que la Côte d'Ivoire organise le tournoi féminin de rugby à 15, qui est également couplé avec les éliminatoires de la Coupe du Monde de rugby féminin qui va se tenir en Australie l'année prochaine. Alors, quand il nous a proposé cela, ce n'était pas dans l'optique juste de dire, nous nous organisons, c'est dans l'optique parce qu'il voulait dire à tout le monde, dire à l'Afrique que la Côte d'Ivoire, avec la nouvelle gouvernance de Lukas Koré, le rugby ivoirien est de retour. Et donc, c'est sous ce prisme que cette compétition est organisée et aussi fait honneur à la femme. Nous voyons aujourd'hui, même dans la politique et même dans le sport, les femmes sont mises en honneur partout. Pour nous, il était important de démontrer que le rugby n'est pas seulement un sport de garçons vrais-vrais, c'est également un sport de femmes vrais-vrais.

Quel sera l'objectif de la Côte d'Ivoire ?

L'objectif de la Côte d'Ivoire est de rester dans le meilleur du tableau. Je ne vous dirai pas aujourd'hui que nous avons toutes les capacités parce que pendant les deux dernières années, nous n'avons pas eu assez de compétitions. Nous espérons avoir un meilleur rang. Et d'ailleurs, le sélectionneur Kaba Thibault nous a certifié qu'il jouera le meilleur rôle si ce n'est le premier ou le deuxième rôle. Le président, c'est que le rugby voyant est créé par du roi.

Est-ce que l’équipe mise en place pourra atteindre cet objectif ?

Alors, clairement, nous avons commencé avec une présélection de 54 filles. Nous avons fini sur la première partie. Nous avons entrepris la deuxième partie avec 40 filles, la troisième partie avec 30 filles. Et d'ailleurs, nous, on était assez pessimistes. Mais les filles sont là. Elles pratiquent le rugby en club. Beaucoup s'entraînent et beaucoup sont dans la logique d'être aujourd'hui avec nous. Donc, nous avons des athlètes. Elles sont là. Elles sont présentes.

Propos recueillis par Chamade YAH