Stéphane M’Boua : « Nous voulons hisser le football américain de Côte d'Ivoire au sommet de l'Afrique »
Stéphane M’Boua : « Nous voulons hisser le football américain de Côte d'Ivoire au sommet de l'Afrique »

Ce dimanche 26 janvier 2025, la fédération ivoirienne de Football Américain (FIFAM) tenait son assemblée générale élective à l'hôtel Ibis Marcory. À la magistrature suprême de la FIFAM depuis son avènement le 21 mai 2020, Stéphane M’Boua a rempilé pour une première mandature de quatre ans. Dans cette interview exclusive, le premier responsable du football Américain en Côte d'Ivoire met en lumière ses folles ambitions. La multiplication des clubs, du nombre de licenciés, les jeux olympiques Los Angeles 2028 sont ses principaux challenges...
Quelle est votre réaction au soir de cette AG Elective ?
Déjà, je suis content, je suis heureux. C'est une marque de confiance que m'ont fait tous les licenciés, tous les présidents de clubs et tous les membres présents. Donc je suis heureux. Mais c'est aussi pour moi la réalisation qu'il y'a beaucoup de travail à faire. Et donc je suis très conscient de la grande responsabilité que j'ai en tant que président de la fédération de mener le navire de football américain de Côte d'Ivoire à bon port.
Revenons sur le bilan que vous avez fait. Quelles en sont les grandes lignes ?
Les grandes lignes de ce bilan, c'est que nous avons pu déjà réaliser les premiers championnats de Côte d'Ivoire de Football Américain dans différentes disciplines ce qui ne se fait pas souvent sous nos tropiques. Ça veut dire que généralement, les gens sont focalisés sur une seule discipline. Mais nous en Côte d'Ivoire, nous faisons tout. Nous faisons toutes les disciplines du football américain. Nous avons même innové en faisant des disciplines E-Sports en jeux vidéo. Et donc pour ça, nous sommes félicités à l'international. Cela est une très bonne chose. Aussi ce qui est gratifiant, c'est que nous avons pu créer une vraie structuration de notre fédération. Cela veut dire que les clubs commencent à être structurés comme le veut la fédération. Nous pouvons avoir des standards internationaux au niveau de la structuration de nos clubs. Et donc l'expansion du nombre de clubs sera la prochaine étape. Ensuite, nous allons aller vers le grand public, il s'agit au niveau scolaire et puis dans les quartiers aussi. Le but, c'est que le maximum de personnes puisse jouer à ce sport soit en ludique soit en compétition.
Vous savez parler de l'aspect national. Est-ce que la FIFAM est affiliée à la fédération internationale ?
Nous sommes membres de l'IFAF qui est la fédération internationale de football américain. Nous sommes membres de l'IFAF et membres également de l'Union Francophone de football américain aussi de la Section Afrique de l'IFAF. Oui nous sommes reconnus à l'international. Nous sommes souvent sous les feux des projecteurs internationaux lorsqu'ils voient notre organisation et notre championnat national en Côte d'Ivoire. Nous sommes donc connus au niveau international. Nous avons prévu des rencontres internationales même cette année en Côte d'Ivoire et peut-être à l'étranger. Le but, c'est vraiment que la Côte d'Ivoire, dès qu'on dit foot américain en Afrique, le nom qui sorte ensuite que ce soit Côte d'Ivoire, qu'on soit incontournable dès qu'on parle de foot américain en Afrique.
Quels sont les grands axes et défis de cette nouvelle mandature ?
Comme le disait le président Feu Félix Houphouët-Boigny : "Parce que je suis pressé, je vais doucement." Nous allons attaquer tous azimuts à fois le niveau national et international. Le but, c'est d'implanter le maximum de clubs à l'intérieur du pays mais des clubs qui soient viables. Et puis comme vous le savez, il y'a les Jeux Olympiques 2028, donc les compétitions africaines vont commencer. On va devoir montrer qui nous sommes réellement sur le continent pour voir ensuite les compétitions internationales. Nous allons avoir des matches amicaux nationaux et internationaux en Côte d'Ivoire.
A propos de JO, est ce qu'aujourd'hui, la fédération a un lien étroit avec le CNO-CIV ?
Oui, nous sommes soutenus par la CNO-CIV. Depuis que nous sommes devenus fédération olympique, Il n'y a pas un événement où le CNO n'est pas présent et il n'y a pas un événement du CNO-CNO-CIV où nous ne sommes pas présents. Nous travaillons main dans la main. Bien évidemment, nous sommes nouveaux. Nous prenons nos marques. Nous apprenons toutes les règles qu'il faut au niveau des fédérations olympiques. Justement moi,je veux aller très vite et bien. Nous sommes en très bonne intelligence avec le CNO.
Quelles sont les différentes étapes d'une qualification de la Côte d'Ivoire aux prochains JO ?
Pour l'instant, nous ne savons pas trop parce que je crois même qu'au niveau international, ça n'a pas encore été totalement défini. Une chose est sûre, on va devoir se battre au niveau régional, puis gagner au niveau continental pour avoir une chance. Tous les pays de football américain ne savent pas quelle sauce nous serons mangés. Car le football américain est une nouvelle discipline olympique. Nous savons que si nous devons avoir une chance, il faut sortir au moins dans les deux premiers du continent. Mon but, c'est ne pas être parmi les deux premiers du continent mais être le premier du continent.
Y'a-t-il des partenariats au niveau des fédération aux Etats-Unis, de la France ou sur d'autres continents pour pouvoir véritablement lancer le football américain sous nos cieux ?
Nous sommes en partenariats avec pas mal de personnes. Nous allons maintenant travailler à renforcer ce partenariat. Faire des partenariats plus officiels. Nous avons des partenariats en formation, des partenariats échange. Mais ce que nous voulons, c'est vraiment avoir l'opportunité de tester notre niveau face au plus haut niveau international. Pour nous, ce qui est intéressant, en dehors des partenariats structurels que nous pourrions avoir, c'est vraiment faire des matches internationaux pour tester le niveau de la Côte d'Ivoire et apprendre comment ça se passe au niveau même des compétitions internationales. Cela parce que ce sera une première pour nous au niveau des JO. Notre but, c'est d'affronter tout le monde et de pouvoir progresser le plus vite possible.
Actuellement, on est à quatre clubs, pour cette deuxième mandature, le gros challenge serait sans doute la multiplication des écuries et par ricochet le nombre de licenciés ?
Mon but, c'est de multiplier par deux le nombre de clubs tous les deux ans. C'est à dire si nous avons quatre clubs, dans deux ans nous en aurons huit .... En fait, ce n'est pas non plus d'avoir la quantité mais la qualité. Le but, c'est d'avoir des clubs compétitifs. Ça ne sert à rien pour moi d'avoir 70 clubs si le niveau n'est pas bon. Je préfère avoir une dizaine de clubs, une douzaine de clubs mais des clubs qui sont tous compétitifs plutôt que d'avoir une pléthore de clubs. Finalement on se retrouve avec un ou deux clubs qui dominent tout.
Sous quel signe vous placez cette nouvelle mandature ?
La Performance ! S'il y'a un seul mot que je veux, c'est performance. Le but, ce n'est pas de participer. Ce qui m'intéresse, si jamais il y'a des compétitions, c'est de sortir avec la coupe ou des médailles. C'est vraiment de montrer notre niveau. Et si nous n'avons pas le niveau, c'est de l'acquérir très vite. C'est pour cela, je veux le maximum de compétitions internationales pour pouvoir apprendre très vite, voir où nous avons les lacunes, les combler pour pouvoir être fin prêt lorsque le moment sera venu.
Si vous devez présenter le football américain à un ivoirien lambda en quelques phrases. Ce serait quoi ?
Le foot américain, c'est un sport qui est tellement fun. Le but, c'est de prendre le ballon et de l'emmener au bout du terrain. Les autres veulent t'empêcher d'aller au bout du terrain. La différence avec le rugby, c'est qu'au foot américain, on lance le ballon, on doit être précis. Tous les jeux sont plus ou moins prévus d'avance. Autrement dit, nous préparons un jeu. La défense ne sait pas ce qu'on a préparé et on va essayer de les feinter. Eux aussi vont essayer de voir ce qu'on va faire. C'est toujours stratégique. C'est comme au basket 5 contre 5, 7 contre 7 c'est un peu comme le maracana quand on joue au vrai foot américain c'est 11 contre 11.
Dernièrement, y'a un spécialiste du Sénégal qui est venu en Côte d'Ivoire. Quelles sont les grandes articulations de cette visite ?
C'était M. Amadou Deme qui est le président de l'APSUS qui est l'Association de la Promotion des Sports Américains au Sénégal qui était venu à Abidjan. Il Faut savoir que beaucoup de pays africains nous suivent. Nous sommes le modèle de beaucoup de pays africains au niveau de notre organisation, notre niveau de jeu. Il est venu lui-même pour la première fois en Côte d'Ivoire pour voir comment était le niveau et voir ce qu'il pouvait apprendre. Le but, c'est de tisser un partenariat et de commencer à faire des rencontres entre le Sénégal et la Côte d'Ivoire. Vous n'êtes pas sans savoir que les prochains jeux de la jeunesse auront lieu à Dakar en 2026. C'est de tisser et de voir justement comment on peut avoir le foot américain à ses jeux. D'ici quelques mois, vous aurez une belle surprise avec les deux pays.
Que pèse concrètement le football américain dans le monde au niveau des sports ?
Economiquement, je vous dirai ceci. La National Football League (NFL),la ligue américaine de football américain est la plus riche au monde. Tout sport confondu. Le salaire minimum pour un joueur de la NFL même quand vous êtes remplaçant, c'est 795.000 $ ce qui fait 461 millions de francs FCFA au taux actuel. En dehors de cela, c'est le sport qui a la plus grosse croissance au monde. Aujourd'hui 125 pays au monde pratiquent ce sport. Tout le monde joue à ce sport mais on s'en pas forcément compte parce que pendant longtemps, c'est resté en Amérique du Nord. Aujourd’hui, nous sommes 17 pays pratiquant le football américain en Afrique.
Les salaires sont astronomiques. Est-ce que les athlètes du football Américain en Côte d'Ivoire peuvent rêver de ces émoluments un jour ?
Ce qu'il faut, est que cela est fortement dépendant du modèle économique américain. Le sport aux États-Unis, c'est privé. Il n'y a pas de fédérations ni de ministère des sports. Le sport est 100% privé. Les retombées reviennent 100% aux privés. La NBA par exemple est privée. Vous voyez toute sa force et puissance économique mais elle est en dessous de la NFL.
Quel serait votre appel aux ivoiriens qui s'adonnent au football américain ?
Je vais dire ce que je dis souvent. Tout le monde ne peut pas être Drogba. Les grands pays sportifs sont les grands pays sportifs parce qu'ils ont différentes disciplines. Et nous avons le talent en Côte d'Ivoire. Nous avons plus d'opportunité. Donc je pense que les gens n'ont qu'à venir tester. Ceux qui aimeront vont rester. Généralement les gens, quand ils viennent, ils ne repartent plus et puis vous avez des opportunités de faire des choses qui n'ont jamais été faites avant vous. Vous avez l'opportunité d'écrire l'histoire. La seule question : est-ce que vous allez prendre le stylo pour écrire ? Ou est-ce que vous allez regarder les autres écrire à votre place ? A vous de décider.
Réalisée par Michaël KOUAKOU & Chamade YAH
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