Serge Pacôme Trazié rêve d’un village paralympique ivoirien
Serge Pacôme Trazié rêve d’un village paralympique ivoirien

Le samedi 22 février dernier, la fédération ivoirienne de sports Paralympiques a ouvert sa saison cuvée 2024-2025. Présent aux côtés des athlètes, Trazié Serge Pacôme avec sa double casquette de Président de fédération et du Comité National Paralympique de Côte-d’Ivoire (CNP-CIV) a mis en lumière les grands challenges pour cet exercice et les futurs. Sans oublier de remercier le ministre Adjé Silas Metch qui ne lésine pas sur les moyens pour l'accompagner.
C'est l'ouverture de la saison, vos premiers mots ?
Oui, vous savez, nous sommes là aujourd'hui pour la première journée des épreuves sur piste au niveau du para-athlétisme. Vous savez que nous sommes une fédération qui a plusieurs disciplines. Et aujourd'hui, il s'agit de la première journée des para-athlétismes. En prélude aux compétitions internationales à venir, parce que nous avons le meeting international de Marrakech très bientôt en avril. Et il faut jauger un peu la capacité de nos athlètes. Et cela passe obligatoirement par vraiment des compétitions au plan national. Et c'est de là que nous allons tirer les meilleurs, parce que l'accord d'Ivoire mérite d'avoir de dignes ambassadeurs. Donc aujourd'hui, c'est pour essayer de voir en fonction des minima internationaux, comment tirer un peu les cinq ou les six meilleurs pour aller représenter la nation Ivoire.
Alors déjà, votre premier regard sur ce que vous avez pu voir ?
Je pense que c'est bon, parce que d'abord il y a un nombre croissant d'athlètes. Parce qu'aujourd'hui, vous voyez, il y a une délégation qui est quittée à Divo, qui est là, et une délégation qui est quittée à Dimbokro. Donc cela veut dire que les sports paralympiques, ce n'est pas seulement à Abidjan. Mais nous allons commencer. Et cela vient du fait que la direction technique a compris qu'il faut aller dans tous les coins de la Côte d'Ivoire, dans toutes les régions de la Côte d'Ivoire, pour que vraiment les sports paralympiques soient vus. Et cela va en ligne de mire du ministre Silas Adjé Metch, le ministre délégué des Sports et du cadre de vie, qui veut aujourd'hui que toutes les fédérations soient représentées sur tout l'étendue du territoire. Et en tout cas, il a mis dans son programme d'action les sports paralympiques au premier rang. Et on ne doit pas le décevoir, il faut aller partout et accroître les nombres. Je suis vraiment impressionné par le nombre croissant d'athlètes qui sont là aujourd'hui. On va faire tout pour les former, et les encadreurs, et les athlètes, et les membres du comité directeur, et la direction médicale, pour être au service des athlètes. Parce que chez nous, ce sont les athlètes qui sont au cœur du métier.
Quel est l'objectif de la saison ?
L'objectif de la saison, c'est aujourd'hui de réaliser toutes les compétitions dans chaque discipline. Il y a l'haltérophilie, il y a le tennis de table, il y a le para taekwondo, il y a le para badminton. Donc, comment organiser les compétitions dans ces disciplines, et mieux représenter la Côte d'Ivoire. Mener des campagnes de sensibilisation auprès de la population, c'est-à-dire surtout les personnes en situation de handicap qui ne savent pas toujours qu'elles peuvent faire le sport, sensibiliser les parents. Donc, c'est tout un programme élaboré. Nous avons un plan d'action qui couvre toute l'année, que nous aurons l'occasion de décliner à d'autres occasions.
Nous savons que pour organiser les compétitions, c'est une question de moyens. Est-ce que la fédération a toutes les garanties pour mener à bien les compétitions ?
Écoute, je pense que les moyens n'ont jamais suffi. Voilà, les moyens n'ont jamais suffi. Mais si nous avons fait un programme, c'est en fonction des moyens que nous avons. Donc, je pense que c'est un programme ambitieux, certes, mais nous allons nous donner les moyens pour pouvoir le faire. Surtout que nous avons l'appui institutionnel de l'État de la Côte d'Ivoire, à travers le ministère des Sports, qui vraiment, à des années passées, bien que nous soyons la meilleure fédération avec le taekwondo, c'est rare d'aller au-delà des 5 millions, comme taxe para fiscale, trimestriellement. Aujourd'hui, avec le ministre qui est là, le montant a considérablement évolué, et c'est l'occasion de lui dire merci, parce qu'aujourd'hui, il considère vraiment les sports paralympiques. Et c'est le tout premier ministre des Sports qui nous a accompagnés aux Jeux paralympiques. Chaque année, chaque 4 ans, il y a les Jeux olympiques et les Jeux paralympiques. Dans les Jeux olympiques, il y a toujours le président de la République, la primature, le ministre des Sports, tout le monde est là. Mais quand il y a les Jeux paralympiques, ça passe inaperçu, et il n'y a jamais une autre autorité qui nous a accompagnés. À Paris, en 2024, le ministre était là, il nous a accompagnés, il a participé à des compétitions, il a participé à des séminaires de formation, et il a compris que ce n'est pas de l'amusement que les sports paralympiques sont une réalité. C'est l'occasion encore de lui dire vraiment merci, et de croire en nous, parce que nous n'allons jamais décevoir la Côte d'Ivoire.
Alors président, le budget prévisionnel de la fédération, il s'élève à combien ?
Il s'élève à 60 millions.
Alors président, quels sont les grands défis, les grands challenges pour cette nouvelle saison ? Les grands défis, les grands challenges pour cette saison, au niveau de la fédération, au niveau du comité national ?
D'abord, c'est vraiment faire des formations. C'est pour faire les formations, parce que pour les sports paralympiques, il faut que les gens découvrent, et au niveau des membres du comité directeur, et au niveau des encadreurs, et au niveau du public sportif. Il faut que les gars sachent, quand on parle de T46, quand on parle de telles catégories, il faut que les gars sachent de quoi il s'agit. Tout à l'heure, vous avez vu la course, il y a des gens qui sont des déficients visuels qui ont couru, d'autres ont des guides, mais tout ça, il faut le comprendre. Donc, il faut mener une campagne de sensibilisation et de communication autour des sports paralympiques. Et c'est l'occasion aussi de vous dire merci en tant que médias, de véhiculer, pour que les gens voient, parce que le plus souvent, quand ça passe à la télévision, ça passe à la radio, ou bien dans la presse en ligne, comme dans la presse écrite, quand les gens voient, ils nous appellent. Ils nous appellent pour dire, Ah, moi, je suis dans telles contrées, je veux faire du sport, comment ça se fait ? On a de la formation, des compétitions. Oui, bien sûr, les compétitions nationales. Je compte aussi sur vous pour véhiculer les messages.
On prépare déjà à Los Angeles ?
Oui, Los Angeles est maintenant, ça, il faut le dire. Et c'est pour ça qu'en avril, nous avons l'athlétisme, qui sera à Marrakech, et aussi au meeting de Tunis en juin. Mais là, pour aller à une compétition internationale, il faut faire une compétition nationale. Et c'est à partir de là que nous tirons les meilleurs pour mieux représenter la Côte d'Ivoire. Donc, face à autant de challenges, nous avons, comme il l'a dit tout à l'heure, un programme d'action, un plan stratégique, disons, qui va aboutir à de grandes choses. Surtout aussi, un centre de formation du sport paralympique, que nous allons appeler le Village Paralympique de Côte d'Ivoire. Et à ce niveau aussi, le ministre est vraiment disposé. Au niveau des bienfaits, surtout au niveau d'Ebimpé, il y a vraiment près de 200 hectares qui existent encore, et ils sont prêts vraiment à nous accompagner pour vraiment avoir ce centre. Et ça va faire beaucoup de bien aux athlètes. C'est des personnes démunies, c'est des personnes qui ne veulent pas des situations que nous-mêmes, on n'a pas les moyens pour pouvoir les accompagner. Malgré leur volonté, on ne peut pas faire de grandes choses. Mais ici, déjà, ils sont dans un centre de formation. Quand vous voyez, comme l'académie de l'ASEC Mimosas, qui est là, les gens sont là, c'est comme un hôtel. Ils dorment là, ils se lèvent et vont faire le sport. Je suis sûr que la Côte d'Ivoire aura beaucoup de champions.
Vous avez parlé de formation tout à l'heure. Est-ce que la détection fait partie de vos challenges ?
Oui, bien sûr, bien sûr. Je vous ai dit qu'il y a 31 régions en Côte d'Ivoire. Mais aujourd'hui, dans combien de régions nous sommes ? Nous sommes vraiment concentrés à Abidjan. Il faut le dire pour pas qu'ils se voilent la face. Mais aujourd'hui, il y a le Lôh-Djiboua qui est là. Il y a Gagnoa aussi qui s'est intégré. Il y a Daloa. L'année passée, nous étions à Daloa. Et vous voyez, de façon progressive, chaque année, nous visitons au moins deux régions. Et nous tirons aussi le meilleur profit de ces campagnes.
Propos recueillis par Chamade YAH
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