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Lassana Palenfo : « J’ai donné tout au sport… je passe le témoin »

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Lassana Palenfo : « J’ai donné tout au sport… je passe le témoin »

1 March 2022 0

Président du Comité national olympique de Côte d’Ivoire (CNO-CIV), le Général Lassana Palenfo rompt le silence. Dans cette interview, le patron de la représentation du Comité international olympique de Côte d’Ivoire fait un éclairage sur les relations CNO-Ministère des Sports, la charte olympique, et la prochaine élection du président du Comité national olympique.

Monsieur le Président, le dernier quadriennal vient de s'achever avec votre dernier mandat. Comment se présente le bilan ?

Le bilan se présente en termes d'administration, de résultats sportifs etc. Au plan sportif, vous connaissez les résultats obtenus aux derniers Jeux olympiques. L'objectif principal des Comités nationaux olympiques, c'est la participation de leur pays aux Jeux olympiques comme le souligne la charte olympique en son chapitre 27, « mission et rôles des CNO ». Avec le soutien de la Présidence de la République de Côte d’Ivoire, du CIO à travers la Solidarité Olympique, de certains pays que sont la Chine, la Corée, la Russie, le Japon et la France, nous avons pu obtenir des bourses de préparation pour nos meilleurs Athlètes.

En athlétisme, Méité Ben, Hua Wilfried, Ta Lou, Muriel Ahouré et Cissé Gue ont bénéficié de bourses de la Solidarité Olympique et ont pu prendre part à toutes les compétitions de préparation. Au Taekwondo, Cissé Cheick et Gbagbi Ruth ainsi que Muriel Ahouré en athlétisme sont tous bénéficiaires de la bourse présidentielle. Au Judo, Koffi Krémé, Fofana Salimata et Dabonné Zouleiha ont aussi bénéficié de la bourse Olympique. Mlle Dabonné a été affectée dans un centre d’entraînement à Tokyo pour mieux se préparer. Avant ce quadriennal, ils avaient bénéficié de la bourse de la Fédération internationale de Judo dans le centre d’entraînement de Budapest en Roumanie. Au niveau de l’Escrime, deux bourses ont été accordées à Gbahi Sakoa et Fafa Jérémy tous deux en France.

Deux autres bourses à Youin Amy et Manouan Ulrich à la Lutte, Trois bourses au Tir à l’Arc à Koffi René Philipe, Esmeï  Diombo, et Eyeni Franck.

Des aides ponctuelles de préparation ont été apportées à Gbané Seydou et Traoré Charlène au Taekwondo, Gbané Fatou et N’dri Gnagne au Tir à l’Arc et ainsi qu’à Kouadio Franck de l’Aviron pour sa préparation. Au niveau des Encadreurs dans le cadre du Master Exécutif en Management des Organisations Sportives (MEMOS), ce sont Traoré Alima et Gbogbo Raïssa, agents du ministère des sports. Au niveau des Bourses pour Entraîneurs, il y a Yobouet Assane du Cyclisme, Tindé Djakaria du Tennis et Papa Lamine au Tennis de table qui ont bénéficié de la bourse pour entraîneurs de l’Association Francophone des Comités Nationaux Olympiques (AFCNO) en France. Malgré la Pandémie, cinq stages d’entraîneurs ont été organisés au profit des fédérations de l’Aviron, le Base ball-soft ball, le Cyclisme, le Judo, le Tir à l’arc… Plus de 100 entraineurs ont été formés localement. L’objectif de ces différentes formations, c’est pour mieux encadrer les athlètes pour un meilleur résultat aux différentes compétitions. Avec tout ce beau monde, nous espérions faire mieux qu’aux JO précédents avec au moins 6 médailles. Je voyais 3 en Athlétisme, 2 au Taekwondo et deux autres médailles dans les autres disciplines. Malheureusement, le Covid-19, a beaucoup perturbé l’organisation et le suivi des athlètes. Cela a joué négativement sur le rendement que nous attendions de nos athlètes. L’Application des mesures sanitaires a impacté les compétitions ou encore les athlètes ne pouvaient pas aller correctement aux entraînements, encore moins sortir du pays…

 

Au plan administratif que doit-on retenir ?

Sur le plan de l’administration, le Covid étant toujours présent, a empêché la tenue des réunions présentielles au profit des réunions au téléphone au plan local et par visioconférence et téléconférence avec le CIO : le bureau a beaucoup travaillé à distance. Pour contribuer à la lutte contre le virus, le Comité National Olympique a joué sa partition en appuyant les actions de solidarité du Gouvernement, à travers les dons en vivres et non-vivres, de kits de lavage des mains et de flacons de gels hydro alcooliques, mais aussi en numéraires. Ces dons ont été faits au ministère de la Solidarité, de la Cohésion Sociale et de la Lutte contre la pauvreté, au Ministère de la Santé, à l'Inspection de l'Enseignement Préscolaire et Primaire de Cocody Akouédo. 

 

Ces actions du CNO-CIV à l’endroit de ces organismes ministériels témoignent une bonne relation avec les institutions gouvernementales et non gouvernementales. Mais comment cela peut-il s’expliquer avec la Charte Olympique ? 

Sur la question, la Charte Olympique est claire en son article 27. Le chapitre 5 de cet article dit : qu’«afin de remplir leur mission, les CNO peuvent collaborer avec les organismes gouvernementaux, avec lesquels ils développeront des relations harmonieuses. Cependant ils ne s’associeront à aucunes activités qui seraient contraire à la Charte Olympique. Les CNO peuvent aussi coopérer avec les organismes non gouvernementaux ».

Mais le chapitre 6 est claire, et je dirais incisif: « Les CNO doivent préserver leur autonomie et résister à toutes les pressions, y compris, mais sans s’y restreindre, les pressions politiques, juridiques, religieuses ou économiques qui pourraient les empêcher de se conformer à la Charte Olympique ».

 

Concrètement comment cela se passe ? Le CNO, peut-il tout préserver son autonomie tout en collaborant avec le gouvernement qui investit beaucoup pour le sport surtout quand il s’agit de JO en particulier ?

Dans une collaboration, quand chaque partie respecte et reste dans son cercle de responsabilité, il n’y a pas de problèmes. Entre autres par exemple, sous la demande du CNO au CIO par l’intermédiaire de l’IAAF, il a été accordé à l’Etat de Côte d’Ivoire la construction d’une piste d’athlétisme au lycée scientifique de Yamoussoukro… Quand Pierre De Coubertin a créé le CIO, il en a fait une organisation non gouvernementale, apolitique. Il a mis au point la charte Olympique qui est comme la bible du Mouvement Olympique.

La Charte Olympique demande à tout pays désireux d’intégrer le Mouvement Olympique, de créer en premier lieu un Comité National Olympique qui devient l’émanation du CIO au plan national et sert d’interface entre son gouvernement et le CIO. En adhérant au mouvement olympique à travers son Comité National Olympique, le pays accepte de fait, le respect intégral de la Charte Olympique. Pouvez-vous imaginer ce que cela serait, si le CIO devait tenir compte de toutes les lois et règlements des pays membres ?

Pour revenir à la question sur les JO, ceux-ci appartiennent exclusivement au CIO et par délégation aux CNO. Ainsi les CNO ont compétence exclusive pour représenter leurs pays respectifs aux Jeux Olympiques et aux compétitions multi sportives régionales, continentales ou mondiales patronnées par le CIO.

Le CNO est le seul responsable de la délégation de son pays aux JO. Il est l’interlocuteur exclusif du CIO et du Comité d’Organisation des Jeux Olympiques (COJO). Comme le dit un adage de chez nous, « quand la tête est là, le genou ne porte pas le chapeau ». Pour sa part, le gouvernement soutient financièrement les athlètes nationaux qui vont représenter leur pays dans leur préparation et leur participation à ces différents jeux. Ces jeux sont comme une arène, ou chaque compétiteur vient se battre pour faire hisser le drapeau de son pays, ou mieux, faire résonner l’hymne de son pays. Je souligne en passant, que les drapeaux nationaux accompagnés des hymnes et le drapeau olympique avec ses cinq anneaux sont les seuls emblèmes acceptés pendant les Jeux Olympiques. Bien entendu, ces soutiens se font en accord avec le Comité National Olympique, dans le respect de la Charte Olympique.

 

Le dernier quadriennal débouche sur des élections à la présidence du Comité National Olympique. Comment se présente la situation ?

Les dernières élections ont eu lieu le 17 mars 2018. Elles auront lieu en 2022 comme prévu dans nos textes.

 

Quelle est votre position ? Etes-vous candidat à votre propre succession ?

J’ai eu l’honneur et le privilège de servir le sport à tous les niveaux, de l’athlète au dirigeant national et international en passant par les postes nationaux (président de la Fédération ivoirienne de Judo etc.); internationaux (trésorier de l’UAJ, vice-président mondial de Judo qui est la FIJ); continental (président de de l’ACNOA pendant 3 olympiades, membre actif du CIO de 2000 à 2012 et membre honoraire du CIO depuis la fin des Jeux Olympique de Londres 2012). J’avais décidé d’arrêter au CNO-CIV, mais je me suis représenté à cause de la cabale montée pour éliminer le président Alain Ekra qui devrait être le président. J’ai donné tout ce que je pouvais au sport, la sagesse recommande que je passe le relais, surtout à un initié, afin que le témoin ne tombe pas. Nous sommes en préparation. Les textes sont aux mains du CIO pour une mise en conformité avec la Charte Olympique qui a subi quelques changements.

Il est important de savoir que c’est le CIO qui harmonise tous les statuts des Comités Nationaux Olympiques pour être sûr qu'ils sont en conformité avec la Charte Olympique. Quand le CIO après étude de nos textes, nous les ramènera avec toutes leurs annotations, nous irons aux élections avec tout ce qui devra être fait pour que l'assemblée générale élective se tienne dans les normes. Des critères bien précis seront mis en place que devront remplir les candidats, tel que par exemple l’expérience en matière de gestion et de pratique sportive, d’administration, de probité etc…  Une équipe juridique sera commise à cet effet le moment venu.

 

Que disent les textes par rapport aux échéances électorales ?

Encore une fois, la Charte Olympique prévoit que les élections doivent se faire dans les six mois après les Jeux olympiques. Seulement, il se trouve que pour la plupart des CNO, y compris le nôtre, cette disposition ne peut être réellement respectée du fait que toutes les élections n’ont pas été faites dans la même période pour coïncider avec cette disposition standard de la charte. Cette disposition est conservée dans nos statuts, cependant, nous maintenons les échéances des quatre années. Maintenant, il y a des CNO comme celui du Nigeria pour parler de l’Afrique, qui en 2021 pour respecter cette disposition, avait obligé toutes les fédérations nationales à faire les élections, tout de suite dans les six mois après les Jeux olympiques de Rio. Ceux parmi les Présidents de Fédérations à qui il restait 1, 2 ou 3 ans avant la fin de leur mandat, l’on vu prolonger jusqu’à échéance du délai défini par la charte olympique. Des Fédérations Internationales Olympiques comme celle du Judo en ont fait de même.

 

Avez-vous connaissance d’un groupe de réflexion pour réinventer l'olympisme ivoirien, et qui seraient en train de s'organiser pour la prochaine élection au CNO-CIV ?

J’ai reçu un courrier qui parle de réinventer l'olympisme ivoirien. Je vous dirai tout de suite qu’il n'existe pas d’olympisme selon le pays. L'olympisme a été inventé par Pierre de Coubertin, il y a 120 ans, pour donner à la jeunesse du monde, une nouvelle façon de vivre, d’entendre la vie en communauté ou en société. Il l’a fait en se basant sur une institution de la Grèce Antique qui, pour éviter les guerres incessantes et rapprocher les peuples, organisait tous les quatre ans, des Jeux dédiés à leurs Dieux dans un village du nom d’Olympie.

De là vient le lien entre l’olympisme né du nom de ce village Grec et la recherche de la paix à travers le sport dans la conception de l’olympisme par Pierre de Coubertin : reformer la jeunesse sur l'idée d'Olympie. C'est ainsi que voilà 120 ans, il a créé l'olympisme moderne, en lui donnant un sens bien précis ; c'est un état d'esprit, une philosophie de vie. La Charte Olympique est la boussole, la bible de l’Olympisme. Il n’y a donc pas d’olympisme à l’ivoirienne. Il y a un esprit olympique pour tous, que nous essayons vaille que vaille d’inculquer aux membres de la famille olympique à travers nos CNO respectifs. La devise Olympique depuis ces temps a toujours été « Citius-Altius-Fortius », « Plus vite – Plus Haut – Plus Fort ». Depuis les JO de Tokyo, il a subi une modification avec l’avènement du Covid-19. La Commission du CIO à Tokyo y a ajouté « Tous ensemble », pour marquer la très grande solidarité manifestée pour combattre cette pandémie.

 

Que dit la charte olympique à propos des membres des CNO?

 

La Charte Olympique précise que les membres des Comités Nationaux Olympiques sont les Fédérations Nationales Olympiques affiliées à une fédération internationale, agrée par le CIO en règle avec la charte olympique. Ces fédérations sont représentées par leur président en exercice. Les membres des CNO, ce sont d'abord les fédérations en exercice, les athlètes en activité, les entraîneurs, les sponsors attitrés et le Comité d’organisation des Jeux Olympiques (COJO). Ensuite, la Charte Olympique permet au CIO et aux CNO d’intégrer ou copter pour leur qualité intrinsèque, d'autres membres (115 membre actifs). Selon ce que ces derniers peuvent faire pour l’expansion de l’esprit olympique dans nos pays respectifs et le monde entier. Nous vous rappelons que parmi les coptés dernièrement lors du congrès du CIO de Lausanne, nous avons vu l’intégration de notre frère Tidiane Thiam et c’est édifiant.

 

Avez-vous un message à l'endroit du mouvement sportif en Côte d'Ivoire ?

 

Le premier objectif de l'olympisme, c'est de semer les graines de la paix à travers le sport. Il ne faut pas que le sport soit un motif de guerre. La Charte Olympique enseigne qu’en cas de litige au sein d’une fédération, il faut déjà commencer à régler cette affaire à l'amiable. Si ce n'est pas le cas, alors on remonte au Comité National Olympique qui a en son sein une commission de règlement des litiges, mais toujours à l'amiable parce qu'on veut aller à la paix. L'objectif premier de la philosophie olympique, c'est la paix. Nous sommes des êtres humains, il peut y avoir des dissensions, mais il faut avoir en tête que le premier objectif, c'est la recherche de la paix. Plus que jamais après les Jeux Olympiques de Tokyo, le mouvement sportif ivoirien a besoin de préparer Paris 2024 dans la sérénité. C'est dans la paix et la cohésion que le sport ivoirien peut relever les défis pour le rayonnement de la Côte d'Ivoire. C'est pourquoi j'invite tous les acteurs à garder la tête froide malgré tout.

 

Réalisée par le SERCOM CNO-CIV

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