Champ. Esp. 5 Nations : Jeannot Kouadio Kouamé : « L’année prochaine, ça sera autre dimension »
Champ. Esp. 5 Nations : Jeannot Kouadio Kouamé : « L’année prochaine, ça sera autre dimension »

Les 28 et 29 avril dernier, le stade Olympique Alassane Ouattara d'Ebimpé a accueilli le champion espoir des cinq nations mettant aux prises la Côte d'Ivoire, le Togo, le Ghana, le Togo, le Bénin et le Burkina Faso. A l'issue de la compétition, le pays hôte a réalisé une belle moisson avec 55 breloques glanées.
Jeannot Kouadio Kouamé, président de la Fédération ivoirienne d'athlétisme, s'est dit satisfait de la performance réalisée par les athlètes engagés. Malheureusement, pour recevoir des compétitions internationales, il faut des infrastructures aux normes et pour cela, les choses sont en train d'être faites dans ce sens. Il a promis que la Côte d'Ivoire sera au rendez-vous l'année prochaine.
Bonjour, quel bilan faites-vous de la compétition, surtout la performance des ivoiriens ?
Bon, le bilan que j'ai fait, d'abord c'est une compétition pour pouvoir préparer nos athlètes à atteindre leur niveau. Ce sont des athlètes que nous avons dans les pôles régionaux, en Côte d'Ivoire ici, à la ville de San Pedro, Bouaké, Abengourou, Abidjan, Yamoussoukro et à Dimbokro, tout ça. Il fallait leur donner une opportunité de compétition. Nous avons mis en place cette compétition depuis 2019, entre la Côte d'Ivoire et le Ghana, c'était au départ entre Côte d'Ivoire et le Ghana. Maintenant, il s'est trouvé que depuis 2019, lorsque nous étions au Maroc, nous avons mis cette compétition en place, il y a eu la pandémie. Donc nous n'avons pas pu organiser. C'est vrai qu'en 2023, non, en 2022, les frontières étaient ouvertes. En 2023, on a commencé la première édition au Ghana. Et pendant ce chemin-là, il y a le Burkina Faso qui nous a sollicité, il a dit, bon, on a un bon projet qui veut être dans le groupe. Le Togo est venu se mettre, il est venu et ça fait cinq nations. Donc aujourd'hui (29 avril), depuis hier (28 avril), nous avons commencé la compétition. Et les enfants du pôle, les meilleurs, on les a mis au centre.
Donc il fallait voir le niveau de ces enfants, parce que ces enfants, cette année, ils ont beaucoup de compétitions dans les jambes. Et donc, parmi ces enfants, nous avons sélectionné déjà trois qui vont aller au championnat du monde de relais. Donc il va falloir voir quel niveau ils ont. Et nous sommes très satisfaits parce que Djehi Lou a couru en 23"96 aux 200. 23"96, c'est une performance mondiale déjà. Et donc là, un enfant du centre qui fait cette performance, c'est bon. Nous avons Klah Dawa aussi qui a fait 24"96 aux 200, qui est du centre aussi. Bogui est la plus petite, qui est de 2008. Elle aussi, elle a fait 24"29, que vous avez vu à la finale ici. Elle a la médaille d'or. Et donc, je dis que les enfants qui sont dans le centre, déjà, ont fait une très bonne prestation. C'est ces prestations individuelles que nous, nous voyons. Nous, on cherchera en termes de médailles. On va dire la médaille d'or, mais si vous avez la médaille d'or et que la performance n'est pas bonne, bon, moi je dis que cette médaille n'a pas de valeur. Mais si la performance est bonne, même si vous n'avez pas eu de médaille, parce que nous, on travaille par rapport aux Jeux Olympiques de Los Angeles 2028. Mais il y a des échéances intermédiaires qui sont, cette année, les Jeux africains de la jeunesse en décembre. Et puis encore, nous avons aussi, l'année prochaine, les JOJ à Dakar.
Selon vous, quel impact ce tournoi peut-il avoir sur le développement de l'athlétisme en Côte d'Ivoire ?
Bon, déjà l'impact, c'est un impact de motivation d'abord. Parce qu'organisé ici, il y a beaucoup d'enfants, il y a beaucoup de jeunes qui pratiquent l'athlétisme. Certains ont été sélectionnés, d'autres n'ont pas été sélectionnés.
Donc, ça va donner d'abord l'envie à ceux qui n'ont pas été sélectionnés de faire un peu plus d'effort. Et puis, ceux qui aussi ne pratiquent pas l'athlétisme, qui ont entendu que leurs camarades s'étaient placés pour venir faire l'athlétisme, eux aussi vont avoir l'envie. Donc, ça va nous permettre d'avoir une base large.
Et encore, ceux qui sont déjà en course, ça leur permet de se frotter aux autres pays. Parce que nous avons organisé l'interclub ici, zone A, zone B, zone C, et puis on a fait la finale. Mais c'est entre nous les athlètes ivoiriens. Mais quand vous passez à un étranger, c'est une autre motivation. Et cette motivation, on l'a vue au 100 mètres. Djehi Lou avait 11"81, avait un vent défavorable en première position. Et les autres se sont suivis. Bogui a gagné la médaille aussi en 12"15. Donc, je dis que moi, je suis très satisfait des résultats de nos enfants qui sont venus ici.
Si vous voulez parler en termes d'évaluation des performances ivoiriennes ou celles des autres nations, on a vu que le Burkina a remporté un peu plus de médailles par rapport aux ivoiriens ?
Si on part en termes de médailles du Burkina Faso par rapport à nous, je dis que oui, en performance générale, c'est-à-dire si on fait l'évaluation, ils sont au-dessus de nous. Mais en individuel, dans certaines épreuves, ils ne sont pas au-dessus de nous. En individuel, si vous regardez les résultats, prenez 100 mètres d'âme.
Si vous prenez 100 m dame en U18, c'est nous. Si vous prenez en U20, c'est nous. Si vous prenez le relais aussi, dans cette catégorie-là aussi, c'est nous encore. Vous voyez un peu, nous avons six athlètes que nous sommes en train de projeter au très haut niveau. Et ces six athlètes, il y a cinq dames. Et cinq d'entre eux, il y en a une qui a pour spécialité, 400 m et 200 m. Vous avez vu, elle a couru les 400 mètres en 55s. Ça, c'est une très bonne performance aussi. Pour son âge, c'est une très bonne performance. Elle est largement au-dessus des autres. Elle s'appelle N'Guessan Flora. Donc, quand je dis en termes, en normes de médailles, il faut dire que le Burkina nous a surclassé.
Mais, nous avons commencé ces pôles et ce centre il y a que deux ans. Les pôles, nous sommes en quatrième année. Mais pour lui, ce n'est pas facile. Quand c'est un travail à long terme, et que déjà on peut dire à moyen terme, on voit un résultat. Parce que nous sommes à moyen terme, et on voit le résultat de vainqueur. Koné Maboundou a été sélectionnée au championnat du monde en 2022 à Oregon avec 23 secondes sur le 200. Et son âge, elle avait 24 ans. Et l'âge de la fille dont je parle aujourd'hui est de 19 ans. Donc, moi je dis que je suis satisfait. Ça, je voulais dire que je suis satisfait parce que dans un pays où vous pouvez travailler avec un bon groupe, mais ce n'est pas tout le monde qui va arriver au très haut niveau. Mais quand vous avez, je suppose, 10 personnes et que 3 ont pu arriver au haut niveau, c'est déjà bon.
Président, peut-on espérer que la Côte d'Ivoire accueille d'autres compétitions internationales dans le futur ?
Oui, nous allons accueillir d'autres compétitions internationales dans le futur. Le seul souci que nous avons, vous savez quand il y a un stade, il va y avoir un terrain annexe. On l'appelle terrain d'échauffement. Et ce terrain d'échauffement, c'est d'abord non seulement pour le football, où ils font l'échauffement et ils viennent jouer sur le terrain principal. En athlétisme, on fait l'échauffement là-bas aussi. Que ce soit au niveau des lancers, ainsi de suite.
Et on vient faire la compétition sur le terrain principal. Malheureusement, tous les stades que nous avons, il n'y a même pas de piste d'échauffement. Donc c'est ça qui fait que nous sommes un peu coincés, nous sommes hésitants.
Vous voyez un peu. Ça c'est la petite catégorie, c'est une compétition que nous même avons réussi à organiser. Donc on arrive à s'adapter, mais à un certain niveau donné, on ne s'adapte pas. Il faut avoir l'installation comme il se doit pour faire la compétition. La piste pour compétir, nous avons. Mais la piste pour faire l'échauffement, nous n'avons pas. Et on n'utilise jamais aussi la piste de compétition pour faire l'échauffement. Ce n'est pas possible. On fait l'échauffement, on va vers la piste de compétition. Pendant que vous faites l'échauffement, il y a des épreuves qui sont en train de se dérouler. Donc ceux qui ont fini l'échauffement, ils vont passer dans la chambre d'appel, ils arrivent. Et on s'échauffe là-bas. Donc c'est un truc comme ça, on ne finit pas l'échauffement en un coup. Et puis tout le monde est sur la piste. Donc c'est un cycle comme ça. Ce qui fait qu'on n'a pas ça, nous sommes un peu handicapés.
La bonne information qu'on a, il se pourrait que nous ayons une piste d'échauffement au stade Félix Houphouët-Boigny vers l'Assemblée Nationale, il paraît qu'ils sont en train de faire. Quand j'ai exprimé le besoin, ils sont en train d'essayer de voir comment ils vont faire une piste d'échauffement. Donc s'ils le font, l'année qui suit, nous allons postuler pour prendre une compétition internationale. Parce que la compétition internationale donne beaucoup d'avantages pour un pays. Beaucoup d'avantages. Ça sur le plan économique, politique, tout. L'image du pays, même à l'étranger. Et puis en plus, le développement même de la discipline, même sur le plan national. Vraiment, il faut dire que ça a beaucoup d'impact positif sur le pays.
Est-ce que vous avez un message à lancer par rapport à ce sujet, le terrain d'échauffement ?
Je demande aux autorités politiques ou le décideur qu'ils se penchent un peu au terrain d'échauffement, au terrain annexe. Parce que ce terrain permet aussi de bien entretenir le terrain principal. S’il y a un terrain annexe ici, tout se passe là-bas et le stade ne va pas vite se détériorer. Donc ça permet la maintenance de ce terrain. Mais si ici, c'est sollicité en permanence, ça va user le terrain. Donc ce que je demande aux autorités et aux décideurs, c'est de penser à construire ces terrains qui sont prévus. De tels sortes que nous puissions abriter les compétitions dignement.
Vous avez dit que vous êtes satisfait de la participation de vos athlètes à cette compétition. Est-ce que l'objectif a été atteint avant de commencer cette compétition ?
Oui, l'objectif que nous nous sommes fixés est atteint. Il y a plusieurs objectifs qu'on se fixe lorsqu'on organise une activité. Je vous ai dit tout à l'heure que dans deux semaines ou plus, il y a trois qui doivent aller au championnat du monde. Ils n'avaient pas de temps électrique. Nous avons fait un travail pour quelles valeurs ils ont. Ils sont déjà inscrits.
Ils ont déjà même demandé le visa pour pouvoir partir. Donc c'est un test pour eux. En descendant déjà dans les 23, ça nous rassure d'avoir sélectionné ces jeunes-là pour aller. Les autres qui arrivent aussi, c'est pouvoir les permettre de préparer par rapport aux Jeux Olympiques de la Jeunesse. Pour voir leur progression, est-ce que nous sommes sur la bonne voie ? C'est toutes ces évaluations-là.
Donc chaque niveau, il y a un objectif qui est fixé. Au plus haut niveau, c'est que nous avons cherché un objectif à 100%. Nous sommes contents de cet objectif parce qu'on a pu l'atteindre. Les trois qui ont été sélectionnés, les trois ont été les meilleurs. Ils ont fait de très bonnes performances. Maintenant les autres qui sont un peu en-dessous, qui sont en train de progresser aussi. Le résultat qui est sorti, c'est qu'ils ont amélioré leurs performances. Parce que comme je l'ai dit, moi je ne travaille pas en termes de médailles. Ça, j'avais bien dit.
Si on veut aller à un très haut niveau, Ta Lou en sait, jusqu'en 2012, avec Ta Lou, on n'avait pas les médailles. J'ai travaillé Ta Lou en 2008 jusqu'en 2010. On cherchait toujours à progresser, à améliorer. Et les médailles vont venir après. Donc c'est dans ce dynamisme-là que nous sommes. Et eux aussi à leur niveau, comme ils ont amélioré leurs performances, nous sommes satisfaits des résultats que nous avons obtenus. Maintenant comme je l'ai dit, dans la globalité, en prenant comme ça, en termes de médailles, en classement, nous sommes en deuxième position. Après au Burkina, qui nous a damé le pion. Parce que l'année dernière aussi, nous avons damé le pion. Cette année, nous avons damé le pion. Mais je sais que l'année prochaine, ça sera autre dimension. Parce qu'on va tirer aussi les leçons de ça. Pour qu'on ait des athlètes encore plus compétitifs. Et nous sommes sur la bonne voie.
Propos recueillis par Chamade YAH
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