L’excellent gaucher d’Auxerre, Kanga Akalé, n’a pas pu empêcher l’élimination en Coupe face à Niort. L’Ivoirien espère que son équipe règlera rapidement ses soucis défensifs pour bien finir la saison. Kanga Akalé, comment avez-vous digéré cette élimination en Coupe de France face à Niort dans un match où la réussite n’était pas au rendez-vous ? La réussite nous a fuis en effet. Quand on voit le nombre de fois où on a tapé le poteau et le nombre d’occasions qu’on a eues… Ça fait mal de perdre aux tirs au but un match qu’on pouvait gagner facilement. Ils ont eu cinq bonnes minutes avec deux buts marqués puis les tirs au but. Auxerre n’a pas été catastrophique face à Niort, est-ce ce que vous retenez ? Ou est-ce que la déception de l’élimination est la plus forte ? Dans les vestiaires, nous nous sommes dit que le positif avait été de nous créer beaucoup d’occasions. Si on n’a pas réussi à la mettre au fond, on se procure des occasions et c’est déjà ça. Le problème est plutôt défensif : on prend trop de buts. Et contre n’importe quelle équipe. Si on règle ce problème, on possède la qualité pour marquer des buts et gagner.  Le problème défensif est-il plus collectif ou individuel ?  C’est collectif. Les premiers défenseurs, ce sont nous, les attaquants. Le souci est collectif : on ne défend pas très bien tous ensembles. On est souvent mal placé. Il faut régler ce problème défensif pour obtenir de bons résultats.  « On n’a pas cette force mentale » En serrant derrière, Auxerre pourrait être bien plus haut qu’à la 13eme place de la L 1… On a des joueurs de qualité. Je ne sais pas si le problème est mental mais à chaque fois, on se demande si on va prendre un but. On n’a pas cette force mentale pour fermer à clé. On n’est jamais à l’abri, notamment sur coups de pied arrêtés. On prend trop de but sur ces phases-là. Essayons de bien commencer l’année en championnat contre Sochaux pour bien se lancer dans la deuxième partie de saison.  Vous avez une série de matchs clés qui peut soit vous laisser en mauvaise position, soit vous propulser vers le haut. Ces prochaines semaines vont être décisives…  On ne sera pas favori contre ces équipes (ndlr : Sochaux, Marseille, Nancy, Monaco et Saint-Etienne). Le mois de janvier sera très important.  On va se préparer pour le match de Sochaux pour oublier Niort. Ce match contre Sochaux est l’un des plus importants du championnat.  Sochaux a réussi à régler certains soucis défensifs, ce qui explique sans doute l’écart au classement entre vos deux équipes… L’écart n’est pas si grand. On est capable de gagner contre n’importe qui mais on peut aussi perdre contre n’importe quelle équipe. Si on règle nos problèmes défensifs, on peut marquer, même à la 94eme minute. On va tous travailler pour que la deuxième partie de championnat ne soit pas aussi difficile que la première. « Fernandez m’a apporté un plus » A titre individuel, vous avez explosé cette saison alors qu’on pouvait s’attendre à un peu de fatigue après votre Coupe du Monde avec la Cote d’Ivoire…  J’ai plus de responsabilités. Je fais partie des anciens. On joue aussi différemment avec un numéro dix et trois joueurs devant, ce qui m’oblige à aller plus souvent dans la surface de réparation. Et quand tu marques un but, tu y prends goût. Ça donne envie d’en marquer d’autres. Ça me donne confiance. En plus, ça se passe très bien avec Jean Fernandez. Il me donne beaucoup de conseils. Il me demande de prendre des risques, d’être devant le but. A moi, il m’a apporté un plus. Il me donne confiance en moi.  Cela fait penser à un autre gaucher qui prend plus de responsabilités depuis le Mondial, en l’occurrence le Lyonnais Florent Malouda… A chaque fois que je regarde Lyon jouer et que je vois Malouda marquer, je me dis que moi aussi je peux marquer. On a à peu près les mêmes qualités balle au pied, même si lui est très fort.  Mais comme j’ai un peu de ces qualités, je prends plus de responsabilités pour essayer de marquer. Ça me réussit bien.  Un mot sur cette Coupe du Monde disputée avec la Cote d’Ivoire. Elle semble vous avoir beaucoup marqué ? Ça m’a beaucoup apporté. Jouer contre l’Argentine, la Hollande et la Serbie , face à des joueurs comme Crespo, j’ai beaucoup appris. J’ai pu jouer et ça m’a apporté énormément mentalement. Ça m’a décomplexé. Si j’ai participé à la Coupe du Monde, c’est que je peux faire beaucoup de choses. J’espère qu’avec Auxerre, on va pouvoir prendre ces trois points à Sochaux pour faire une bonne fin de championnat.
Joachim Tiégna