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Football-Transferts : Le bras de fer, le nouveau fléau

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Football-Transferts : Le bras de fer, le nouveau fléau

10 July 2008 0
Le bras de fer, le nouveau fléau

A l’image des Ivoiriens Amara Diané, Romaric N’Dri ou encore Baky Koné, les joueurs sont de plus en plus enclins à aller au clash avec leur club pour être transférés. Le phénomène, n’est pas nouveau. Mais, il a atteint cette saison des sommets avec plusieurs cas. Et les clubs, malgré les contrats, ont une marge de manœuvre très réduite.
Romaric N’Dri qui refuse de rejoindre Le Mans s’il n’est pas transféré au FC Séville, Amara Diané qui attaque sévèrement ses dirigeants du Paris Saint- Germain pour réclamer son départ du club parisien, Jimmy Briand qui snobe les entraînements de Rennes, Baky Koné qui clame qu’il ne jouera plus pour Nice… Cette saison, les clashs foisonnent sur le marché des transferts. Le bras de fer est donc définitivement entré dans les mœurs de l’élite française. Il semble même devenu la principale arme pour un joueur désireux de quitter son club employeur. D’abord pris à la légère, le phénomène s’est amplifié ces dernières années et cette avant- saison n’échappe pas à la règle. Les cas d’Amara Diané, Romaric N’Dri, Jimmy Briand ou de Baky Koné en France, sont là pour le confirmer.
La victoire de Diané et Romaric
L’attaquant ivoirien du Paris saint- Germain a déjà eu gain de cause en obtenant son transfert au club qatari d’Al Rayyan. Une option motivée par les largesses financières qu’obtient l’Ivoirien au pays du Pétrodollars. Diané gagnera notamment 2,5 millions d’euros annuellement à Al Rayyan. Romaric a lui aussi remporté haut la main sa bataille contre les dirigeants manceaux pour signer au FC Séville. Pour Jimmy Briand et Baky Koné, les dossiers sont en cours. Et risquent d’être particulièrement chauds. Mais l’issue du combat semble d’ores et déjà scellée. Car les clubs, malgré les contrats, n’ont finalement que très peu de moyens de s’opposer à la volonté de leurs joueurs.
Des cas patents
En effet, de nombreux cas ont déjà été répertoriés par le passé. Et la liste n’est pas exhaustive. On se rappelle encore les départs mouvementés de Michael Essien en 2005 et de Mahamadou Diarra en 2006 de l’Olympique Lyonnais pour rejoindre respectivement Chelsea FC et le Real Madrid. Déjà en 1999, le Français Nicolas Anelka était allé au clash avec les dirigeants d’Arsenal pour obtenir son transfert au Real Madrid. Sylvain Wiltord alors à Bordeaux, avait adopté la même stratégie en 2000 pour rejoindre Arsenal FC. En 2006, Franck Ribéry avait lui aussi tenté d’emprunter la même voie avant de se résoudre à demeurer à Marseille après un entretien privé avec l’actionnaire du club phocéen.
 Mais, aucun joueur n’égale vraiment Fabrice Fiorèse. L’attaquant français se présente comme le roi du bras de fer. En 2002, il en use pour quitter Guingamp pour le Paris Saint- Germain et en 2004 pour quitter le PSG pour le rival marseillais. L’an passé, le défenseur de Saint- Etienne Zoumana Camara avait adopté la même attitude afin de rejoindre le Paris Saint- Germain. Six mois plutôt, l’avant- centre Frédéric Piquionne en avait fait de même pour filer à Monaco. Amara Diané, Romaric N’Dri, Jimmy Briand ou Baky Koné, les acteurs du bras de fer de cette intersaison, ne font donc que suivre la voie tracée et que d’autres évidemment n’hésiteront pas à suivre.
Un phénomène inquiétant
Pourquoi un club a- t- il le couteau sous la gorge dès qu’un de ses joueurs décident de partir voir sous d’autres cieux ? La dérive vient du système très particulier du monde du ballon rond. Si le joueur boycotte les séances d’entraînement de son club employeur pour forcer son départ, c’est une faute professionnelle. Dans n’importe quelle entreprise, elle se traduit par une sanction, généralement un avertissement ou une mise à pied. Cela peut même déboucher sur une rupture de contrat pur et simple. Ce que peut redouter un employé est aussi ce que peut désirer un footballeur car il devient gratuit dans ce cas- là, et, il peut s’engager dès lors où il le souhaite. Un vrai casse- tête pour son club, partagé entre l’idée de conserver un joueur qui va perturber l’ensemble de son groupe. Le mettre à l’écart quitte à payer un salaire pour rien. Ou le laisser partir, quitte à perdre de l’argent par rapport à la valeur réelle du joueur.
Des clubs impuissants
Le club est donc perdant dans tous les cas. Le constat est inquiétant, même si le phénomène n’est pas nouveau. Il ne faut pas non plus mettre tous les joueurs dans la même corbeille, car certains ont encore des valeurs, notamment celle de ne pas rompre un engagement. Lesquels joueurs reprochent aux dirigeants de club de ne pas respecter leur parole. De toute façon, les contrats n’ont plus aucune signification à partir du moment où un joueur a décidé d’aller au clash avec son club pour être transféré.
Ces pratiques se développent un peu plus chaque année. La perspective n’est gère réjouissante, avec un pouvoir accru pour les joueurs et une marge de manœuvre de plus en plus limitée pour les clubs, surtout les moins armés d’un point de vue financier.  Et les clubs acquéreurs ont de plus tendance à profiter de cette situation. En adoptant notamment une position attentiste, ils laissent les relations entre le joueur et son club se détériorer jusqu’au point de rupture afin de récupérer le joueur à moindre frais. Plus récent, ce phénomène pourrait lui aussi ne pas tarder à se généraliser et aboutir à une nouvelle dérive du milieu du football.
                                                                         Joachim TIEGNA

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