Véritable attraction à son arrivée à Dortmund, la fièvre qui entourait l’avènement de Sébastien Haller en provenance de l’Ajax Amsterdam s’est, petit-à-petit évanouie. La faute à un triptyque qui semble desservir la gueule d’ange des Eléphants.

Sébastien Haller engagé dans un combat interminable. Après avoir vaincu un cancer des testicules qui l’a privé d’un début rêvé à Dortmund, il est confronté à la dure réalité du sport du haut niveau. La perte de confiance du staff technique du club allemand. Et cela ne date pas de Nuri Sahin qui a succédé à Edin Terzic sur le banc du BVB. Puisque l’exercice dernier, il en était à 19 matches pour 3 buts et 1 passe toutes compétitions confondues avec les “jaune et noir“ d’Allemagne.  Pour ce qui est de la 2024-2025, elle n’a visiblement pas encore démarré pour “Seb“.

Une nouvelle concurrence à plusieurs têtes à Dortmund

S’il croyait pouvait revenir au premier plan après le départ de Niclas Füllkrug à West Ham, Haller a vu venir Serhou Guirassy de Stuttgart et ses 30 buts toutes compétitions confondues. Mais aussi une nouvelle concurrence allemande en la personne de Maximilian Beier (21 ans), nouvel espoir offensif de la Nationalmannschaft qui a inscrit 16 buts en 33 matches la saison dernière. Et qui fait partie des options de Julian Nagelsmann, qui l'a appelé dans son groupe pour l'Euro 2024. Et quand bien même la première recrue citée est absente pour blessure et que la seconde vient du banc, Nuri Sahin, pour les deux premiers matches de la saison du Borussia, a préféré titulariser Karim Adeyemi, à la pointe de son attaque. Comme pour indiquer son niveau de confiance à l’attaquant international ivoirien.

30 ans et des perfs en chute libre

Au-delà des préférences du staff Schwarzgelben, ce sont les performances de Sébastien Haller qui restent en deçà des attentes. Sur ses 10 derniers matches, toutes compétitions confondues avec Dortmund, c’est 0 but inscrit et 2 passes réussies. Une stat qui ne prend pas en compte les 3 matches manqués par l’attaquant de 30 ans, en raison de blessures. Des chiffres loin d’être rassurants. Mais qui n’ont pas empêchés Emerse Faé, le sélectionneur des Eléphants de Côte d’Ivoire de le rappeler en sélection nationale de Côte d’Ivoire. Au risque de se mettre en porte-à-faux avec ses propres principes de base.

En mars 2024, au siège de la Fédération Ivoirienne de Football, Emerse Faé s’était voulu très clair sur l’immuabilité de ses critères de choix.  « Ça sera au mérite. On est dans la réflexion du mérite et des performances. Ça sera toujours les meilleurs joueurs du moment qui viendront en équipe nationale ». 5 mois après, l’ex-milieu de terrain des Eléphants a visiblement changé de paradigme pour faire de la place à Sébastien Haller, sans performances et en manque de temps de jeu, qui est devenu un cas particulier.

Faé au secours du Soldat Haller

« Sébastien c'est toujours un cas qui n'est pas comme les autres. Il a une histoire qui n'est pas comme pour les autres. (…) Si on se base sur les critères de sélection, peut-être qu'il n'entrait pas dans tous les critères de sélection. Mais ça reste un attaquant qui sait marquer des buts. Qui sait être décisif dans les matches importants. Ce qu'on aime aussi, c'est de temps en temps, donner des coups de main a des joueurs qui en ont besoin soit sur l'aspect physique ou mental. Et comme "Seb" est très important pour le staff, on a milité pour sa sélection sur ce stage », a expliqué le sélectionneur des Eléphants de Côte d’Ivoire.

Reste à savoir si cette convocation qui souligne un “deux poids, deux mesures“ et les critiques de plusieurs observateurs, suffira pour sauver le soldat Haller de sa situation à Dortmund. Sous contrat jusqu’en juin 2026 avec le Borussia, “Seb“ a jusqu’au vendredi 30 août à 20h (heure locale) pour changer de club et, peut-être, retrouver, à 30 ans, le plaisir de jouer et l’occasion pour performer.

Patrick GUITEY