En l'espace d'une semaine, des sélections ivoiriennes (cadet et espoir) ont mordu la poussière devant celles du Ghana. Faisant du coup resurgir le mythe ghanéen qui a longtemps couvert les confrontations entre les deux pays.
La double défaite (2-0) des cadets et espoirs ivoiriens au stade de Sunyani face à leurs homologues ghanéens, fait planer la menace d'une nouvelle suprématie ghanéenne sur le football ivoirien.
Dans les années 60 et 70, le Ghana avait assis une écrasante domination sur son voisin ivoirien. Les Black Stars avaient ainsi bloqué à trois reprises, ma route de la finale de la CAN aux Eléphants. La génération dorée des Laurent Pokou ont ainsi quitté la scène du football sans titre majeur par la faute de leur bête noire. Le Ghana avait aussi élargi sa domination aux compétitions ghanéennes de l'Asante Kotoko et des Hearts Of Oak ont de tout temps dominées leurs homologues ivoiriens de l'Asec Mimosas et de l'Africa Sports.
La révolte ivoirienne n'interviendra qu'en 1985. Conduits par Abdoulaye Traoré, Gadji Céli, François Zahui et autres François Monguéhi, les Eléphants barrent la route de la CAN 86 aux Blacks Stars dans la phase éliminatoire. C'est cette année là que les Ivoiriens ont percé le mystère ghanéen. En 1992, la Côte d'Ivoire allait même remporter sa première CAN devant justement les Ghanéens comme pour confirmer leur reprise en main des choses.
En 1994, les Eléphants brisaient encore une fois les espoirs ghanéens en quart de finale de la CAN tunisienne où ils ne rendront les armes qu'en demi-finale devant le futur vainqueur de l'épreuve, le Nigeria. En 2000, dans une forme précaire, les Orange avaient tout de même réussi l'exploit de battre (0-2) le Ghana sur son sol en phase final de sa CAN.
Et voici que le Ghana se permet à nouveau de nourrir des espoirs d'un retour sur la Côte d'Ivoire avec les deux défaites enregistrées au Coronation Park de Suyani par les cadets et espoirs ivoiriens. Même si ces deux échecs ont été imputés à l'atmosphère invivable instaurée par les dirigeants et le public ghanéen et à un arbitrage partisan, il y a lieu cependant de tirer la sonnette d'alarme. Les sélections ivoiriennes doivent être conscientes qu'elles n'ont pas de passe droit devant aucune sélection à fortiori ghanéenne. Elles doivent retenir qu'un match n'est jamais gagné avant de l'avoir joué. 
 
Joachim Ti?gna